Traduit de l'anglais par Helios pour BBB

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Une sous-catégorie d'idées fausses courantes sur l'intelligence (les gènes ne déterminent pas l'intelligence, seul l'environnement est responsable) est que vous pouvez devenir plus intelligent en lisant plus de livres, en fréquentant de meilleures écoles ou en recevant plus d'éducation. Il est vrai qu'il existe de fortes corrélations entre ces caractéristiques. Les gens qui lisent plus de livres sont plus intelligents ; les gens qui fréquentent de meilleures écoles sont plus intelligents ; et ceux qui ont accédé à plus d'éducation sont plus intelligents.

Mais la cause déterminante est à l'opposé de ce que supposent beaucoup de gens. Il existe des associations parmi ces caractéristiques, parce que les personnes plus intelligentes lisent plus de livres, fréquentent de meilleures écoles (en partie parce que leurs parents sont plus intelligents et donc gagnent plus d'argent), et reçoivent plus d'éducation.

L'éducation n'augmente pas l'intelligence. C'est plutôt le contraire.

Les expériences de la petite enfance affectent quelque peu l'intelligence de l'adulte, mais elles fonctionnent surtout en diminuant cette intelligence et non en l'augmentant. Les maladies d'enfance, les traumatismes, la malnutrition et autre conditions adverses influencent négativement l'intelligence de l'adulte et ces individus échouent souvent à réaliser leur potentiel génétique. Mais il n'existe que très peu d'expériences de l'enfance qui vont augmenter l'intelligence de l'adulte au-delà de ce que leurs gènes les inclineraient à avoir.

Paradoxalement, plus les nations deviennent riches, saines, égalitaires, plus les gènes deviennent importants pour déterminer l'intelligence d'un adulte. Dans les nations pauvres, il y a de nombreux enfants qui grandissent malades, maltraités ou mal nourris et ces enfants diminueront le lien entre gènes et intelligence adulte parce qu'ils n'arrivent pas à profiter de leur potentiel génétique. Dans les sociétés riches comme les US, où très peu d'enfants grandissent aujourd'hui malades et mal nourris, l'environnement est plus ou moins nivelé. Quand l'environnement devient égal pour tous les individus, il cesse d'avoir un effet quelconque sur les caractéristiques humaines (statistiquement, un facteur qui ne varie pas entre les individus ne peut avoir aucun effet sur le résultat de l'individu. Une constante ne peut expliquer une variable ; seule une variable peut expliquer une variable).

Donc plus l'environnement est nivelé entre les individus, plus l'influence des gènes est importante. Si tout le monde profite de son potentiel génétique, alors seuls les gènes déterminent le résultat adulte. Une étude longitudinale (= étalée dans le temps) de gens écossais nés entre 1921 et suivis jusqu'en 1936 montre que leur intelligence ne change pas beaucoup après l'âge de 11 ans. Leur intelligence à l'âge de 11 ans ressemble très fortement à leur intelligence à l'âge de 80 ans.

Donc contrairement à la fausse conception populaire, les gènes déterminent largement (quoique, même pour les adultes, jamais complètement) l'intelligence. En fait, l'intelligence est l'un des traits les plus facilement hérités parmi tous les traits et caractéristiques humains. Par exemple, on hérite de l'intelligence juste comme de la taille. Tout le monde sait que les parents de grande taille engendrent des enfants de grande taille, et personne ne remet jamais en question la forte influence des gènes sur la taille, pourtant on nie avec véhémence toute influence des gènes sur l'intelligence. Personne n'a jamais prétendu que jouer au basket vous rendait plus grand juste parce que les joueurs de basket sont très grands. Pourtant on prétend que l'éducation vous rend plus intelligent juste parce que les gens plus éduqués sont plus intelligents.