Celebrity Humanitarianism: The Ideology of Global Charity Cover Book
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Les célébrités impliquées dans les oeuvres de charité et l'humanitarisme reçoivent beaucoup d'attention et de louanges. Cependant, d'après le nouveau livre du Professeur Ilan Kapoor de l'Université de York, leurs actions sont souvent intéressées et promotionnelles, et pourraient bien en réalité s'avérer plus néfastes que bénéfiques.

Le livre, Celebrity Humanitarianism: The Ideology of Global Charity paru le 17 janvier dernier, met à l'épreuve les motivations altruistes des célébrités impliqués dans les charités, arguant que l'approche « pansement » de ces célébrités a pour effet involontaire de mettre en avant le consumérisme et le capitalisme corporatif.

D'après le Professeur Kapoor de la faculté des études environnementales de l'Université de York, les actes de charité des célébrités sont le plus souvent intéressés. Il en prend pour exemple le Live 8 qui malgré son appellation de « plus grand show jamais réalisé » en support à l'humanitaire, a été produit en tant qu'événement médiatique énorme se servant de la dette et de la pauvreté comme logo et slogan, et un certain nombre de sponsors s'en sont servi comme plate-forme marketing.

Cela a également procuré aux artistes « bénévoles » une exposition médiatique mondiale et la hausse de leurs ventes en conséquence : les ventes chez HMV et Amazon des albums des artistes du live 8 tels que Pink Floyd, The Who, Annie Lennox, Sting/The Police and Madonna ont augmenté de 150 à 3 600 pour-cent dans la semaine suivant les concerts. Dans ce sens, l'humanitarisme par les célébrités n'a pas autant pour but de sauver les « pauvres » que d'aider les « riches ».

Malgré ses arguments contre l'humanitarisme des célébrités, le Professeur Kapoor précise bien qu'il ne suggère pas du tout de se retenir d'aider les populations touchées par des désastres : « L'idée est qu'à force de focaliser l'attention et les ressources sur les crises immédiates et les urgences à court-terme, comme le font les célébrités, la grande tendance est de s'occuper des symptômes plutôt que des causes. Ce sont les célébrités et les « histoires personnelles » médiatiques qui attirent l'attention, plutôt que les schémas plus larges et récurrents d'inégalité et de pauvreté.