Les Américains mangent, chaque année, une moyenne de 88 kilogrammes d'OGM, soit plus que leur propre poids (81 kg), a calculé l'association Environmental Working Group (EWG). Comme une piqûre de rappel avant un vote crucial: lors d'un scrutin du 6 novembre, au cours duquel ils éliront les grands électeurs pour la présidentielle américaine, les Californiens devront aussi se prononcer sur la proposition 37, qui obligera les fabricants à mentionner la présence d'OGM dans les aliments (voir le JDLE).

Une mesure dont l'EWG se pose en «fervent supporter». «Ce qui est le plus choquant, c'est que les Américains mangent autant d'aliments à base d'OGM, alors qu'il n'y a eu aucune étude à long terme, publique ou privée, afin de déterminer un éventuel risque sanitaire», s'indigne Renee Sharp, directrice de l'EWG en Californie, dans un communiqué.

Le débat fait actuellement rage en France, avec l'étude, aussi médiatisée que controversée, de Gilles-Eric Séralini (voir le JDLE). A l'origine de cette estimation, Renee Sharp a utilisé les chiffres du département américain de l'agriculture (USDA), en termes d'habitudes alimentaires des Américains et de pourcentage OGM de 4 grandes productions. Selon ces données publiques, 95% des betteraves sucrées sont GM, ainsi que 93% du soja et 88% du maïs. De plus, 79% de l'huile de salade provient du soja, 55% du sucre est issu de la betterave.

Ce chiffre de 88 kg (193 livres) serait donc une sous-estimation: les chercheurs n'y ont inclus que le sucre, les édulcorants à base de maïs, l'huile pour salade et les produits à base de maïs. Ce qui laisse de côté l'huile de colza, l'huile de coton, la courge jaune, la papaye... et les apports plus indirects, comme la viande d'animaux nourris aux OGM. Sans compter que certaines populations seraient plus exposées: les Hispano-américains, «qui mangent de deux à trois fois plus de maïs que les personnes d'autres origines ethniques», et les enfants, qui consomment plus de farine de maïs et d'édulcorants que les adultes.