Selon un expert britannique interrogé par l'AFP, la météorite qui s'est désintégrée vendredi matin dans le ciel de l'Oural constitue un évènement sans précédent au vu du nombre de victimes et des dégâts qu'elle a causés.


Commentaire : « Sans précédent » de mémoire récente...


pluie de météorites
© Inconnu

Crash aérien, bombe, fin du monde, les habitants de la région russe de l'Oural ont tout imaginé vendredi matin lorsqu'ils ont observé une grosse lumière blanche apparaitre dans le ciel suivie de violentes explosions. Et lorsque les vitres des étages supérieurs ont explosé, une véritable panique s'est déclenchée.

« Tout d'abord, il y a eu une lumière, irréelle, qui a illuminé toutes les classes du côté droit de l'école. Ce genre de lumière n'existe pas dans la vie, seulement lorsque c'est la fin du monde, puis il y a eu une traînée de fumée comme avec un avion, mais dix fois plus grand », a déclaré au site d'information Lifenews Valentina Nikolaïeva, une des enseignantes d'un établissement de Tcheliabinsk où est apparu le bolide qui s'est désintégré partiellement dans le ciel donnant naissance à plusieurs fragments.

Un bilan alourdi à plus de 700 blessés

« Alors que je m'habillais, il y a eu une lumière très brillante, je n'ai pas compris, j'ai pensé qu'il s'agissait de feux d'artifice. Ensuite, de fortes explosions ont soufflé les fenêtres », a expliqué de son côté un autre habitant Evgueni Gorochko, au quotidien Kommersant. D'après les témoignages, tout s'est passé très vite et dès 11H heure locale, les autorités ont reçu des centaines d'appel de personnes blessées. D'ailleurs, le bilan de l'arrivée de cette météorite s'est encore alourdi et est désormais passé à plus de 700 blessés. Un bilan humain particulièrement important au vu du phénomène, qui pourrait encore s'aggraver.

De même, le bilan des dégâts fait désormais état de 3 000 bâtiments endommagés. « Près de 3 000 immeubles, dont 41 établissements médicaux (...) et 361 éducatifs, ont été touchés à des degrés divers. Les déflagrations ont soufflé (...) près de 100 000m2 de vitres », a indiqué un porte-parole des autorités municipales à RIA Novosti. Interrogé par l'AFP, un expert britannique a affirmé qu'il s'agissait d'un évènement sans précédent dans l'histoire humaine. « Je me creuse les méninges pour trouver dans l'histoire un quelconque événement au cours duquel un si grand nombre de personnes a été blessé par un tel objet... C'est très, très rare d'avoir des victimes humaines », a assuré Robert Massey, directeur adjoint de la Royal Astronomical Society britannique.

La plupart du temps, les petits débris spatiaux se consument avant même de toucher la Terre lorsqu'ils entrent dans l'atmosphère, provoquant les traînées lumineuses que nous pouvons apercevoir dans le ciel nocturne. C'est notamment arrivé à plusieurs reprises en France l'année dernière. « Mais, très rarement, des objets plus gros résistent à la friction de l'atmosphère et explosent dans ses couches basses, provoquant une forte onde de choc. C'est exactement ce qui s'est produit vendredi matin au-dessus de l'Oural », explique M. Massey.


Commentaire : « Très rarement », mais tout de même de plus en plus souvent ces dix dernières années...


Un objet de moins de 10 mètres et d'une dizaine de tonnes

D'après l'Académie des sciences russe, le bolide faisait probablement une dizaine de tonnes, et s'est désintégré à plus de 30 km d'altitude après être entrée dans l'atmosphère à une vitesse de 54.000 km/h. Quant à sa taille, M. Massey estime au vu des informations données par les médias, qu'il ne devait pas dépasser les 10 mètres avant d'entrer dans l'atmosphère. « Qu'une telle chose se produise au-dessus d'une zone habitée et fasse autant de dégâts, c'est sans précédent », souligne l'expert. Pour l'heure, trois morceaux issus de la météorite ont été localisés.

Il y a eu plusieurs grosses chutes de météorites au cours du XXe siècle, dont deux au moins au-dessus de la Sibérie, mais il n'est pas rare que ces objets retombent dans les océans qui représentent les deux tiers de la surface de notre planète. De tels événements ont ainsi tendance à nous échapper. Des cailloux cosmiques beaucoup plus volumineux, tels l'astéroïde qui a vraisemblablement exterminé les dinosaures voici 65 millions d'années, peuvent percuter la Terre, relâchant alors une énergie colossale. Mais un tel événement est encore beaucoup plus rare.