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Al-Qaïda : terroriste en Occident, alliée au Moyen-OrientDepuis le 11-Septembre, on observe un basculement de nombreux États occidentaux vers une forme d'ultrasécuritarisme, imposé verticalement au nom de la lutte antiterroriste.
Ce phénomène se caractérise notamment par l'adoption de mesures introduisant la notion de « pré-crime » dans la loi, ce qui est préoccupant. En effet, nous avons récemment pu observer la mise en œuvre de législations et de dispositifs « préventifs » en Grande-Bretagne, (1) en Australie (2) et en France. (3) Dans ce dernier cas, la nouvelle loi sur le renseignement instaure la détection algorithmique de comportements jugés « suspects » sur le Web, malgré toutes les dérives que ce système pourrait engendrer.(4)
Ainsi, à travers la normalisation de la surveillance de masse et le renforcement du contrôle d'Internet, le combat légitime contre le fléau du terrorisme islamiste est perverti.
En effet, il permet aux gouvernements des pays en question de renforcer les pouvoirs profonds de l'Exécutif, voire au-delà - au niveau abyssal et mal contrôlé des services de renseignement. Ce processus marginalise le rôle du juge, pérennise des lois d'exception et fragilise notre État de droit. Hélas, la majorité des peuples occidentaux semble accepter que des législations et des dispositifs démocracides soient imposés au nom de la lutte antiterroriste.
Or, du fait du conformisme, de l'incompétence, voire de la complicité (5) de la plupart des médias grand public, une réalité profonde aussi déplaisante qu'irréfutable est dissimulée : depuis 2011, certains États occidentaux - dont le gouvernement français - ont soutenu des réseaux terroristes en Syrie, principalement via la Turquie (6) et les hydrocarbomonarchies du golfe Persique. (7) Datant de 2012, une évaluation secrète du Renseignement militaire du Pentagone confirme (8) ce soutien clandestin de l'Occident et de ses alliés moyen-orientaux en faveur de groupes jihadistes sur le territoire syrien ; dans ce document, cette agence anticipe avec deux ans d'avance la création d'un « État Islamique » à cheval entre l'Irak et la Syrie. (9)
À l'origine de ces révélations, corroborées ensuite par des lanceurs d'alerte de premier plan, (10) le journaliste Nafeez Ahmed expliqua en 2014 que cette stratégie anti-Assad avait été coordonnée par les renseignements militaires des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et d'Israël. (11) Dans ce cadre, ces agences ont activé au Moyen-Orient un réseau de bases de soutien et d'entraînement des rebelles dits « modérés », (12) afin de déstabiliser la Syrie en profondeur. Il en a résulté une amplification du chaos dans ce pays. Par exemple, un nombre inconnu de mercenaires entraînés par la CIA en Jordanie ont visiblement rejoint les rangs de Daech. (13) Monsieur Ahmed souligna également que la levée partielle, par l'Union européenne, de l'embargo sur les exportations pétrolières provenant de Syrie avait permis à des milices jihadistes affiliées à al-Qaïda de vendre du pétrole à des pays européens. (14) La politique syrienne de l'Occident a donc renforcé des réseaux extrémistes pourtant décrits comme des ennemis dans les médias dominants. Or, l'instrumentalisation périlleuse de groupes islamistes par les puissances occidentales et leurs alliés n'est pas une nouveauté, le soutien massif de la CIA aux « Arabes afghans » dans les années 1980 en étant l'exemple le plus connu du grand public ; par la suite, ce mode opératoire a de nouveau été appliqué en Bosnie, au Kosovo et en Libye. (15)
Commentaire: Et l'on constate que même les chiffres les plus bas atteints par Poutine sont au-dessus des chiffres les plus hauts obtenus par les donneurs de leçons occidentaux dans leurs propres pays, exception faite de Merkel.