La Une L'express, Tapie-Sarkozy, les liaisons dangereuses_27/02/13
© L'Express 27 février 2013

L'affaire Adidas : la justice s'intéresse de plus en plus aux rendez-vous Tapie-Sarkozy et au rôle de Christine Lagarde. A la Une aussi, le polar politique de Corbeil-Essonne : "L'argent de Dassault a tout pourri".

Avec ce matin des "liaisons dangereuses"... On reparle des liens entre Bernard Tapie et Nicolas Sarkozy...

"Les liaisons dangereuses", décidément c'est dans l'air du temps. Cette semaine on ne parle pas de celles de DSK, "les liaisons dangereuses" dont il est question à la Une de L'Express font ressurgir une autre affaire, l'arbitrage Adidas dans le litige Tapie avec le Crédit lyonnais.

L'Express rappelle le nouveau contexte : Tapie, nouveau propriétaire de la presse quotidienne du Sud-Est, qui ressuscite comme possible candidat à la marie de Marseille. Nicolas Sarkozy, candidat pourquoi pas à la présidentielle de 2017. Contexte donc très politique. Et voilà que des juges avancent dans une enquête qui les concerne tous les deux.

En toile de fond, une question à 241 millions d'euros : Nicolas Sarkozy est-il intervenu dans le fameux arbitrage qui a rapporté cette fortune à Bernard Tapie ?

Et c'est ce que des juges tentent d'éclaircir en épluchant les agendas de Nicolas Sarkozy...

Un trésor pour les juges selon L'Express qui révèle 18 dates extraites de ces agendas. Les dates et les heures des 18 rendez-vous de Sarkozy et Tapie entre janvier 2007 et novembre 2010. Selon ces agendas, les deux hommes se rencontraient régulièrement, surtout en 2007, l'année où s'est dénoué le contentieux autour d'Adidas. Parfois, ces rendez-vous recoupent - "étrangement" souligne L'Express - le calendrier des discussions autour de l'arbitrage.

Etrangement ou coupablement, il y a une différence et il appartient à la justice de faire la différence. Des juges qui recherchent d'éventuels "détournements de fonds publics" et "complicité de faux". En clair, ils vérifient si l'arbitrage Adidas n'a pas été faussé.

Deuxième volet de l'affaire : celui-là va se jouer devant la Cour de Justice de la République...

L'Express confirme aussi que Christine Lagarde, ex-ministre de l'Economie, aujourd'hui directrice générale du FMI, devra répondre très prochainement et dans la même affaire aux questions de la Cour de Justice de la République : dans quelles conditions a-t-elle accepté le recours à l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, pourquoi n'a-t-elle pas suivi les recommandations de ses services à Bercy qui déconseillaient cette solution ? Faute de réponses convaincantes, elle pourrait être mise en examen.

Et L'Express imagine la suite des deux enquêtes, celle qui concerne les rendez-vous Sarkozy-Tapie et celle qui concerne le rôle de Christine Lagarde...

En cas de trucage avéré, l'arbitrage pourrait être remis en cause. Il deviendrait difficile de ne pas annuler cet artibrage et de ne pas ordonner la restitution des sommes allouées à Bernard Tapie. Vingt ans de bataille judiciaire féroce effacés d'un seul coup. On n'en est pas encore là, mais à lire le dossier de L'Express, ce scénario n'est plus tout à fait impensable.

Encore d'autres liaisons dangereuses ce matin dans la presse

Celles-là dans le fief de l'avionneur Serge Dassault, à Corbeil-Essonne... "L'argent de Dassault a tout pourri", cette citation d'un habitant de la ville sert de titre à l'article à lire dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.