Selon une étude, les neurones, ces cellules présentes dans notre cerveau, seraient capables de survivre au moins deux fois plus longtemps que notre corps.

Voilà une découverte qui a de quoi ravir tous ceux qui espèrent que l'homme vivra un jour jusqu'à 150 ans. Aujourd'hui, l'espérance de vie moyenne dans le monde se situe aux alentours de 69 ans mais certains pays, le Japon en tête, parviennent aisément à dépasser les 80 ans. Or, si l'on en croit une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, certaines parties de notre corps pourraient aller bien au-delà. En effet, celle-ci suggère que les neurones pourraient survivre au moins deux fois plus longtemps que notre organisme.

Alors que la totalité de nos cellules sont régulièrement renouvelées, nous naissons avec quasiment la totalité des neurones qui nous accompagneront toute notre vie. La création de nouvelles cellules dans notre cerveau est ainsi très faible et les neurones présentent une durée de vie bien supérieure à celle de toutes les autres. Partis de là, des scientifiques de l'université de Pavia en Italie ont voulu savoir si ces cellules cérébrales n'étaient donc pas capables de survivre aux organismes dans lesquels elles se trouvent.

Des neurones encore en vie malgré la mort

Pour cela, ils ont prélevé des neurones chez des souris adultes qu'ils ont ensuite implantés dans les cerveaux de 60 foetus de rats. Puis ils ont laissé les animaux vivre leur vie normalement, avant de les euthanasier quand ceux-ci devenaient moribonds et incapables de survivre plus de deux jours supplémentaires. Une fois les rats morts, les scientifiques ont prélevé leurs cerveaux pour les observer au microscope. Ils ont alors constaté que les neurones de souris étaient toujours parfaitement fonctionnels lorsque les rats étaient morts.

Or, l'espérance de vie d'une souris est en moyenne de 18 mois quand celle des rats atteint le double. D'après les chercheurs, il est possible que les neurones aient été capables de survivre plus longtemps parce qu'ils ont été transplantés dans un organisme vivant lui-même plus longtemps. Mais les résultats suggèrent également que les cellules du cerveau ne font pas défaut tant que l'organisme survit. Donc si la longévité d'un humain pouvait être étendue à 160 ans, "alors vous ne perdriez pas vos neurones, parce que vos neurones n'ont pas une durée de vie limitée", a expliqué Lorenzo Magrassi, neurochirurgien et co-auteur de l'étude.

Vivre plus vieux peut-être mais pas éternellement

"Imaginez à quel point ce serait terrible si vous surviviez à votre propre cerveau", a précisé à LiveScience le scientifique, pour expliquer la longévité des cellules. Néanmoins, ce n'est pas parce que nos neurones peuvent peut-être vivre indéfiniment que l'humain pourrait lui aussi vivre éternellement, ont souligné Magrassi et ses collègues. "Le vieillissement ne dépend pas de la longévité individuelle de toutes les parties du corps, et les scientifiques ne comprennent pas encore exactement ce qui pousse les personnes à vieillir", a ajouté le neurochirurgien.

Reste qu'au-delà de l'impact sur l'espérance de vie, ces expériences fournissent des informations pour d'éventuelles applications pratiques. En effet, s'ils ont été menés chez le rat, et non l'humain, ces travaux pourraient ouvrir la voie vers des transplantations neuronales qui pourraient être réalisées en cas de pathologie neurodégénérative comme la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson.