Jacques Chanteau (avec Yvon Méar)
Le Télégrammemer., 17 nov. 2010 14:40 UTC
Un produit phytosanitaire déversé par un agriculteur dans un champ serait à l'origine de la mort de 130tonnes de truites, samedi soir, à Plougoulm.
Ce produit phytosanitaire est une bombe», prévient RobertLeCoat, le propriétaire de la pisciculture, dont l'élevage a péri en un quart d'heure, samedi soir. Les faits se sont produits sur la rivière du Guillec, au moulin du Dourduff, à Plougoulm. Dès le lendemain, Robert Le Coat et un huissier ont mené des investigations qui n'ont rien donné.
«Plus aucune vie sur la rivière»
Lundi, l'origine de la pollution a visiblement été identifiée. Elle proviendrait d'un champ se trouvant sur la commune de Tréflaouénan, à environ 5km en amont de la pisciculture. Dans ce champ, un agriculteur y aurait ainsi déversé le produit phytosanitaire en question. Les fortes pluies de samedi soir auraient entraîné un glissement de terre dans la rivière, provoquant la contamination de tous les poissons (truites, saumons, anguilles...) vivant sur les 6km du Guillec. «Il n'y a plus aucune vie sur la rivière», déplore RobertLe Coat, qui préside également la coopérative des aquaculteurs de Bretagne.
«Un coup de malchance»
Selon l'éleveur, le propriétaire du champ incriminé «ne contesterait pas les faits qui lui sont reprochés». «Ce n'est pas un acte de malveillance, c'est un coup de malchance», insistent RobertLeCoat et son épouse, Michelle. «On ne blâme pas l'agriculteur. Nous sommes aussi malheureux que lui», assure le couple. «Un expert va à présent calculer les incidences de la perte d'exploitation», indique le pisciculteur. Dimanche soir, celui-ci chiffrait déjà le montant des dégâtsà500.000euros. RobertLeCoat avance que le préjudice sera couvert par les assurances. Les résultats d'analyse de l'eau, qui devraient confirmer l'origine de la pollution, seront connus dans les prochains jours.
Trois communes portent plainte
Depuis dimanche, un vaste élan de solidarité s'est manifesté autour de la pisciculture. Une cinquantaine de personnes (agriculteurs, amis, voisins...) ont ramassé tous les poissons morts. «Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidés, mais nous ne souhaitons à personne de vivre ce qu'on a vécu», témoignent Robert et Michelle Le Coat. Les cadavres des poissons ont été acheminés vers un centre d'équarrissage, dans le Morbihan.
Hier matin, les communes de Plougoulm, Sibiril et Santec ont porté plainte. Pour Jean Berrou, maire de Plougoulm, ces plaintes sont déposées «pour préjudices divers: économiques, écologiques, dégradation de l'image de marque des communes... Nous voulons aussi dénoncer les conséquences de tous types de pollutions, dont celle-ci qui montre la fragilité de notre système économique et écologique». En attendant de nouvelles analyses de l'eau, la pêche et le ramassage de coquillages sont interdits dans la baie du Guillec et aux alentours du port de Moguériec, à Sibiril.
"Les cadavres des poissons ont été acheminés vers un centre d'équarrissage, dans le Morbihan. "
- Que deviennent les truites une fois à l'équarrissage ?
- Est ce que la chaine de transport et d'équarrissage est lavée ?