Le Caire, gaz lacrymogène
© ReutersOpposants à Mohamed Morsi entourés de gaz lacrymogène près de la place Tahrir, au Caire.

Après deux journées particulièrement meutrières en Egypte, le président Mohamed Morsi a décrété, dimanche 27 janvier, l'état d'urgence dans trois villes du pays : Port-Saïd, Suez et Ismaïlia, toutes trois au bord du canal de Suez.

Il a précisé que cette mesure exceptionnelle entrerait en vigueur à partir de minuit 22h GMT). Morsi a également annoncé un couvre-feu nocturne de 30 jours dans ces trois provinces et menacé de prendre « d'autres mesures exceptionnelles » s'il était « contraint de le faire ».

« Je suis contre les mesures exceptionnelles mais j'avais dit que si j'y étais contraint, je le ferais pour éviter que le sang ne coule et pour protéger les citoyens, a-t-il expliqué. Et me voilà les imposant. Si je vois que les fils de la nation ou les institutions ou biens publics ou privés sont en danger, je serais contraint de faire encore plus. Je le ferai pour l'intérêt de l'Egypte. C'est mon devoir et je n'hésiterai pas un instant. »

Dialogue avec l'opposition

Dans une allocution télévisée, il a appelé les dirigeants de l'opposition à un dialogue lundi. La veille, le Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition aux islamistes exigaient notamment la formation d'un gouvernement de salut national, d'une commission de juristes pour amender la Constitution et menaçait de boycotter les prochaines élections législatives.

A Port-Saïd, cité du nord-est du pays, des violences ont éclaté lors des funérailles des 31 personnes tuées la veille dans des émeutes. Elles ont fait au moins six morts et plus de 460 blessés. Certains manifestants exprimaient aussi leur colère contre le pouvoir islamiste, scandant « A bas le pouvoir du Guide » des Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi.