© Gedeon Picaso/AFPLa météorite d'el Chaco, tombée sur Terre il y a plus de 4 000 ans, pèse plus de 37 tonnes.
Le bolide de Tcheliabinsk est un cadeau de Noël pour les experts de l'univers qui attendent déjà avec impatience d'en examiner les fragments.Chaque année, 100 000 tonnes d'escarbilles célestes arrosent la Terre sous forme de météorites et de poussières. Une centaine de ces bolides dépassent même le quintal ! Cette livraison à domicile franco de port fournit aux astrophysiciens malins nombre de réponses qu'ils ne trouvent pas dans le ciel. C'est ainsi qu'en 1953 l'analyse d'un météorite tombé sur l'Arizona permit de dater la naissance du système solaire à 4,55 milliards d'années.
Avec 1 300 pièces, le Muséum national d'histoire naturelle de Paris possède l'une des plus belles collections de météorites au monde. Elle débuta avec le météorite L'Aigle, baptisée du nom de la commune de l'Orne où elle s'abattit le 26 avril 1803, vers 12 h 45. Elle s'annonça par un roulement de tonnerre qui terrorisa les riverains. Témoignage d'un métayer de la ferme de
La Metonnerie au physicien Jean-Baptiste Biot, accouru sur place : «
On a vu tomber deux pierres dans la cour, tout auprès de nous. L'une a sifflé en tombant : elle était brûlante, car la terre a fumé tout à l'entour. On n'a pas osé la retirer aussitôt tellement on avait peur ; on ne l'a retirée que le lendemain. » Malgré cette déposition et bien d'autres, il fallut attendre le milieu du XIXe siècle pour que l'origine céleste de ces bolides soit acceptée.
Chaque année, 100 000 tonnes d'escarbilles célestes arrosent la Terre sous forme de météorites et de poussières. Une centaine de ces bolides dépassent même le quintal ! Cette livraison à domicile franco de port fournit aux astrophysiciens malins nombre de réponses qu'ils ne trouvent pas dans le ciel. C'est ainsi qu'en 1953 l'analyse d'un météorite tombé sur l'Arizona permit de dater la naissance du système solaire à 4,55 milliards d'années.
Avec 1 300 pièces, le Muséum national d'histoire naturelle de Paris possède l'une des plus belles collections de météorites au monde. Elle débuta avec le météorite L'Aigle, baptisée du nom de la commune de l'Orne où elle s'abattit le 26 avril 1803, vers 12 h 45. Elle s'annonça par un roulement de tonnerre qui terrorisa les riverains. Témoignage d'un métayer de la ferme de La Metonnerie au physicien Jean-Baptiste Biot, accouru sur place : «
On a vu tomber deux pierres dans la cour, tout auprès de nous. L'une a sifflé en tombant : elle était brûlante, car la terre a fumé tout à l'entour. On n'a pas osé la retirer aussitôt tellement on avait peur ; on ne l'a retirée que le lendemain. » Malgré cette déposition et bien d'autres, il fallut attendre le milieu du XIXe siècle pour que l'origine céleste de ces bolides soit acceptée.
Débris de planètesMais ce n'est que très récemment qu'on a une idée plus précise d'où ces cailloux volants proviennent exactement. La ceinture des astéroïdes, entre Mars et Jupiter, est certainement notre plus grande pourvoyeuse. Quelques-uns des milliards de débris d'une planète qui explosa autrefois coupent parfois la trajectoire terrestre. S'ils sont trop petits, ils se consument entièrement dans l'atmosphère. Sinon, ils percutent le sol avec plus ou moins de violence suivant leur taille.
D'autres météorites pourraient être des débris de comètes. Enfin, certains autres auraient été arrachés à la Lune et à Mars lors de la collision avec d'énormes météorites.
La plupart de ces bolides se perdent dans les océans ou bien ne sont jamais repérés par l'homme. Dans sa collection, le Muséum compte seulement 61 météorites français ramassés depuis 1492 !
Leur composition chimique est absolument différente de celle des roches terrestres. Ainsi, L'Aigle est constitué essentiellement de minuscules billes silicatées, appelées chondres, contenant du fer, du magnésium, du nickel, de l'aluminium, du titane... Ces chondres résulteraient de la fusion de la matière primitive lors des premières lueurs du soleil. Du reste, L'Aigle, comme la plupart des autres chondrites, en possède très exactement la composition chimique et isotopique.
Vie extraterrestreEn revanche, la grande star du Muséum, le météorite Orgueil, qui chuta dans le Tarn-et-Garonne le 14 mai 1875, ne possède pas le moindre chondre ! Cela fait penser à certains experts comme Brigitte Zanda, responsable de la collection du Muséum, à une origine cométaire.
© YouTubeUne vive lumière blanche et éblouissante, des bruits d'explosions... Les images de la déflagration d'un météore/fragment de comètes en Russie sont très impressionnantes.
Lors de la formation d'Orgueil, le Soleil aurait été trop jeune ou trop loin pour faire fondre la matière primitive dont il est constitué. En revanche, ce météorite contient du carbone, notamment sous forme d'amino-acides, ce qui a fait croire un temps à l'existence d'une vie extraterrestre. Mais une récente étude montre que ces molécules pourraient se former naturellement dans le noyau d'une comète. Pourtant, les tenants de la vie extraterrestre n'ont pas dit leur dernier mot : en 2004, Richard Hoover, de la Nasa, prétend avoir identifié dans Orgueil, des cyanobactéries. «
Les gens sérieux, eux », n'y voient qu'une contamination terrestre.
Le Muséum possède encore des fragments du météorite Allende, tombé sur le Mexique le 8 février 1969. Très âgé, celui-ci contient des cendres provenant probablement d'une supernova ayant explosé avant la naissance de notre Soleil ! En revanche, le météorite Chassigny, ayant chuté sur la Haute-Marne le 3 octobre 1815, nous viendrait de... Mars. Il en aurait été expulsé lors d'une collision avec un supermétéorite. Cette fois, pas de chondres ! En effet, les roches des grosses planètes comme Mars ou la Terre ont fondu sous l'effet d'un feu intérieur, entraînant un redéploiement des minéraux. C'est parce que la composition chimique de Chassigny est la même que celle de l'atmosphère martienne, analysée par les sondes Viking en 1976, que son origine a été trouvée.
Quant au bolide russe, ses fragments seront certainement examinés avec soin par les spécialistes du monde entier. Peut-être révéleront-ils d'autres secrets de l'univers.
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