mite dans la caverne
© La mite dans la caverne
Bonjour !

La justice est représentée les yeux bandés avec un glaive à la main, combinaison pour le moins hasardeuse, ledit glaive pouvant se retrouver planté à tâtons dans des endroits inappropriés, d'autant que Thémis, petit nom de la statue (« Thémis profond » pour les intimes) est une tante (celle de Zeus dans la mythologie grecque). Ces violations accidentelles de raies privées sont dilatées en sphincters de raies toriques et autres verbiages par le fait qu'il s'agit de la justice de la république, comme la police est la police de la république et le gouvernement, le gouvernement de la république, ce qui signifie que, contrairement aux idées reçues, sa fonction première est de défendre... la république.


Et qu'est-ce qui met en danger la république ? L'atteinte à ses valeurs. Quelles sont ses valeurs ? L'universalisme. Qu'est-ce que l'universalisme ? C'est de considérer que tous les hommes se valent (même si certains élus politiques ou bibliques sont un peu plus égaux que les autres). Donc, à chaque fois que l'on revendique une forme de priorité, chez lui, pour le Français (et à fortiori le Français dit « de souche »), raison d'être à la base de sa constitution en pays pour défendre ses intérêts, on attaque les valeurs de la république qui est donc à la France ce qu'un hypothétique travelo à perruque pourrait-être à une première dame.

De même, à chaque fois que l'on remet en cause l'immigration et le fait qu'un migrant multirécidiviste, sous OQTF, ne doit pas être moins considéré que celui qu'il poignarde ou viole, dans un désir innocent de créer du lien, mais provoquant un « sentiment » d'insécurité chez les racistes réfractaires à l'enrichissement culturel, on attaque les valeurs de la république. Donc tous ceux qui disent : « j'ai confiance en la justice de mon pays » évoquent quelque chose qui n'existe pas puisqu'ils ont l'insigne honneur d'être jugés, à la place, par la justice de la république. Si on n'a pas compris ça, on pourrait croire, à tort, que ladite justice dysfonctionne.

Par exemple est-ce que le fait, pour une victime de racisme systémique, de rouler sans permis, de refuser d'obtempérer puis de percuter en voiture et de traîner sur 20 mètres un policier qui en gardera des séquelles cérébrales met en danger les valeurs de la république ? Assurément non, donc 35 jours de travaux d'intérêt général (on suppose consacrés à essuyer les traces de sang à la serpillère) c'est amplement suffisant. Petit coquin, va!

À l'opposé, quand 6 jeunes blancs dégoulinants d'heures les plus sombres agissent comme s'ils étaient chez eux en France, attitude d'extrême droite, que dis-je : « de giga, méga, ultradroite », et ont l'impudence de pénétrer sans visa en terre étrangère, à Romans-sur-Isèrabad, avec une banderole « Justice pour Thomas » qui plus est, ils sont chargés et tabassés, comme il se doit, par la police de la république qui, taquine, plutôt que de simplement leur interdire pacifiquement l'entrée, les a patiemment attendus et nassés à l'intérieur. Des forces de l'ordre républicain qui, en revanche, avaient piscine durant les émeutes estivales en ce même lieu, émeutes festives qui elles, ne remettaient pas en cause les valeurs de la république.

Une police (mais râpeuse) venue en soutien aux jeunes incompris (mais rappeurs) du quartier qui, incrédules, prenaient des selfies et, reconnaissants, ont tranquillement fini le travail en enrichissant culturellement à une vingtaine, un indigène qui avait quitté la manifestation et se trouvait pourtant hors de l'enclave, brûlant son véhicule pas assez écologique et, afin, on suppose, de faire un don à Emmaüs, le laissant pour mort dans le plus simple appareil (au grand satisfecit twittesque de Mélenchon) tandis que ladite police se plaçait en embuscade pour interpeller... ceux qui venaient prendre de ses nouvelles à l'hôpital.

Donc les porteurs de banderoles au casier judiciaire honteusement immaculé (même s'ils n'ont rien cassé et pas brûlé la moindre poubelle) en plus de s'être fait « bastonner » se sont vus condamnés, en comparution immédiate, en raison non de ce qu'ils ont fait, mais de ce qu'ils auraient pu faire ou auraient pu avoir l'intention de penser à envisager de faire, à des peines de six à dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt alors que, d'ordinaire, on ne va pas en prison pour des peines inférieures à deux ans et que 3 des incriminés pour le meurtre de Thomas sont eux en liberté sous contrôle judiciaire, tout comme six individus qui avaient attaqué une police municipale et brûlé ses locaux, autant d'actes débonnaires et innocents qui n'ont pas l'impudence de remettre en cause les valeurs de la république.

Si quelqu'un a la définition de « prisonnier politique », je suis preneur, car j'ai un trou et que le majeur du pays des « doigts de l'homme » ne sentant pas déjà très bon sur ce coup-là, je n'ai pas envie qu'il s'y insère. Une fois que l'on a compris comment les choses s'articulent, on ne peut qu'applaudir au non-lieu, parce que... (faute de mieux, je vais tenter le réchauffement climatique), d'Éric Dupont-Maserati cabriolet à 100 000€, jugé pour conflit d'intérêts par un conglomérat pas très catholique de 12 parlementaires non apostoliques qui n'ont pas forcément envie que la même chose leur arrive et une trinité pas spécialement divine de 3 juges qui pensent retraite et avancement. Le non-lieu n'est pas un acquittement, juste la conclusion : « circulez, il n'y a rien à voir » ce qui, avec le recul, s'avère vexant pour l'érection de Darmanin traitée de la même façon et qui, alors qu'il se levait pour ranger un dossier est entrée accidentellement, à l'insu de son plein gré, dans quelque orifice féminin d'une personne qui avait laissé choir quelque chose par terre, une demande de logement social, si je ne m'abuse, ce qui est toujours mieux que d'abuser des autres.

Un Darmanin à qui il faut reconnaître, selon une logique que seul un républicain ceinture noire, maîtrisant les techniques de casse, « à termes, haut maître » donc, peut suivre, d'avoir toujours la réponse idoine en cas de drame. Après Paty, dissolution de génération identitaire, après Lola, de Civitas et après Thomas, d'une obscure association nommée Charles Martel, nom qui, effectivement, évoque la francophobie la plus crasse.

Mais qu'on se rassure, parfois la justice s'énerve et fait des exemples qui frisent l'inhumanité. Un an de prison (avec sursis, faut pas pousser non plus) requis pour Sarkozy qui a fait sodomiser Kadhafi à la baïonnette pour une sombre histoire de valises de billets, causant la mort de centaines de milliers de personnes au passage, le chaos perpétuel et le retour de l'esclavage en Libye et déclenchant le début de la vague migratoire qui nous frappe, vague impossible à arrêter en raison des traités européens refusés par référendum, mais imposés par la bande par... un quidam à talonnettes dont j'ai oublié le nom, quand il n'était pas occupé à brader nos réserves d'or et à réintégrer l'OTAN. Mais il n'a pas contrevenu aux valeurs de la république.

Du sursis également requis contre Olivier Dussopt d'obstacle de la réforme des retraites, notre bon ministre du travail, pour favoritisme. Je vous épargne la liste des 18 condamnations, 7 mises en examen et 13 enquêtes en cours en 6 ans et demi de macronie et ce n'est pas fini, car à l'instar des 20 49-3, d'Élisabeth particulièrement Borne à rien, quand il n'y en a plus, il y en a encore. Mais pourquoi s'arrêteraient-ils ? Depuis que Sarkozy, encore lui, le premier, a dit en substance « allez vous faire foutre » à des manifestations de plus de 3 millions d'individus en 2009 et en 2010 et qu'il n'y a pas eu de révolution derrière, c'est devenu open-bar pour les réformes et le foutage de gueule.

Nous avons déjà intégré qu'un politicien est pourri, et que, le pauvre ayant des besoins, c'est normal qu'il fraude, viole, drogue ses collègues, oublie de déclarer ses revenus, mente, triche, prenne l'avion pour un oui pour un non tout en nous imposant des restrictions et, de même, quoi de plus banal que de se faire assassiner dans la rue comme, encore ce samedi, à Paris, au cri de : « Allah Akbar », par un fiché S muni d'un couteau (presque une faucille) dans une main et d'un marteau dans l'autre, faisant qu'on n'est plus très loin de la synthèse islamogauchiste qui fait tant fantasmer certains israélo-droitistes. Mais bon, la victime était juste un touriste allemand, donc tout le monde s'en fout et, tels les gnous après une attaque de hyènes, nous retournons déjà tranquillement brouter notre herbe médiatique ou la fumer selon les cas.

Si l'assassinat de Thomas a fait quelques remous, c'est juste parce ce qu'un nouveau palier a été franchi et qu'il n'y a plus nulle part où se réfugier si même les campagnes ne sont plus sûres. Une réaction aussitôt qualifiée d'ultradroite et qui sera vite oubliée. Encore deux ou trois évènements de ce type et ce sera le nouveau normal : on vendra des portes d'entrée et des volets roulants en acier blindé, Netflix prendra encore 20% et, quand on sera obligés de sortir, on n'oubliera pas son QR code comme celui qu'Hidalgo, toute bronzée, idée qu'elle a probablement eue à Tahiti (comme quoi elle a bien travaillé sur place), imposera pour circuler dans Paris durant les JO pour aller acheter un ticket de métro à 4€.

Tandis que ceux qui n'ont déjà plus rien le 10 du mois n'ont plus ni l'énergie, ni les moyens de se déplacer pour aller botter des fesses, ceux qui les ont encore, moins sages que le loup de la fable de La Fontaine « le loup et le chien » s'accrochent désespérément à un reliquat de confort toujours plus réduit qu'ils ont la trouille de perdre, mais qu'ils perdront quand même, en échange d'un collier qui se resserre chaque jour davantage. C'est peut-être ce que l'on appelle la sélection naturelle.

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