Les documents révèlent de nombreuses informations, sur leurs lieux d'errance, leur apparence, ou leur vie privée, sur les intéressés.

Est-ce une affaire Ayrault qui va éclater ? Selon le Point, la mairie de Nantes détenait les fiches individuelles de 129 SDF de la ville. Une épine dans le pied du Premier ministre si cela s'avérait confirmé. En tout cas, les documents révèlent que les SDF étaient fichés et que Jean-Marc Ayrault connaissait leurs lieux d'errance, leur apparence, ou leur vie privée.

"Septembre 2005 : rencontre avec X, seul et très alcoolisé. Il était en pleurs. Il nous expliqua qu'il venait de voir sa mère qui apparemment lui reprocha comme à son habitude de ne pas être capable, en tant qu'aîné, de s'occuper comme il le devrait de sa famille", peut-on lire sur une des fiches. Certaines informations, comme celles puisées chez des agents d'un centre communal d'action social, "laissent supposer que des agents de cette structure ont enfreint le secret professionnel pour nourrir les fiches", avance Le Point. D'autres informations pourraient avoir été récupérées dans des fichiers policiers.

Plusieurs personnes auraient été chargées de la mise en place de ce fichage. En 2004, Gilles Nicolas, directeur de la réglementation et de la tranquillité publique à Nantes, serait le premier responsable, selon le quotidien. Ce proche du maire de Nantes de l'époque Jean-Marc Ayrault, deviendra adjoint au maire chargé de la sécurité en 2008 mais sera remplacé par Didier Fillion-Nicolet, ancien directeur du renseignement intérieur en Loire-Atlantique. En 2011, C'est Lionel Edmond, ancien numéro deux des RG à Nantes, qui sera investi de la mission de sécurité publique.

Gilles Nicolas et Didier Fillion-Nicolet se défendent de tout "conflit d'intérêts". "J'ai recruté des compétences avant tout sur des problématiques de sécurité", répond Gilles Nicolas. "C'était avant que j'arrive. Depuis, tout a été rectifié et on a même un correspondant de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) en mairie depuis 2010" ajoute Didier Fillion-Nicolet.