Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman
© InconnuLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman ont annoncé jeudi soir qu'ils présenteraient une liste commune aux élections législatives du 22 janvier, créant ensemble un grand bloc de droite.

Les deux dirigeants ont précisé que, sans fusionner, leurs partis respectifs - le Likoud et Israël Beiteinou- feront liste commune. M. Netanyahou a estimé qu'« Israël a besoin d'unifier ses forces pour gouverner et faire face aux défis sécuritaires et économiques (...) Le Likoud et Israël Beiteinou présenteront donc ensemble une liste commune au prochain scrutin pour laquelle il faudra déposer un seul bulletin ».

Il a ensuite ajouté : « Israël a besoin d'une coalition gouvernementale forte s'appuyant sur une liste politique se fondant sur une coopération authentique (...) Nous demandons à l'opinion de nous appuyer pour renforcer l'Etat, et je demande un mandat clair afin de pouvoir m'occuper de l'essentiel ».

M. Lieberman a quant à lui expliqué que cette alliance lui permettrait de « contribuer à la stabilité du prochain gouvernement ».

Le Likoud compte actuellement 27 députés et Israël Beiteinou 15, sur les 120 sièges de la Knesset. Reste à savoir si ce « super parti » va attirer l'ensemble des électeurs des deux formations politiques et réunir pratiquement le double de voix par rapport à la gauche et au centre, ou bien au contraire ne plus représenter les idées que chacun prônait séparément.

Un haut membre du Likoud a ainsi affirmé être «répugné » par cette alliance. « Je ne veux pas me présenter aux élections avec une personne comme Lieberman, avec les valeurs qu'il incarne », a-t-il dit. Les réactions s'enchainent de tous côtés. Le ministre de l'Amélioration des services gouvernementaux, Michael Eitan, a déclaré que cette alliance pourrait mener le Likoud à l'échec politique. L'ancien ministre travailliste Itshak Herzog s'est également prononcé sur cette union, y voyant un signe de panique de la part du Premier ministre.

La semaine dernière, un sondage de Haaretz a indiqué qu'un nouveau parti centriste formé par Ehud Olmert, Tzipi Livni et Yair Lapid gagnerait plus de sièges à la Knesset que le Likoud. Cependant, l'enquête indiquait également que, indépendamment de sa composition, un bloc de droite ne perdrait pas sa majorité au Parlement.
La gauche et le centre sont pour l'instant divisés et la création d'un grand parti centriste tenant tête au gouvernement « Biberman » reste hypothétique.

Selon certains, même si l'ancien Premier ministre Olmert et l'ancienne Leader de Kadima Livni s'unissent, ou bien si Livni s'allie avec Yacimovich du parti Avoda (ce qui reste très improbable), ils feraient face à un bloc de droite, qui conserverait sa majorité, garantissant à Netanyahou sa place de Premier ministre après les élections du 22 janvier.

La leader travailliste a tous cas tenté, dès hier soir, de saisir l'opportunité pour se hisser au titre de meilleure opposante à Netanyahou. Quelques minutes après l'annonce de l'alliance Netayahou - Lieberman, elle s'exprimait sur Facebook et à la télévision israélienne en appelant « tous les forces de la gauche et du centre, ainsi que les électeurs du Likoud qui ne se reconnaissent pas dans le choix du Premier ministre » à la rejoindre afin de former un grand bloc de centre-gauche.

Si à un tel scénario se produit, Israël pourrait connaitre sa première élection où s'affronterait deux blocs au lieu de plusieurs petits partis éparpillés comme c'est le cas aujourd'hui.

A trois mois des élections, ces rebondissements montrent à quel point la politique israélienne est complexe et changeante. D'autant que jusqu'au 3 décembre prochain, les formations politiques peuvent changer, laissant à d'autres alliances l'opportunité de voir le jour.