Le ministre japonais de la Justice, Keishu Tanaka, accusé d'avoir entretenu par le passé des liens avec le crime organisé, a démissionné ce mardi en invoquant son état de santé. Keishu Tanaka, qui est âgé de 74 ans, était entré il y a trois semaines à peine au gouvernement à la faveur d'un remaniement décidé par le Premier ministre, Yoshihiko Noda, à la peine dans les sondages. Le secrétaire général du gouvernement, Osamu Fujimura, a annoncé sa démission pour raison de santé lors d'une conférence de presse.

Keishu Tanaka a été hospitalisé plusieurs jours à Tokyo après avoir ressenti des douleurs à la poitrine et avoir été victime d'hypertension. Ses problèmes de santé sont apparus après les révélations d'un magazine japonais sur son passé et sur les liens qu'il a entretenus avec les yakuzas.

Appels à la démission

L'ancien ministre a reconnu avoir joué les entremetteurs pour le mariage d'un membre du syndicat du crime et participé à sa fête donnée il y a une trentaine d'années mais a affirmé qu'il ignorait alors tout de ses activités criminelles.

Ses explications n'ont pas fait taire les appels à la démission, d'autant qu'il a aussi admis que le courant qu'il anime au Parti démocrate (PDJ) avait reçu entre 2006 et 2009 l'équivalent de 4.000 euros de dons d'une entreprise dirigée par un ressortissant étranger. Il est interdit au Japon de percevoir des fonds de la part de ressortissants étrangers.

« Sa démission devrait affaiblir davantage encore le soutien dont dispose Noda au sein de son parti. A l'évidence, il va devenir plus difficile pour lui d'exercer son leadership », analyse Mikitaka Masuyama, qui enseigne à l'Institut national des études politiques. Yoshihiko Noda a promis en août d'organiser «bientôt» des élections législatives anticipées.