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Dans les années 80, beaucoup d'affaires d'abus sexuels commis dans des crèches et écoles maternelles, ou dans des foyers, ont fait surface aux Etats Unis. Systématiquement ou presque, elles ont été étouffées. D'abord une certaine presse minimisait les faits de manière répétitive. Ensuite, des "spécialistes" interviennent au tribunal, comme l'a fait Ralph Underwager, un pseudo expert qui a créé le "syndrome des faux souvenirs" dans le seul but de décrédibiliser les témoignages des enfants, qui apparaissaient par centaines.

Aujourd'hui en France, le "syndrome d'aliénation parentale", créé par un autre pédophile, Richard Gardner, n'a pas d'autre but.

Il convenait d'étouffer ces affaires d'abus sexuels rituels commis sur des enfants, d'autant plus que de nombreuses victimes ont décrit des cérémonies à visée satanique. Voici quelques affaires qui ont fait largement débat aux Etats-Unis. Alors que chez nous, tout cela est censé ne pas exister...

Source principale : http://ra-info.org/faqs/ra-convictions/

ARKANSAS

Trois adolescents de 16 à 19 ans ont tué trois gamins de 8 ans en mai 1993 à Memphis. Puis en juillet 2007, de nouvelles recherches sur les éléments du meurtre font apparaître qu'un ADN n'a pas été identifié : il n'appartient ni à la victime, ni aux trois ados incriminés. En outre, des témoignages ont été manipulés par les flics.

Les trois ados ont finalement été libérés en 2011.

L'un des ados, Jessie Lloyd Misskelley, a dit aux flics que ces meurtres barbares avaient un caractère rituel et satanique, qui comprenait le viol et la mutilation des victimes. Miskelley est ensuite passé pour un handicapé mental qui a parlé sous la contrainte.

La date du meurtre correspondrait au calendrier de la secte WICCA. Différents objets sataniques ont été retrouvés chez les ados, dont l'un, Echols, fut longuement hospitalisé en HP en 1992, et était un grand lecteur du sataniste Anton laVey, disciple d'Aleister Crowley. Quatre mois avant le drame, Echols avait déclaré qu'il obtenait ses pouvoirs en buvant le sang des autres, surtout s'il s'agissait de « partenaires sexuels ». D'ailleurs, ces meutres semblaient être liés à des pratiques sexuelles occultes.

Misskelley a expliqué qu'il avait rejoint un groupe sataniste trois mois avant les meurtres, et que tout le monde se retrouvait régulièrement dans la forêt pour des orgies sexuelles, où on tuait des chiens avant de les manger.

Le procès de Miskelley a été mené séparément des deux autres. Certains jurys ont été menacés dans le procès des deux autres.

Lors du procès, Echols a décrit précisément comment les enfants avaient été tués, des détails qui n'avaient jamais été rendus publics. En outre, il s'était vanté des meurtres auprès de connaissances.

CALIFORNIE

Alvina et Deborah McCuan, Scott et Brenda Kniffen, (deux couples avec deux enfants) et Rodney et Linda Phelps (parents de Deborah McCuan) sont poursuivis en 1982 pour avoir maltraité des enfants, dont les leurs. Ils étaient échangés entre les familles et utilisés pour des partouzes. Des enfants étaient également places illégalement dans une crèche tenue par ces gens.

Deux couples ont été en prison, et les Phelps ont pu s'enfuir après leur condamnation.

Dans cette affaire, les médias ont parlé de « chasse aux sorcières » : ce sont des flics zélés qui auraient gonflé l'affaire pour rien. Selon les victimes, les couplés s'échangeaient les enfants, y compris les leurs, pour des partouzes pédos. Ils ont été condamnés en 1983 et ont pris ensemble plus de 1.000 ans de prison, puis en 1996 ils ont été libérés (en 1982 ils avaient déjà été jugés coupables de maltraitance sur leurs deux filles, mais celles-ci ont ensuite déclaré qu'elles avaient été manipulées par les services sociaux). Là aussi, on a fortement décrédibilisé les personnes qui ont cru les enfants, en les faisant passer pour des psychotiques qui avaient manipulé les gamins. En outre, les McCuan ont bénéficié d'une incroyable bienveillance des services sociaux.

Les autorités ont volontairement négligé l'aspect rituel des abus, même si en 1985, les autorités ont passé quatre jours à rechercher les corps de 10 à 15 enfants tués et enterrés dans le cadre d'un culte satanique avec des ossements d'animaux. Deux fillettes ont déclaré avoir vu des enfants et des bébés tués au cours de rituels sataniques, et trois lieux d'enterrement ont été désignés.

Au même moment, un second réseau pédophile intrafamilial est mis à jour à Bakersfield : cinq adultes ont été condamnés en 1985 (Richard Cox, Ruth Ann Taylor, Anthony Cox, George Cox, Theresa Cox). Quatre enfants ont été placés. Les victimes ont parlé de scènes de torture et de multiples viols, mais les examens médicaux n'auraient rien prouvé. Puis ils ont été blanchis et ont même touché un dédommagement de l'Etat californien. Là aussi, on a dit que les professionnels qui ont interrogé les victimes leur ont suggéré les réponses.

Sept autres personnes impliquées dans un réseau pédophile à Bakersfield ont été condamnés la même année, notamment pour production de pornographie enfantine.

Leroy George Stowe III, également de Bakersfield a quant à lui été condamné en mars 1985. Peu après, des victimes ont décrit les rituels sataniques qu'il accomplissait, dont des meurtres d'enfants et des abus rituels. Lui aussi est passé pour une victime de fausses allégations et a été blanchi en 1987. D'ailleurs, 77 personnes qui avaient été accusées comme lui d'être impliquées dans un réseau pédophile ont été laissées tranquilles par la Justice.

Pourtant, les victimes (au début de l'enquête, on parlait d'une soixantaine d'enfants concernés) ont parlé de pas moins de 29 meurtres d'enfants et de bébés lors de sacrifices sexuels et sataniques dans la zone de Bakersfield. C'était trop, alors on a dit que les enfants mentaient.

En 1987 à San Diego, Robert Wilkins et Lori Bartz sont condamnés pour avoir abusé et violé des enfants du voisinage (4 fillettes et un garçon de 10 à 15 ans), abus s'accompagnant de toute une imagerie satanique. Les victimes ont encore décrit des rituels, et Bartz déclarait pouvoir communiquer avec Satan. Entre le début et la fin de la procédure, on est passé de 92 chefs d'accusation à 8 seulement. Les enfants ont parlé d'abus commis également dans le sous-sol d'une école et à un skate park où Bartz traînait régulièrement.

A Santa Rosa en 1988, Darryl Ball et Charlotte Thrailkill sont condamnés pour maltraitances d'enfants âgés de 5 à 8 ans, dont les leurs. Le procureur avait évoqué l'aspect rituel des abus, et des enfants victimes ont décrit sur une bande vidéo des cérémonies sataniques qui comprenaient des meurtres d'enfants et d'adultes (mais aucun corps n'a été retrouvé évidemment). Ils ont parlé d'autres adultes présents, faisant partie d'un groupe satanique. Les enfants subissaient des injections avant les viols et étaient obligés de commettre des actes sexuels entre eux. Des actes cannibales ont été décrits également. Tous les enfants victimes étaient traumatisés, d'autant plus qu'ils avaient été menacés s'ils parlaient. Thraikill a été considérée comme la femme agresseur sexuel la plus violente.

Les victimes ont été interrogées par la Criminal Investigative Division de l'armée. Beaucoup de gens étaient impliqués dans ce réseau, mais bizarrement Thraikill et Ball ont été les seuls à passer devant un tribunal... Les enfants ont aussi dit que tout était filmé, mais on n'a pas retrouvé les vidéos. Les deux ont été condamnés parce qu'ils ont plaidé coupables.

A Mendocino County, depuis 1984 au moins, plusieurs enfants du Jubilation Day Care Center à Fort Bragg (un camp militaire[1]) ont dit avoir été abusés sexuellement, torturés, forcés à boire du sang et à manger des excréments. Cela, dans la maternelle, mais aussi dans différents lieux extérieurs aux bases militaires, dont au moins deux églises. Un certain Aquino, lieutenant colonel déjà cité dans l'affaire Franklin, était mentionné comme l'un des abuseurs, de même que sa femme.

Aquino, marié à une certaine Lilith, était le fondateur et le leader d'un groupe satanique, le Temple de Set[2], et serait un pro du contrôle mental (dans l'armée, il était chargé des opérations psychologiques). Aquino a été viré de l'armée en 1990 après une enquête sur des abus rituels.

Aquino avait été identifié par plusieurs victimes, et agissait dans le cadre de rituels sataniques. Là aussi, tout était filmé. D'après les enfants, qui ont parfaitement décrit la résidence d'Aquino, le pervers a tué et mangé des victimes, et les corps étaient jetés dans un lac.

Aquino se revendiquait comme l'antéchrist et avait des tendances nazies. Sa mère, Betty Ford, était une grande prêtresse dans un temple satanique à tendance égyptienne. Elle aurait aussi eu une relation avec un nazi et certains disent qu'il s'agissait de Joseph Mengele. Des séances de programmation mentale avaient très probablement lieu.

Aquino a aussi été cité par certaines des victimes de Thraikill et Ball, à Santa Rosa, mais il n'a pas été inquiété. Ball et Thraikill auraient été, selon certains enfants, membres du groupe satanique d'Aquino.

24 enfants ont dit avoir été violés au foyer pour enfants de Fort Bragg, entre 1983 et 1990, par le personnel et des amis du personnel. Tout un tas de torture y avaient cours, comme enfermer les enfants dans des cages, les laisser à deux doigts de se noyer, les menacer avec des armes, les prendre en photo et les filmer pendant les viols... Lors d'une perquisition au Temple de Set, les flics ont saisi 38 vidéos et négatifs prouvant l'existence d'un réseau pédophile opérant dans les camps militaires. De plus, six enfants ont contracté une maladie sexuellement transmissible, la chlamydia.

On a soupçonné qu'Aquino était la tête de pont du Pentagone dans les sectes sataniques. Mais, Aquino semblait en tout cas pratiquer les rituels sans aucune retenue. Mais, on l'a présenté dans les médias comme une innocente victime dont on cherche à détruire la croyance, somme toute anodine. Et l'affaire a encore été étouffée.

Aquino serait aussi impliqué dans la disparition et l'exploitation sexuelle d'un gamin enlevé en 1982, Johnny Gosh, embarqué dans un réseau de prostitution infantile. Il avait aussi été inquiété dans une affaire d'abus sexuels au Presidio Child Development Center de Presidio, une base de l'armée, en 1986. 16 victimes âgées de parfois 3 ans ont été identifiées, mais seul un instituteur, Gary Hambright, a été arrêté en 1987, et relâché trois mois plus tard quand on a laissé tomber les poursuites, jugeant qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour relier Hambright ou même les Aquino aux crimes. Et fort étrangement, en avril 1989 l'armée a envoyé aux parents d'au moins 56 enfants un courrier demandant de tester leur enfant au virus HIV, car Hambright l'avait contracté.

CAROLINE DU NORD

En 1992, Robert F. Kelly, co propriétaire du Little Rascals Day Care Center, prend 12 condamnations à vie, et l'ancienne cuisinière du centre, Kathryn Dawn Wilson, est condamnée aussi à la prison à vie. Cela, après le procès le plus long et le plus coûteux de Caroline du nord à ce moment. 12 enfants de 4 à 7 ans ont déclaré avoir été violés par lui en présence d'autres enfants. Ils ont dit avoir été obligés à manger des excréments, forcés à regarder la copulation de Kelly et Wilson, menacés avec des serpents, pénétrés avec des objets, pendus à des arbres et mis dans des sacs, et avoir été présent lors du meurtre d'autres enfants.

A l'origine, Kelly devait faire face à 248 chefs d'accusation concernant 22 enfants, puis au bout de deux semaines d'audience, on est passé à 128 chefs d'accusation concernant 14 enfants. Mais ce sont en réalité 90 enfants qui ont accusé une vingtaine d'adultes.

Au procès, seules cinq autres personnes dont la femme de Kelly, co propriétaire du centre, et Willard Scott Privott, ami et partenaire de golf de Kelly et propriétaire d'un magasin de vidéos, ont été inculpées dans cette affaire.

Bizarrement elles ont été jugées séparément. Au sujet de Privott, jugé en 1994 pour 68 chefs d'accusation, seize enfants l'ont accusé par exemple de les avoir obligés à avoir des rapports sexuels entre eux, de les avoir violés ainsi que d'autres employés du centre, le tout étant filmé et photographié par Privott. Il était aussi accusé d'avoir kidnappé et violé une fillette. Des enfants disent aussi que Privott a tué des bébés qu'il donnait à manger aux requins. Privott a plaidé coupable en échange d'une libération immédiate sous conditions (après quand-même trois ans de préventive).

Kelly a fait appel en 1995 et deux ans plus tard, les procureurs laissent tomber toutes les charges contre Kelly, parce que des erreurs auraient été commises lors des poursuites, et parce que les parents des 12 victimes ne voulaient pas que leurs enfants soient forcés de témoigner une nouvelle fois. De fait, tous les enfants étaient victimes de traumatismes.

Là encore, les avocats de la défense ont dénoncé des manipulations des enfants par les enquêteurs, qui auraient été trop proches des familles des victimes. Kelly a bénéficié d'un large soutien des médias et de groupes de pression. Pourtant, les jurys ont dit qu'ils croyaient les enfants et n'ont pas tenu compte des dénégations de Kelly et sa clique. D'ailleurs, le centre de Little Rascals a été fermé dès que l'affaire a explosé, en 1989.

Patrick Figuered, ex patron d'une société d'électronique, est arrêté en novembre 1988 et condamné à trois peines de prison à vie en 1992, pour des viols commis sur trois enfants âgés de 2 à 5 ans en 1988. La compagne de Figuered, Sonja Hill, a également participé à ces viols, commis dans la crèche de la mère de Hill, qui était chez elle et où le couple Figuered - Hill squattait souvent quand Figuered était au chômage.

Les enfants ont dit avoir été drogués, que les viols étaient filmés, et qu'ils étaient forcés de participer à des rituels sataniques dans lesquels les adultes avaient des capes et des masques, des chandelles, des Bibles brûlées, et au cours desquels les enfants étaient obligés de boire du sang et de l'urine de chien, ou encore à commettre des actes sexuels entre eux. Les enfants étaient également drogués, et les scènes de viols étaient filmées, d'après les enfants. En outre, les enfants ont dit avoir été forcés à adorer Satan pendant qu'ils étaient abusés.

Inutile de préciser que Figuered passe lui aussi pour une victime des enfants menteurs. On a aussi réduit la première victime (une petite fille de deux ans), à un « problème intestinal », alors qu'un médecin a écrit qu'il s'agissait probablement de sodomies. C'est un exemple, qui illustre la mauvaise foi des détracteurs des abus rituels. Parce que pour qu'un médecin parle de sodomies, il faut que les signes soient plus que clairs.

En 1994, Michael Alan Parker est accusé d'avoir violé ses deux filles et son fils âgés de 9 à 12 ans dans le cadre d'un rituel satanique, parfois en présence d'autres adultes en robe. Une enfant a décrit un viol avec des objets, et dit que Parker buvait du sang, pendant que d'autres adultes étaient en train de chanter avec des bougies en main. La fillette explique qu'une autre enfant était là, toute nue, et qu'elle s'appelait A. Robinson, qu'elle a commencé à crier et a cherché à s'enfuir. Apparemment, la grand-mère d'une des enfants était aussi impliquée. Parker a, comme presque tous les pervers cités ici, été mentionné dans le bouquin des « sceptiques », ou plutôt des pédos « Wrongful convictions » (condamnations par erreur, ou à tort).

COLORADO

William L. Acree, gérant et fondateur d'une maison pour jeunes délinquants (Williams Street Center) et ancien toxico à l'héroïne, a été condamné en 1983 à Denver pour avoir prostitué des enfants et pour viol. Les victimes, des garçons âgés de 10 à 17 ans, avaient des tatouages sataniques et nazis. L'enquête a démarré à la suite de plusieurs plaintes concernant un réseau de prostitution de mineurs composé essentiellement de garçons. Les flics sont vite tombés sur un certain Bradley, 17 ans, qui gérait un groupe d'une dizaine de garçons pour le compte d'Acree.

Ce centre fonctionne encore aujourd'hui. Les débats ont vite tourné, à l'époque, sur la manière dont les jeunes doivent être pris en charge, pas sur le fond du dossier.

CONNECTICUT

Kerri Lynn Patavino, conductrice de bus scolaire de 26 ans, est condamnée en 1996 pour avoir séduit et violé un gamin de 14 ans, qui a expliqué qu'elle l'embarquait dans d'étranges rituels. Apparemment, Patavino revendiquait elle-même être une sorcière et d'après le New York Times, elle appartenait à la secte Wicca.

Le gamin a dit que Patayino, après quelques mois de relation, lui a entaillé le bras avec une lame de rasoir et l'a forcé à lécher son sang. Elle lui envoyait aussi des lettres d'amour remplies de symboles occultes, signées de son sang. Pendant son procès, Patavino arborait un médaillon en pentagramme.

Cette affaire est toujours très contestée et beaucoup disent que Patayino est innocente. Ses supporteurs disaient qu'elle était « persécutée à cause de sa religion »[3]. Comme elle a plaidé coupable elle n'a pris qu'un an de prison.

FLORIDE

Francisco Fuster, immigré cubain, est condamné en 1985 avec sa femme pour viols d'enfants dans leur crèche, le Country Walk Day care qu'ils tenaient. Auparavant, il avait déjà été condamné pour des attouchements sur une enfant de 9 ans, et a aussi fait 4 ans de prison pour meurtre. Dès qu'il a été impliqué, Fuster a fait un grand nettoyage et des voisins l'ont vu mettre des boites blanches dans une camionnette. Comme son arrestation mettait du temps à venir, les parents ont appelé les flics qui n'ont pas bougé.

Après son arrestation, plus de 50 enfants l'accusaient ainsi que sa femme Iliana, âgée de 17 ans, qui les hypnotisait. Les enfants disent avoir été forcés à manger des excréments, avoir été drogués avec un « punch magique », que des films pédopornographiques étaient tournés, des animaux tués, qu'ils étaient aussi menacés régulièrement. Les enfants auraient aussi été violés avec ces crucifix. Et le fils de 7 ans de Fuster avait une MST. Ileana a précisé ensuite ce qu'il y avait dans le « magic punch » : de la Gatorade (une boisson énergétique), de l'urine et différentes drogues. Pendant le procès, on a appris qu'un ami de Fuster était pharmacien, et fournissait des drogues.

Les enfants décrivent aussi des jeux, comme « Qui va perdre sa tête ? », qui se terminait par la décapitation d'un animal, souvent un oiseau. En outre, presque tout était filmé et photographié lors des viols et des rituels occultes. Mais on n'a retrouvé aucun matériel vidéo chez Fuster, mais le fils de Fuster a déclaré que tout avait été mis (ainsi que des armes) dans les boites blanches mises dans la camionnette. Il est quasiment certain que Fuster donnait dans la pédopornographie, car il n'avait aucun problème financier alors qu'il ne travaillait pas. Les enfants ont aussi décrit un snuff movie qu'ils ont vu chez Fuster, et dans lequel une femme était dépecée dans une baignoire par deux hommes.

Les parents qui cherchaient à faire condamner Fuster ont reçu des menaces par téléphone (alors que Fuster était en taule), ainsi que par mail. Certains ont même eu droit à des poulets morts sur le pas de leur porte, comme ce fut le cas dans l'affaire McMartin.

Iliana, âgée de 17 ans, a dit avoir été battue également. Les enfants ont témoigné des horreurs vécues lors d'entretiens filmés avec des professionnels. En 2001, après avoir été menacée d'être expulsée des Etats unis, Ileana a déclaré que ses premiers témoignages évoquant des abus sexuels commis sur les enfants étaient faux[4].

En 1980, un type avait tenté de tuer Fuster en lui tirant une balle dans la tête mais il en a réchappé. En 1969, il avait tué lui-même un automobiliste de deux balles dans la tête, à New York, et a fait 10 ans de prison pour ça,.

En 1982 Fuster avait déjà été condamné pour l'agression sexuelle d'une gamine de 9 ans, mais il n'a pris que deux ans de prison et c'est lors de sa liberté conditionnelle qu'il a mis en place le Country Walk Day Care avec Ileana, ce qui n'a posé aucun problème à son officier de probation.

Et comme dans l'affaire McMartin, les accusés ont commencé par solliciter un « expert » pro pédophiles chargé de décrédibiliser les enfants, en sous entendant que les enfants ont été manipulés par les professionnels qui les ont auditionnés, et on a encore parlé de « chasse aux sorcières ». L'expert qui était prévu au départ n'était autre que Ralph Unerwager, pédophile revendicatif et militant, même, qui a inventé le syndrome des faux souvenirs pour, justement, décrédibiliser la parole des enfants sans même entrer dans le fond du débat. Unerwager a créé l'association VOCAL (Victims of Child Abuse Laws), qui réunit un bon paquet de pédophiles. Très vite, les diplômes bidons d'Underwager ont été révélés, et la défense de Fuster s'est alors rabattue sur Lee Stewart Coleman[5], également lié à VOCAL, qui est également intervenu dans l'affaire McMartin. Mais cette fois-ci, il n'a pas réussi à épargner Fuster.

A noter encore : la boite qui chapeautait la crèche de Fuster, ARVIDA, était alors une filiale de Disney, et elle a payé 6 millions de dollars à sept victimes. Deux autres adultes ont été désignés par les enfants, dont l'un a été identifié par les autorités, mais n'a jamais été inquiété. A la suite de cette affaire, plusieurs autres cas d'abus sexuels à Miami sont venue au jour.

James Toward, un anglais propriétaire de la Glendale Montessori School, et la directrice, Brenda Williams, sont condamnés après que des enfants aient dit avoir été menacés avec des armes et des couteaux, photographiés dans des poses pornographiques, et forcés de participer à des rituels sadiques y compris à l'extérieur de l'école. Une soixantaine d'enfants étaient considérés comme des victimes potentielles au début de l'enquête, la plupart âgés de 2 à 5 ans. La Glendale Montessori School existe toujours.

Sous la direction de Toward, l'école est passée de 16 élèves en 1980, à 150 huit ans plus tard. Les élèves étaient âgés de 2 à 13 ans. Les parents de ces enfants étaient de catégories socio professionnelles supérieures. En 1988, un rapport du département de la santé estime qu'il existe suffisamment d'éléments pour mener une enquête sur les accusations d'abus sexuels contre Toward.

Après sa libération, Toward a été forcé de quitter les USA. Pourtant, encore aujourd'hui, Toward passe pour une victime de la « chasse aux sorcières » (comprendre : la chasse aux pédophiles).

GEORGIE

Walter P West, ex flic - éducateur, a violé 13 enfants tout en les filmant. Il plaide coupable en 1994 et est condamné à 20 ans de prison. Quand il a été arrêté, beaucoup de gens ont été « choqués ».

La plupart de ses victimes étaient des pré ados avec des problèmes à l'école et/ou avec la Justice, et la plus jeune d'entre elles avait 6 ans. Certaines ont décrit des rituels sataniques, avec des actes de torture et des meurtres d'animaux. D'autres adultes ont été désignés par les enfants mais ils n'ont pas été inquiétés.

La première femme de West est morte dans d'étranges circonstances et il s'est remarié avec une ado de 16 ans qui est vite tombée enceinte, mais dont le bébé est mort né. Il a toujours travaillé avec les enfants, et son premier job était éducateur au United Methodist Children's Home près de chez lui, et à ce moment déjà, on le soupçonne d'avoir commis des viols. En 1981, il a travaillé comme consultant en matière de jeunes auprès de la police de Hapeville, et y travaille à plein temps en 1984. Il est très vite monté en grade, et a travaillé avec les jeunes difficiles.

En 1987, la police d'Atlanta entend parler de West pour le viol de deux sœurs âgées de 3 et 4 ans, qui ont été violées par plusieurs adultes, dont l'un était un flic nommé West. La mère a identifié le type comme étant un flic de Hapeville. Plus tard, un de ses collègues l'a vu emmener un gamin hors de la ville à bord d'une voiture de police, alors qu'il n'était pas en service.

11 victimes ont poursuivi West[6], mais on n'a pas interrogé les autres enfants qui ont été en contact avec West. Peur du résultat ?

En 1991, une enseignante signale que plusieurs enfants dont elle a la charge semblent être victimes d'abus sexuels. Le point commun entre ces enfants n'est autre que « Walt West », qui travaille alors en tant qu'agent de liaison entre l'école des enfants et le tribunal pour enfants. Quand elle signale ses soupçons à sa hiérarchie et à l'assistante sociale de l'établissement, elle est fort surprise de constater que rien ne se passe. Elle prévient alors les instances supérieures, qui lancent une enquête. Et ce n'est qu'en 1994 que West est accusé de viols sur mineurs. L'enseignante qui a signalé les faits a été poussée à aller travailler ailleurs par le chef d'établissement, qui n'avait pas jugé nécessaire d'agir trois ans plus tôt.

Parmi les victimes de West, deux ont été condamnés pour meurtre, un a tenté de se suicider plusieurs fois, et un autre a été condamné pour usage de drogue. Presque aucune de ses victimes n'a suivi de thérapie adaptée.

Enfin, en 1990, West a loué une boite postale sous un faux nom pour commander du matériel destiné à la NAMBLA (North American Man Boy Love Association, l'association des pédophiles US). Mais, il a déclaré à un inspecteur de la poste qu'il s'agissait d'une enquête policière...

IOWA

Michael Schildmeyer, 22 ans, est condamné en 1989 à 25 ans de prison pour le viol d'un enfant de 4 ans. Ce garçon a dit qu'il avait été violé à la Sunshine Preschool tenue par la femme de Schildmeyer. La maternelle n'avait pas de licence et a été fermée après que des enfants commencent à parler d'abus rituels comprenant des meurtres d'animaux.

MASSACHUSSETS

Gerald Amirault est condamné en 1986 pour des viols sur neuf enfants du Fells Acre Day Care Center, qui étaient abusés dans une « pièce magique » alors qu'Amirault était déguisé en « clown méchant ». Un enfant a dit que des animaux étaient tués, d'autres ont dit qu'ils étaient pendus tout nus à des arbres. La mère d'Amirault, qui tenait cette crèche, et sa sœur ont aussi été poursuivies, dans un procès séparé.

Lors des procès, les enfants étaient installés face au jury, comme des coupables, sur des petites chaises. Il y avait des preuves d'abus sexuels sur 5 des 10 enfants concernés par le procès.

En 1995, un nouveau procès est prévu pour les deux femmes, car elles n'ont pas pu êtres confrontées à ceux qui les accusent (les enfants), puis elles ont été libérées.

Quant aux victimes, elles maintenaient leurs accusations contre cette famille vingt ans plus tard. Et elles disent qu'on leur a lavé le cerveau, et que leur vie entière a été ruinée bien qu'ils étaient à l'âge de la maternelle quand les faits sont survenus.

Amirault est ressorti de prison en 2004. Tout au long de l'affaire, il a bénéficié de soutiens importants, de la part de sa famille et de fans anonymes. Et il a eu droit à de nombreux articles durant toute l'affaire. On a aussi dit que les enfants étaient manipulés etc. et on a mis toute l'affaire, comme tant d'autres, sur le compte de « l'hystérie des abus sexuels rituels ».

En 1997, les services sociaux projettent de faire adopter deux enfants mais les parents font appel. Le tribunal décrit alors les maltraitances et abus sexuels dont sont victimes les enfants. Leur père, d'après le tribunal, avait rejoint en 1983 l'OTO (Ordo Templi Orientis) et a étudié la bible satanique. Il voyageait beaucoup entre Los Angeles et San Francisco.

On a diagnostiqué chez ses enfants un syndrome de stress post traumatique. L'un a dit que son père est une sorcière, et qu'un ami de son père l'appelle « sa petite amie ».

MICHIGAN

Allan Barkman, copropriétaire de la Small World Preschool, est condamné en avril 1985 pour avoir violé un garçon de 5 ans. Des enfants ont dit qu'ils étaient conduits à l'extérieur (par exemple dans des églises) ou dans des sous terrains sous l'école auxquels ils accédaient par des tunnels, comme à la maternelle McMartin pour y être photographiés par Barkman, et que des poulets étaient tués. La femme de Barkman, qui n'a pas été poursuivie, se déguisait quant à elle en sorcière. En appel, Barkman a été acquitté. Mais, des dizaines d'enfants de cette école ont dit à leurs thérapeutes qu'ils ont été abusés, et certains ont parlé d'étranges rituels sataniques lors de ces abus. Mais, le procureur a choisi de minimiser l'affaire en ne poursuivant que Barkman.

Un observateur de cette affaire a déclaré qu'une des raisons à cela était que « les abus rituels sont protégés au plus haut niveau de la société, parce que des juges, des politiciens et d'autres membres puissants de l'establishment sont directement impliqués dans le scandale ». On ne saurait mieux dire.

MINNESSOTA

En 1984, un éboueur de 27 ans déjà condamné deux fois pour des abus sexuels, James John Rud, qui a dit lors de son procès que « il y a plus d'un James Rud », plaide coupable de viols d'enfants lors d'orgies sexuelles. Sa déclaration à la police fait 113 pages.

Les enfants étaient âgés de 2 à 17 ans, et ont dit avoir été violés par leurs parents ainsi que des amis de leurs parents, famille et amis de la famille durant des orgies rituelles. Ils parlent de jeux avec les adultes qui finissaient par des viols, et d'avoir été drogués avec de l'alcool et des pilules. Beaucoup disent qu'en plus ils ont été photographiés nus et ont du regarder des films pornographiques.

D'après Rud lui-même, 23 adultes étaient concernés pour les viols de 37 enfants. Deux ont été acquittés quand un enfant s'est rétracté. De son côté, Rud a fait appel et le procureur a laissé tomber les charges contre les autres pour ne pas avoir à tenir compte des 126 pages de notes de police, qui contiennent des allégations de meurtres rituels d'enfants concernant plusieurs des 24 ex inculpés.

Quand les flics sont revenus perquisitionner après l'arrestation de Rud, tout son matériel photographique avait disparu. Et les parents de Rud n'étaient pas coopératifs du tout.

En 1978, Rud avait déjà été condamné pour des attouchements commis sur deux enfants. Deux ans plus tard, il plaidait à nouveau coupable pour des abus commis contre deux autres mineurs, et en 1984 démarre l'affaire des orgies sexuelles. Il est quand-même ressorti de prison avec un régime assez laxiste alors qu'il n'a pas suivi les programmes de réhabilitation de la prison, est passé pour une victime de la « chasse aux sorcières » dans les médias. Rud a même donné une interview en 1984, dans laquelle il explique que ses 113 pages de déclarations étaient fausses, et qu'il les avait faites pour réduire sa peine de prison.

MISSISSIPI

En 1996, Danny Walter Schertz, 48 ans, ancien sataniste auto proclamé et militant qui se faisait appeler « snakeman », « Triple 6 » ou « le sorcier », prend 9 ans de prison pour avoir prostitué une gamine de 16 ans qu'il avait kidnappée dans un autre Etat, sur des aires pour camionneurs. Il lui avait aussi tatoué des symboles sataniques (qu'il arbore lui aussi sur la figure) et lui avait mis des piercings sur le sexe.

OHIO

Estella M. Sexton, mère de 12 enfants âgée de 47 ans, est condamnée en 1994 pour avoir violé et battu sa fille cinq ans auparavant, quand l'enfant avait 8 ans. Un des frères de la petite confirme les abus, et décrit des rituels sataniques qui auraient eu lieu au domicile familial, et sur lesquels le tribunal a trouvé des éléments probants. Des animaux auraient aussi été tués. Et puis, trois des filles disent avoir été abusées par leur père. Ces accusations datent de 1992.

En décembre 1992, Sexton a fui l'Ohio avec trois de ses enfants[7] pour éviter une arrestation, et vit avec Eddie dans un hôtel dans le Kentucky. Le 14 Janvier 1994, elle est finalement arrêtée en Floride avec Eddie. Les trois enfants ont été envoyés dans les services sociaux. Pendant leur passage en Floride, les Sexton ont commis des viols et abus psychologiques à l'encontre des enfants. Le couple donnait aussi des petites pilules rouges et du Nyquil tous les soirs. Ils ont également procédé à divers attouchements et violences.

En 1993, une sœur aînée a plaidé coupable pour avoir entrainé la mort de son bébé de 9 mois[8]. Et la fille qui a dénoncé les faits a du faire un passage dans l'aile psychiatrique d'un hôpital pour enfants.

Le mari de Sexton, Eddie Lee Sexton, et son fils de 23 ans, ont été inculpés du meurtre de Joel Good, le père du bébé et mari de la sœur, étranglé quelques mois plus tôt (en octobre 1993) parce qu'il comptait faire des révélations au sujet de la mort de son enfant. Eddie Lee Sexton, qui disait être Satan, avoir des pouvoirs démoniaques et disait qu'il donnerait les âmes de ses enfants à Satan, a été accusé par cinq de ses filles d'avoir organisé avec elles des " cémonies de mariage" au cours desquelles des photos étaient prises. Ses filles l'accusent aussi de les avoir violées régulièrement, tout en pratiquant le satanisme et autres conduites étranges. Là aussi, les enfants étaient menacés. Ils étaient en plus entraînés à tuer des agents du FBI. Accessoirement, on soupçonne au moins l'un des petits fils d'Eddie Lee Sexton d'être en réalité son fils issu de l'inceste.

Deux adolescents de Mansfield, Lawrence Rohde (19 ans) et Scott Butner (17 ans), plaident coupables en 1992 pour avoir violé des enfants qu'ils gardaient pendant que leurs parents étaient à la messe. Dans cette affaire, la "rumeur" a vite parlé de rituels satanistes.

Une cinquantaine d'enfants ont décrit comment les deux baby sitter les avaient violés, les forçant à participer à de la pornographie enfantine, à des infanticides ou encore à des mutilations. D'après les victimes, d'autres membres de l'église étaient impliqués, pourtant seuls les deux ados ont été condamnés.

Et au total, les parents de soixante enfants ont porté plainte contre d'autres membres de l'église. Un grand jury a entendu une trentaine d'enfants, et a refusé d'accuser d'autres personnes que les deux baby sitters. D'ailleurs, d'après un journal du coin, "aucun autre suspect n'a été identifié"...

OREGON

Ed Gallup, Mary Lou Gallup et leur fils, qui géraient ensemble trois Gallup Christian Day Care Centers (une école religieuse, donc), sont accusés par une centaine d'enfants d'abus sexuels rituels et de maltraitances. Les enfants, encore une fois, ont décrit des meurtres d'animaux, des films pédo pornographiques, et des abus sexuels commis par des adultes vêtus de toges.

Au final, seul le viol d'une fillette de 4 ans et demi a été retenu contre Mary Lou Gallup de 1985 à 1987, avant qu'elle ne soit acquittée en appel. Elle a pris deux ans pour ces faits. Le fils a quant à lui été condamné pour des faits commis sur deux enfants.

Là encore, on a dit que les enfants fabulaient. Le procès a même été déplacé en raison de l'excitation du public dans le lieu des faits. Et comme par hasard, on n'a trouvé aucune preuve confirmant les allégations des enfants.

TENNESSEE

Frances Lucindy Ballard, aide enseignante à au Georgian Hills Early Childhood Development Centre, est condamnée en 1987 d'un seul chef d'agression sexuelle aggravée, à 5 ans de prison. En fait, parmi les 15 chefs d'accusation, la justice n'en a gardé qu'un seul : celui d'avoir embrassé un garçon de 5 ans sur les parties génitales.

Mais au départ, 19 enfants l'avaient accusée de viols en juin 1984, évoquant des rituels sataniques, des menaces de mort, des sacrifices d'animaux[9]. En 1991 Ballard est acquittée car les vidéos des enregistrements effectués lors des auditions des enfants ont été effacées avant d'être vues par la défense.

Trois autres adultes du Georgian Hills Center ont été désignés par 26 enfants, mais n'ont pas été inquiétés. Les enfants ont aussi parlé de voyages en avion jusqu'en Arkansas, de rituels sataniques au cours desquels des jeunes étaient violés et des animaux tués. Ils ont aussi dit avoir été emmenés en voiture par Frances Ballard à des cérémonies.

Ballard, comme tous les autres, a aussi dit que les enfants étaient manipulés par les experts, et on n'a pas trouvé suffisamment de preuves.

Alonzo South, 31 ans, plaide coupable en septembre 2000, pour avoir abusé d'une enfant dans le cadre de rituels sataniques. La fillette, âgée de 10 ans, était la fille d'une femme membre de ce culte. Elle a été violé chez elle, dans les bois, dans divers véhicules... Il prend 24 ans de prison pour le viol rituel et satanique d'une mineure.

TEXAS

Frances et Daniel Keller, du Fran's Day care Center, sont condamnés à 48 ans de prison en 1992 pour agression sexuelle d'une enfant de 3 ans, bien qu'il s'agissait réellement d'un viol. Trois enfants ont parlé d'abus sexuels, qui comprenaient des enterrements vivant avec des animaux, être tué et ranimé, le fait de déterrer un corps du cimetière, avoir des graines géantes implantées dans le corps, et faire des films pornographiques.

Eux aussi sont passés pour des victimes de la « chasse aux sorcières », qui a largement décrit l'impact de la procédure pour les deux pseudo victimes, à savoir Frances et Daniel Keller. Ce même Day care Center a connu les mêmes faits, tournés de la même manière par les médias, en 2009.

Deux enseignantes du YMCA Day care Center sont condamnées en 1986 pour agressions sexuelles. Michelle Noble et Gayle Stickler Dove ont pris quelques centaines d'années de prison.

Deux garçons et cinq filles ont décrit des abus comprenant des viols, de la pédopornographie, et des rituels occultes par des adultes en robes et en costumes de monstres. En 1988, Noble est acquittée en appel parce que la cour a considéré qu'autoriser les enfants à témoigner par vidéo violait les droits de la défense car il n'y avait pas eu de confrontation. Plusieurs témoins ont été écartés de l'affaire. En appel, Dove n'a plus été condamnée que pour un seul chef d'accusation, et a pris 20 ans, essentiellement parce que les victimes ne voulaient pas revenir témoigner.

En 1992, Phil Stanley Rogers plaide coupable d'une conduite indécente lors d'un rituel satanique, envers un mineur de 15 ans. On a retrouvé chez lui toute la panoplie du parfait sataniste. Il a été condamné à 99 ans de prison.

VIRGINIE

En 1984, deux enfants de 5 et 7 ans sont retirés à leurs parents car ils seraient violés par leur mère et son petit ami. Ils disent encore qu'ils ont été forcés à assister au meurtre d'une enfant de 12 ans au cours d'une cérémonie rituelle. On a en effet retrouvé le corps mutilé de Jessica Hatch, 12 ans et disparue le 5 février 1984, à Hanover County, le 12 avril de la même année. Elle avait disparu alors qu'elle se rendait chez sa grand-mère à lors d'un trajet d'une dizaine de minutes à pieds. Sur les lieux, les flics avaient retrouvé des chandelles et un attirail occulte, et les mutilations rappelaient un rituel satanique. La police pense que Jessica a été tuée après son enlèvement.

Bizarrement, on a considéré que les enfants n'étaient pas aptes à témoigner et on a laissé tomber les charges d'abus sexuels contre les parents. Un maquereau ami des parents, Gary Jay Beattie, a été arrêté pour avoir fait des propositions indécentes à trois fillettes de 9 et 13 ans. Ces trois fillettes connaissaient Jessica Hatch, et que Beattie lui avait également fait des propositions salaces.

Beattie est à nouveau arrêté en 1984 pour divers actes de voyeurisme, faits pour lesquels il prend 1 an de prison en appel (tellement la première sentence de 60 jours était légère). Libéré sous conditions en 1991, il se fait encore pincer pour voyeurisme. A ce jour, personne n'a été jugé pour le meurtre de Jessica Hatch.

En 2003, Louis Kelley est condamné à 15 à 30 ans de prison pour le viol d'un garçon. Kelley, qui se faisait aussi appeler Damien Prince a aussi convaincu le gamin de participer à des rituels sataniques et l'a violé à de nombreuses reprises, dont un soir d'Halloween. En 1993, Kelley avait été condamné pour avoir abusé d'un garçon de 8 ans dans l'Ohio en 1991. Il avait ensuite passé dix ans à se cacher de la police, en changeant d'Etat.

En 2003 encore, Russell John Smith, ancien gardien de prison et créateur d'un groupe sataniste sur Internet en 2001 (« l'Ordre de la perdition », composé d'une centaine de membres[10]), est condamné pour le viol de sa fille de 12 ans.

Selon lui, violer une enfant de 12 ans fait partie du rituel satanique, tout comme la plupart des actes sexuels. Chez lui, les flics ont retrouvé tout l'attirail du petit sataniste. Apparemment, Smith, qui se faisait aussi appeler « Reverend Sorath », avait commis d'autres faits similaires durant les deux années précédentes. Il s'était enfui de Virginie vers la côte Ouest avant que les poursuites ne commencent, en embarquant sa fille. Il a été arrêté en 2002 dans l'Oregon.

Toujours en 2003, Terry Dale Duncan, grand prêtre sataniste lié à un groupe de l'Oklahoma, nie avoir failli tuer son enfant d'un mois, qui était pourtant déjà victime de multiples fractures et de brûlures de cigarettes. La jeune mère, légèrement débile, avait alors 18 ans. Duncan a déclaré qu'il se préparait à sacrifier le bébé parce qu'il pensait qu'il n'était pas le père. Il a aussi confessé de nombreux meurtres sataniques (on parle d'une centaine de meurtres, dans 43 Etats et au Mexique) mais les flics qui ont cherché à enquêter dans d'autres zones n'ont eu aucune réponse quant aux meurtres non résolus.

Duncan a expliqué qu'avec son culte satanique basé en Oklahoma, il avait l'habitude de séparer et casser les os de ses victimes. Il a parlé de deux meurtres, commis une dizaine d'années plus tôt.

Le couple vivait sans eau chaude, sans chauffage, car il ne pouvait pas payer ses factures, et aucun des deux ne travaillait. Duncan a été condamné à la prison à vie.

En 1996, un bébé est retiré à sa mère[11] qui souffre d'un trouble de la personnalité multiple, lié à des abus sexuels rituels selon toute probabilité. La mère, Suzanne Hughes, a expliqué qu'elle était impliquée dans ce culte satanique depuis qu'elle a 7 ans, et que les membres tuaient des adultes et des bébés. Elle était aussi menacée, et était victime de divers troubles de la personnalité. Elle a expliqué que des gens liés à ce culte, dont un certain Dwight McMillan, l'ont enlevée et violée pendant des années. Cette jeune femme vivait toujours chez ses parents avec son enfant.

En 1992, alors que l'enfant de deux ans était placé une nouvelle fois, Hughes a déclaré qu'elle était impliquée dans un culte satanique, dans lequel elle est retournée le soir-même du jour où on lui a repris son enfant.

WASHINGTON

En 1988, Paul R. Ingram, collaborateur du shérif local, militant Républicain et membre respecté de l'église Pentecôtiste, avoue avoir violé ses deux filles et l'un de ses deux fils dans le cadre de rituels sataniques. Il plaide coupable de six chefs d'accusation, prend 220 ans de prison, puis se rétracte en disant qu'on l'avait forcé à avouer ces choses affreuses. Ce que de nombreux « experts » ont corroboré[12]. Son fils, qui a expliqué entendre des voix et avait tenté de se suicider en 1985, a ajouté qu'il a été violé par son père entre ses 4 et ses 12 ans. Mais, cela s'est réglé sans procès, devant un comité de médiation (Pardons and Clemency Board).

La femme d'Ingram gérait une petite crèche au domicile familial. Puis le 28 novembre 1988, ses filles âgées de 22 et 18 ans l'accusent d'abus sexuels. Assez vite, Ingram admet avoir eu de nombreux rapports sexuels avec ses filles, qui ont commencé quand l'aînée a eu 5 ans.

Quelques jours plus tard, l'aînée des filles, Erika, écrit une lettre aux enquêteurs, dans laquelle elle décrit des rituels sataniques avec des sacrifices de bébés. Elle parle de bébés ou de fœtus sacrifiés, dit qu'elle a été forcée d'avoir des rapports sexuels avec des animaux. Elle aurait été présente à de très nombreux rituels, et évoque autour de 25 sacrifices d'enfants. Erika et sa sœur disent qu'elles ont été enceintes et qu'on les a fait avorter. Et Julie, la cadette, dit avoir été violée par plusieurs personnes.

Evidemment, on a mis cette affaire sur le compte de l' « hystérie des abus rituels ». Quand à Erika et sa sœur, on a dit qu'en gros, on leur avait inculqué de faux souvenirs, la fameuse théorie d'Underwager, et qu'elles étaient des menteuses. Parce qu'elles avaient déjà accusé chacune quelqu'un de les avoir violées auparavant, sans que ces personnes ne soient condamnées.

Quand Ingram a dit aux enquêteurs se souvenir d'avoir tué un chat et une prostituée, on a considéré que cela ne tenait pas la route. Il a finalement été libéré le 8 avril 2003.

Mais apparemment, c'est bien Ingram qui, le premier, a parlé d'abus rituels et de satanisme. Au début, Erika a nié en avoir été victime, avant de raconter certains faits.

En 1995 à Wenatchee, 16 adultes sont condamnés pour leur implication dans un réseau d'orgies sexuelles alcoolisées avec des mineurs. 48 enfants étaient concernés, qui ont notamment décrit des abus sexuels commis lors de cérémonies, dans une église Pentecôtiste. Les adultes se faisaient appeler « le Cercle »[13].

Ce groupe était constitué principalement de deux familles et un pasteur, sa femme et un chauffeur de bus, toute cette clique organisant des partouzes avec les enfants, sans qu'apparemment il n'y ait eu d'échange d'argent. 43 adultes étaient cités par les enfants, mais seulement 13 femmes et 11 hommes ont été accusés de participer à ces délires. 13 qui ont plaidé non coupables ont été jugés séparément.

Ces familles étaient des chômeurs à temps plein vivant d'allocations et de petits trafics, alcooliques et à la limite de la débilité pour certains. Et puis il y avait ce pasteur de l'église Pentecôtiste, Robert Roberson, et sa femme Connie. Par exemple, l'une des mères raconte aux enquêteurs qu'elle n'a plus de rapports intimes avec son mari depuis bien longtemps, sauf une fois mais c'était avec leurs enfants en même temps. Outreau version US[14]...

Selid Holt a pris 14 ans pour le viol de sa fille, sa femme Laura (qui faisait office de baby sitter) a pris 40 ans, Michael Rose, Doris Green, et Harold Everett, illettré et présenté comme dérangé mentalement, ont pris 23 ans, Cherie Town a pris 10 ans, les autres ont pris quelques mois de prison.

Holt était également un « cas social » qui a déménagé depuis l'Oklahoma en 1985 avec sa femme et ses trois enfants.

Les faits auraient duré des années. Les autorités avaient calculé à un moment que 43 adultes étaient impliqués, soixante enfants de 5 à 16 ans étaient des victimes probables, qui avaient été violés 29.726 fois en l'espace de six ans. De fait, les enfants étaient échangés entre les adultes, comme ils l'ont expliqué, et ils étaient trimballés un peu partout. Une victime a désigné 22 lieux comme étant dans lieux où elle a été violée par des adultes, et où les enfants pouvaient passer de chambre en chambre.

Dès que les premiers enfants ont été entendus, les parents ont préparé un déménagement rapide dans le Kansas. Ils étaient terrorisés d'envisager que leur père apprenne qu'ils avaient parlé. Ils ont raconté les viols quotidiens mais n'ont pas précisé par qui au début de l'enquête. Bob Perez, le flic qui a mené les recherches (et qui est parent d'accueil pour deux des filles d'Everett, la première étant arrivée chez lui en 1995, au moment de l'enquête[15]), a vite senti que les premiers inculpés avaient une stratégie pour se sortir d'affaire. Laura Holt, par exemple, a avoué quelques faits une demi heure après son arrestation, après avoir commencé par dire qu'elle était innocente. Et ensuite, elle est revenue sur ses accusations, en disant que Perez l'avait intimidée.

Bref, devinez quoi ? Là aussi on a parlé de « chasse aux sorcières de Wenatchee» et tous passent pour des innocents.

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Cela fait beaucoup d'enfants menteurs, fabulateurs, hallucinés. Ils ont l'imagination débordante, ces petits, pour décrire avec force détail des actes qui font si peur aux enfants, et que d'ailleurs, un enfant ne peut même pas inventer. Cela fait aussi beaucoup d'innocentes victimes de ces enfants menteurs.

Comme à Outreau. Comme dans tellement d'affaires chez nous qu'on n'en finit plus de faire disparaitre les archives, les registres, les dossiers qui trainent encore dans quelques tribunaux.

Les abus rituels sataniques n'existent pas ? Alors pourquoi une telle récurrence ? Pourquoi autant de tarés de satanistes sont-ils accusés de viols et autres délires au cours de cérémonies ?

Ce phénomène n'existe pas qu'aux Etats Unis. Bientôt, la version française de cette liste qui est loin d'être exhaustive.

Notes :

[1] Apparemment, en 1987 l'armée de terre faisait face à des accusations d'abus dans 15 de ses crèches et dans plusieurs écoles élémentaires. Il y avait également au moins deux accusations dans des crèches de l'Air Force, et une dans un établissement de la Navy.

[2] Aquino a créé le temple de Set en 1975, en se séparant de l'église de Satan qu'il avait rejointe en 1969. Le Temple de Set serait la 2e organisation sataniste aux USA, à forte tendance nazie.

[3] D'après un spécialiste des sorcières interrogé par le New York Times, il y avait alors en Californie environ 800 sorcières.

[4] Quand elle a été emprisonnée, Ileana a été mise à l'isolement, avec de la lumière 24h sur 24. Au bout de 6 mois à ce régime, elle était dépressive et terrorisée. On lui a alors procuré un traitement psychologique qui aurait permis de la manipuler. Un an plus, tard, elle revenait sur ses aveux, d'autant plus qu'on lui a proposé de plaider coupable de témoigner contre Fuster en échange d'une peine moins lourde, ou bien de plaider l'innocence, d'être condamnée et d'aller en prison à vie.

[5] Comme Richard Gardner, autre pédo qui a inventé le « syndrome d'aliénation parentale » pour étouffer les affaires de pédocriminalité qui se multipliaient dans les années 80, ou encore Underwager, Coleman a témoigné dans de très nombreux procès de pédophiles.

[6] Chaque victime a reçu entre 50.000$ et 1,4 million de dollars.

[7] Sur les 12 enfants, six étaient placés, et trois étaient retournés vivre chez leur mère à la condition qu'elle les garde loin de leur père.

[8] Selon la version officielle, elle a tué son bébé parce qu'il pleurait trop, qu'elle l'a secoué et qu'elle n'a pas voulu aller chez le médecin de peur d'être accusée.

[9] Ballard aurait par exemple mis une « bombe » dans un hamster et l'a fait exploser quand les enfants avaient compté jusqu'à sept

[10] Mais Smith a été viré de son groupe suite à ses déclarations publiques, qui étaient un peu trop osées pour les adeptes.

[11] La mère a aussi perdu ses droits parentaux. En 1990, l'enfant âgé de 5 mois avait déjà été placé en foyer.

[12] Pour les nombreux « experts » qui ont débarqué dans le dossier afin de défendre Ingram, l'accusé était un pauvre gars « hautement suggestible »...

[13] Un groupe qui est censé aujourd'hui n'avoir jamais existé.

[14] D'ailleurs, là aussi un ou deux enfants se sont rétractés à un moment donné, ce qui a permis aux défenseurs des pédophiles de jeter le bébé avec l'eau du bain, et de faire passer tous les enfants pour des menteurs.

[15] Les parents Everett ont ensuite porté plainte contre les services sociaux, qui n'auraient selon eux pas du placer leurs filles chez Perez, qui était donc en conflit d'intérêts au niveau de son enquête.