Centrafrique rebels
© Sia KambouLes pays d'Afrique Centrale ont entamé vendredi une médiation en Centrafrique pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace

La rébellion centrafricaine du Séléka a pris la ville de Sibut samedi (130 km nord de Bangui), s'approchant un peu plus de la capitale centrafricaine, a-t-on appris de source militaire, alors que vendredi, 150 militaires français, dépêchés depuis une base de Libreville (Gabon), ont été envoyés en renfort à Bangui.

« Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n'y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara (75 km de Bangui), » a déclaré une source militaire centrafricaine.

Cette nouvelle avancée des rebelles intervient alors qu' aucune date n'était encore fixée samedi pour le début des pourparlers entre coalition rebelle du Séléka et pouvoir centrafricain, au lendemain de l'annonce par la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) d'un « dialogue sans conditions et sans préalables ». « Les ministres des affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier, et c'est à ce moment là qu'ils donneront une date pour la rencontre (entre rebelles et pouvoir) à Libreville », au Gabon, a affirmé le chargé de communication de la CEEAC Placide Ibouanga.

Les pourparlers auront lieu au Gabon

Le secrétaire général de la CEEAC Guy-Pierre Garcia, arrivé jeudi en Centrafrique en mission de médiation, a déclaré vendredi soir que le dialogue aurait lieu « à Libreville sans délai... Personne n'a posé de conditions : ni les Présidents (des Etats d'Afrique centrale), ni les gouvernements, ni les rebelles, ni les politico-militaires (ex rebelles), ni l'opposition (centrafricaine) ».

Vendredi, les ministres de Affaires étrangères de la CEEAC, réunis à Libreville, ont également annoncé le déploiement d'un contingent supplémentaire « d'interposition » de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) face à la progression de la rébellion du Séléka qui menace à présent Bangui. « La date d'arrivée d'un nouveau contingent (de la Fomac en Centrafrique) dépend des chefs d'Etats. La proposition a été faite hier par les ministres, il appartient maintenant aux présidents de décider la mise à disposition d'éléments », a précisé M. Ibouanga samedi.

L'armée centrafricaine a tenté en vain de reprendre Bambari

Vendredi, malgré l'annonce de pourparlers imminents, l'armée centrafricaine a tenté de reprendre Bambari (centre), ville stratégique occupée par le Séléka depuis dimanche. Mais elles ont été repoussées par la rébellion. Bambari (centre), ancienne place forte de l'armée est tombée dimanche, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

« Je suis encore à Bambari à l'heure actuelle. Nous tenons la ville. On a été attaqués par les FACA hier, mais on les a repoussés. Les combats a duré environ deux heures », a affirmé un responsable du Séléka Djouma Narkoyo, joint par téléphone satellitaire. L'information a été confirmée de source militaire centrafricaine

La rébellion du Séléka, qui a repris les armes le 10 décembre, « réclame notamment le respect » d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir.

Après une progression fulgurante dans le pays, le Séléka, qui n'a rencontré que peu de résistance, s'est toujours dit prêt au dialogue de Libreville, refusant toutefois de quitter les villes occupées comme l'exigeait la CEEAC, et continuant à avancer.

VIDEO : incertitudes sur la date des négociations entre rebelles et pouvoir