Golan, map
© WikipediaPosition géographique du Golan
L'armée israélienne a procédé à un tir d'avertissement dimanche en direction de la Syrie, après la chute d'un obus de mortier sur un poste militaire israélien sur le plateau du Golan. C'est la première fois qu'Israël intervient ainsi depuis le début du conflit dans ce pays.

L'armée israélienne a présenté ce tir comme un tir d'avertissement après qu'un obus tiré depuis la Syrie est tombé sur un poste militaire du plateau du Golan, conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Selon Tsahal, aucun dégât ni victime n'était signalé côté israélien.

« Il y a peu de temps, un obus de mortier a visé un poste IDF (Forces de défense israéliennes) dans les monts du Golan », a dit le porte-parole de l'armée le colonel Avital Leibovich. « Nous avons répondu avec un tir de sommation en direction des zones syriennes. Nous comprenons qu'il s'agissait d'une erreur et qu'Israël n'était pas visé et c'est pourquoi nous avons tiré un tir de sommation en représailles », a-t-il ajouté.

Le porte-parole a également annoncé qu'une plainte avait été déposée par le biais des forces des Nations unies présentes dans la région, prévenant que les « tirs émanant de Syrie en direction d'Israël ne seront pas tolérés » et que la réplique sera « sévère ».

Israël « surveille de près » la frontière avec la Syrie et se tient prêt « à agir s'il le faut », a annoncé à son cabinet le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Un peu plus tôt, le ministre de la Défense Ehoud Barak avait prévenu : « Si un obus tombe, nous allons répliquer ».

Ces dernières semaines, des tirs perdus en provenance de la Syrie se sont multipliés, amenant Israël à prévenir le régime de Damas qu'il serait tenu responsable des tirs sur le territoire israélien.

Le vice-Premier ministre isarélien Moshe Yaalon avait déclaré récemment que l'Etat hébreu avait adressé plusieurs messages à la Syrie et que Damas s'était "comporté d'une manière appropriée".

Les deux pays, des ennemis qui ont combattu plusieurs guerres, partagent une frontière relativement calme depuis le cessez-le-feu de 1974. Mais Israël craint que la guerre civile en Syrie ne se propage dans le Golan. L'Etat hébreu craint aussi un scénario semblable à celui de la région du Sinaï en Egypte, que des activistes islamistes utilisent désormais comme base pour préparer des attaques contre le sud de l'Etat hébreu.

Bombardements près de la Turquie

Le conflit civil qui sévit le pays depuis mars 2011 a déjà des conséquences au-delà de ses frontières, au Liban, en Turquie et en Jordanie.

Les forces du régime syrien ont d'ailleurs bombardé dimanche une zone frontalière avec la Turquie, employant des hélicoptères et l'artillerie, ont affirmé des militants de l'opposition syrienne.

La région frontalière de Ras al-Ain était « assiégée » dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne, des dizaines d'insurgés tentant de garder le contrôle du point de passage à la frontière.

Les violences en Syrie ont fait 36 000 morts depuis le début du soulèvement contre le régime du président Bachar el-Assad en mars 2011, selon des militants. Des centaines de milliers de personnes ont fui les combats en Turquie, en Jordanie, au Liban ou en Irak.

Onze mille autres personnes ont également fui la Syrie vendredi en raison des combats à Ras al-Ayn.

Mais le nombre de réfugiés a baissé sensiblement dimanche, a déclaré dimanche le maire de la ville frontalière turque de Ceylanpinar, Ismail Aslan. Des soldats turcs à la frontière ont repoussé des réfugiés arrivés en fin de semaine en Turquie et qui voulaient retourner à Ras al-Ayn. Ils ont estimé que la zone n'était toujours pas sûre.

L'opposition tente de s'unir

Pendant ce temps à Doha au Qatar, des formations de l'opposition syrienne divisée tentaient de se regrouper sous la direction d'une instance commune. Selon des militants, un accord préliminaire a pu être trouvé, sous la pression de la communauté internationale, pour former une nouvelle coalition. D'après Ali Sadr el-Din Bayanouni, un ancien responsable des Frères musulmans syriens, les différentes factions se sont entendues pour former un nouveau groupe baptisé la Coalition nationale syrienne pour l'opposition et les forces révolutionnaires, dont le président devait être élu dans la journée. La nouvelle autorité comprendra des représentants du plus grand mouvement d'opposition syrien, le Conseil national syrien.