France 5 consacre une grande soirée à cet aliment : est-il un poison ou une potion ?

Milk glass
© Pulsation/17 Juin Media
Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse consacrent un Enquête de santé au lait, base de notre alimentation depuis tant de siècles qu'il est bien difficile à remettre en question. L'enjeu est de taille : les Français en ont consommé près de 2 milliards et demi de litres en 2011.

« L'homme est le seul mammifère à boire un lait qui ne lui est pas destiné. Résultat : les protéines animales provoquent des allergies, et le sucre du lait, le lactose, est mal toléré par 75 % de la population mondiale... », explique Thierry Souccar, journaliste scientifique et auteur de « Lait, mensonges et propagande ».

Longtemps considérés comme indispensables à une alimentation équilibrée, le lait de vache et ses produits dérivés font effectivement depuis une dizaine d'années l'objet de bien des controverses. D'un côté, le Plan national nutrition santé (PNNS) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, qui recommande la consommation de trois à quatre portions ou produits laitiers par jour (25 cl de lait ou 1 yaourt ou 30/40 g de fromage = environ une portion) pour un bon apport en calcium (1 g). De l'autre, des scientifiques notamment, dont les travaux relèvent l'implication possible de la consommation de produits laitiers dans l'apparition de certaines maladies graves : diabète, polyarthrite, ostéoporose et même cancer.

Comment faire la part des choses ? « Il ne s'agit pas de dire aux gens que le lait est un poison, notait ainsi récemment Thierry Souccar, mais de les mettre en garde contre un certain discours [celui de l'industrie agroalimentaire notamment], qui voudrait que les laitages soient indispensables et parés de toutes les vertus. Ce n'est pas le cas. On peut s'en passer. On peut aussi en consommer, dès lors qu'on n'est pas intolérant ou allergique, évidemment. »

Une assertion plutôt raisonnable, relayée par nombre de spécialistes, tels le professeur Joyeux, chirurgien oncologue à Montpellier, ou le professeur Khayat, chef du service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Reste à savoir si, en déconseillant la consommation de laitages au profit des épinards et des lentilles, on tuera aussi, dans l'Hexagone, la vache aux œufs d'or... L'industrie laitière française représente en effet un marché de plus de 20 milliards d'euros par an.

À savoir :
Selon le Centre américain de recherche contre le cancer, une consommation quotidienne de calcium d'origine animale supérieure à 1,5 g aggraverait le risque de cancer de la prostate. Pour info : 30 g de beaufort = 312 mg de calcium ; 25 cl de lait demi-écrémé = 285 mg de calcium...