2012 DA14 et Terre
© Nasa

Notre système Solaire est rempli d'astéroïdes. L'un d'eux, nommé 2012 DA14, doit frôler ce vendredi 15 février notre planète. D'un diamètre voisin de 50 mètres, il appartient à la famille des géocroiseurs, car il coupe régulièrement l'orbite terrestre.

Depuis sa détection, il y a un an, les astronomes suivent sa trajectoire (à une vitesse voisine de 8 km/sec). Ils ont établi qu'il devrait passer à 30 000 km environ de la Terre : plus proche que beaucoup de nos satellites de communication géostationnaires. Et il semble très difficile d'évaluer la (très faible) probabilité qu'il entre en collision avec l'un d'eux.

Et s'il était passé plus près ? Au point de rentrer en collision avec notre planète ? Le choc aurait pu être équivalent à l'explosion qui a dévasté, en 1908, une zone de 2000 km2 dans la région de Tunguska en Sibérie ; avec une puissance équivalente à 1 000 fois celle de la bombe américaine sur Hiroshima.

Comment se protéger ?

2012 DA14 appartient à une famille réputée dangereuse que les anglophones qualifient de Near-Earth Objects (NEOs) : suffisamment gros pour être potentiellement dangereux ; suffisamment petits pour être difficiles à détecter.
2012 DA14 astéroïde et Terre
© Nasa
L'agence spatiale européenne (ESA) développe un programme NEO-Shield qui leur est consacré.

Pour dévier la trajectoire d'un objet qui parait dangereux, il pourrait « suffire » d'envoyer une fusée voler à son côté. Lentement mais surement, son attraction gravitationnelle pourrait infléchir la trajectoire. Mais cela prendrait plusieurs années, et ne peut donc opérer que si l'astéroïde est détecté suffisamment tôt.

Solution plus radicale, percuter l'objet comme au billard. Mais il ne faut pas se tromper, et ne pas risquer de casse car chaque débris constituerait une chance supplémentaire d'impact sur notre planète. Quant à la manière forte (comme l'explosion d'une charge nucléaire), elle semble beaucoup trop risquée à cause des débris engendrés. A moins que l'on en soit aux dernières extrémités, dans une situation où il serait trop tard pour une méthode « douce ».

Dans tous les cas, il faut d'abord détecter les objets potentiellement dangereux et calculer leurs orbites.

La sonde GAIA (de l'ESA) doit décoller de Kourou cette année. Sa mission est de cartographier les étoiles mais elle en profitera pour surveiller les astéroïdes. D'autres missions plus spécifiques sont à l'étude.

Mais tout peut être source de profit ! Certains n'oublient pas que la plupart de ces objets regorgent très probablement de métaux et de minerais rares. Plusieurs compagnies (Deep Space Industries, Planetary Resources) ont affiché l'intention de ne pas laisser dormir cette véritable mine. Certaines pourraient commencer dès l'année prochaine à envoyer des sondes vers ces objets: prospecter d'abord, puis rapporter des échantillons... Et exploiter des astéroïdes croisant à proximité de la Terre.

De quoi regarder le ciel d'un autre œil !