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Cathrynn Brown
Selon un projet de loi de l'Etat américain du Nouveau-Mexique (sud-ouest des Etats-Unis), une femme décidant d'avorter après avoir été victime d'un viol pourrait être accusée de "destruction de preuve" et faire un passage par la case prison. Le projet de loi est évidemment condamné par les associations de défense des droits civils.

Une parlementaire républicaine, Cathrynn Brown, est à l'origine de la proposition. Elle a déposé mercredi 23 janvier un projet de loi qui vise à définir l'avortement "comme une destruction de preuve dans les cas de pénétration sexuelle criminelle ou d'inceste". Selon le projet de loi, "la destruction de preuve doit inclure le fait d'obtenir ou de faciliter, ou de contraindre ou d'obliger une tierce personne à avorter d'un foetus résultant d'une pénétration sexuelle criminelle ou d'un inceste avec l'intention de détruire la preuve du crime".

Le texte veut en outre faire de l'IVG après viol un délit, passible de trois ans de prison.

Le texte n'a quasiment aucune chance d'être adopté par le parlement du Nouveau-Mexique, à majorité démocrate, mais les associations se sont immédiatement élevées contre le projet. "En plus d'être résolument anticonstitutionnel, le projet de loi va convertir les victimes de viol et d'inceste (...) en criminelles, et les obliger à se transformer en incubatrices de preuves pour l'Etat", a dénoncé dans un communiqué Progress Now New Mexico, un groupe local de défense des droits civils.

Une proposition présentée en octobre au Parlement de Pennsylvanie et une autre au Nouveau-Mexique demandaient que les femmes tombées enceintes à la suite d'un viol prouvent qu'elles ont bien porté plainte après avoir été violées. Cette proposition visant à réduire les allocations versés par la Pennsylvanie pour les femmes les plus démunies.

Une grossesse issue d'un viol est "une volonté de Dieu" avait affirmé un candidat républicain au Sénat pendant la dernière campagne électorale aux Etats-Unis.