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L'Office des Nations Unis contre la drogue et le crime demande aux Etats de légiférer rapidement pour lutter contre le cyberterrorisme présent sur les réseaux sociaux tels que Facebook.

Recruter des terroristes via Facebook, Twitter ou Youtube, c'est possible et de plus en plus fréquent. Voilà la conclusion du rapport de l'Office des Nations Unis contre la drogue et le crime. «L'utilisation d'Internet par les terroristes est un phénomène se développant très rapidement, et qui nécessite une réponse coordonnée et pro-active de la part des Etats membres des Nations Unis», s'inquiète Yuri Fedotov, directeur exécutif de l'Office des Nations Unis.

Le rapport, présenté lundi à Vienne, alerte les Etats sur l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux par les groupes terroristes pour «recruter, financer, propager, entraîner et inciter des internautes à commettre des actes terroristes». Toujours selon le rapport des Nations Unis, Internet permettrait aux groupes terroristes de dépasser les frontières nationales, amplifiant ainsi le potentiel impact d'une action terroriste.

Prévenir le cyberterrorisme

«Les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter jouent un rôle de plus en plus important dans le recrutement de nouveaux agents terroristes», s'inquiète Hans-Georg Maassen, un expert anti-terroriste allemand. «Les terroristes peuvent ainsi développer des liens sans se soucier des frontières.»

Les Nations Unis demandent aux Etats membres de ratifier des lois afin de prévenir le cyberterrorisme et «stimuler la collaboration transfrontalière entre les services répressifs». Dans ce sens, le Sénat américain avait demandé en avril dernier à Facebook, Google et Apple de soutenir un projet de loi sur la cybersécurité. Ce-dernier appelait à la création d'un Conseil national de la cybersécurité chargé d'évaluer les vulnérabilités du système et instaurait un mécanisme volontaire de détection des attaques susceptibles de porter atteinte à la sûreté des Etats-Unis. Le projet, qui avait besoin du vote favorable de 60 sénateurs sur 100 n'en a obtenu que 52 en juillet dernier.

Le 12 octobre dernier, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Leon Panetta sonnait l'alarme en déclarant que le Pentagone et les services de renseignement américains avaient constaté une forte augmentation des cybermenaces qui pouvaient se transformer en attaques aussi dévastatrices que le «11 septembre» si elles n'étaient pas stoppées.