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Le rapport Gallois qui vient à peine d'être dévoilé a reçu un sérieux renfort avec la publication du rapport annuel du FMI (Fonds monétaire international), lequel prône à son tour des mesures ultralibérales.

Selon une antienne désormais bien connue, l'institution financière, partant du constat que la compétitivité de notre pays était en perte de vitesse, a en effet tiré la manche de l'Élysée et du gouvernement pour que ces derniers suivent ses recommandations... Sous peine de voir l'Italie et l'Espagne, qui ont par ailleurs entrepris des réformes si profondes que la pauvreté et le chômage y explosent à vue d'œil, nous damer le pion.

« Les perspectives de croissance de la France demeurent fragiles en raison de la faiblesse des conditions économiques en Europe, mais la capacité de la France à rebondir est aussi contrainte par un problème de compétitivité », a ainsi annoncé le FMI dans son rapport du 29 octobre 2012 et publié le 5 novembre 2012.

Pour l'essentiel, l'organisation mondialiste basée à Washington estime que le redressement de notre compétitivité passe par trois chantiers :

- la réduction de la dette publique (autrement dit, le démembrement de tous les services publics),

- la correction des dysfonctionnements du marché du travail qui entravent l'investissement, l'emploi et, en fin de compte, la croissance pour accroître la concurrence dans le secteur des services (on ne peut pas être plus clair). Le FMI suggère ainsi de transférer le coût des allégements de cotisations patronales vers les taxes indirectes (par exemple la TVA)... au risque de voir l'addition devenir encore plus salée pour les classes populaires,

- une rationalisation de la fiscalité de l'épargne pour assurer un financement adéquat à long terme des entreprises, y compris le financement en actions. Un non-sens quand on sait que la masse salariale a été multipliée par 3,5 en trente ans alors que les dividendes versés aux actionnaires l'ont été par 20 sur la même période (données Insee).

Les technocrates de la finance ne manquent pas au passage de distribuer des bons points en « saluant particulièrement le gouvernement sur le dialogue social qu'il a mené jusqu'ici (sic) avec la participation des partenaires sociaux. Ce dialogue doit constituer une chance unique, qui ne doit pas être ratée, de parvenir à une masse critique de réformes qui permettra d'améliorer la compétitivité de l'économie française et d'accroître sa capacité à créer des emplois ».

Autrement dit, le mot d'ordre que les argentiers lancent à Paris est de continuer la politique menée jusqu'ici par le gouvernement socialiste et de créer un système dans lequel l'embauche et le licenciement seront terriblement facilités au détriment des salariés et des jeunes arrivant sur le marché de l'emploi. Le FMI exigera à terme, on peut lui faire confiance, un marché du travail très flexible et moins coûteux pour le patronat avant d'imposer toute une série de réformes impopulaires destinées à porter un coup fatal au code du travail.

Autre mesure suggérée par l'organisation mondialiste basée à Washington aux instances dirigeantes françaises : « la modération salariale, notamment en matière de réévaluation du SMIC ». « Comme le montrent de nombreuses études (faites par qui et pour qui ? - NDLR), le niveau du SMIC, son uniformité sectorielle, et son mécanisme d'indexation contribuent aux difficultés que connaissent les personnes peu qualifiées et les jeunes à entrer dans le monde du travail ». Il faut se pincer pour le croire ! Le chancelier allemand Gerhard Schröder (social-démocrate de son état...) n'avait-il pas libéralisé le marché du travail en son temps, permettant aux employeurs de payer des salaires de 400 euros mensuels aux salariés ou d'un euro par jour aux chômeurs de longue durée ? Ce n'est ni plus ni moins la même rengaine que le FMI nous ressert dix ans après.

Rien de neuf donc sous le soleil plombé de la finance internationale qui veut imposer des sacrifices aveugles aux travailleurs français après s'être fait la main en Grèce et en Espagne. Gageons que le retour du bâton sera pour nos banquiers, nos bourgeois et leurs collaborateurs à hauteur des préjudices subis.