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© Planète Non Violence
Les dernières fuites du TSL dans l'affaire Hariri permettent d'ouvrir une nouvelle piste repoussée auparavant par le TSL, qui a fait appel aux renseignements de services secrets occidentaux dont les commanditaires de l'assassinat : Les services de renseignements israéliens. L'acte d'accusation du TSL sera-t-il le « dindon de la farce » de Thanksgiving ou de Noël ?

Décidément le TSL est une véritable passoire. Après Der Spiegel, Le Figaro, c'est au tour de la TV publique canadienne, CBC, de révéler de nouvelles "fuites" concernant les assassins de Rafik Hariri, le premier ministre libanais tué lors de l'explosion d'une bombe au passage de sa voiture blindée en 2005 et dont l'assassinat a provoqué le départ des troupes syriennes du Liban après que la Syrie ait été accusée sans preuve de ce meurtre puis disculpée pour l'instant.

La TV publique canadienne CBC - on connaît l'inféodation du gouvernement canadien au régime sioniste et aux US - répète les mêmes accusations contre le Hezbollah. En plus elle émet aussi des accusations à peine voilées contre un proche de Rafik Hariri responsable de sa sécurité, le colonel Wissam Al-Hassan, actuellement chef des services de renseignements des Forces de Sécurité Intérieures (FSI) elles-mêmes étroitement liées au Courant du Futur fondé par Rafik Hariri.

Al Hassan aurait prétexté préparer des examens universitaires alors même que les officiers supérieurs en sont exempts pour être absent du convoi d'Hariri quand il a été assassiné affirmant n'avoir été prévenu que la veille par un appel de son professeur. En fait c'est lui qui a appelé ce dernier ½ heure après avoir rencontré Rafik Hariri vers 21h30 le 13 février 2005. Il a également affirmé avoir éteint son portable dans la matinée du 14 février 2005, jour de l'assassinat d'Hariri, toujours pour les mêmes raisons, fait démenti par les enregistrements téléphoniques des stations d'émission proches de son domicile qui révèlent qu'il a passé 24 appels téléphoniques soit une toute les 9mn.

L'ex Chef des FSI, le Gl Jamil Sayyed - qui a été accusé à tort d'avoir participé à l'assassinat et pour cela a passé 4 ans en prison avant d'être innocenté- avait à plusieurs reprises émis des doutes sur le sérieux de l'alibi d'Al Hassan. Mais le TSL voulant maintenir sa relation privilégiée avec les FSI que dirige Al Hassan n'a pas jugé bon de l'interroger ce qui vient ajouter de l'eau au moulin de ceux qui critiquent le TSL non seulement parce qu'il est politisé mais aussi parce que son enquête n'est pas menée de façon rigoureuse juridiquement parlant.

Autre fait troublant Al Hassan est devenu le responsable du colonel Wissam Eid chargé d'enquêter sur les appels téléphoniques de portables et téléphones fixes, travail d'enquête qui intéressait vivement les enquêteurs du TSL. Wissam Eid a été assassiné en 2008..

Ne possédant aucune preuve concrète puisque les enquêteurs du TSL sont arrivés sur les lieux du crime quelques semaines après l'assassinat - la reconstitution récente du crime en France en Gironde sur un terrain de l'armée ne peut en aucun cas remplacer juridiquement des données récoltées directement sur le terrain et leur expertise - Le TSL s'appuie principalement sur des enregistrements d'écoutes téléphoniques pour constituer ce qu'il appelle un « faisceau de preuves circonstancielles » pour accuser le Hezbollah.

Pourtant le TSL a été prévenu que les systèmes de télécommunications libanaises sont infiltrés depuis plusieurs années par les Israéliens via leurs collaborateurs/espions libanais dont certains ont été arrêtés et sont passés aux aveux.

Pour établir le lien avec le Hezbollah sur la base des enregistrements téléphoniques, le document d'archives du TSL tombé par « hasard » entre les mains de CBC, signale qu'Al Hassan avait pendant la période 2004-2005 contacté 279 fois le conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Khalil, et 602 fois le responsable sécuritaire du Hezbollah, Wafiq Safa. Pour CBC la preuve est ainsi faite qu'Al Hassan non seulement a organisé le meurtre de Hariri mais en plus prenait directement ses ordres auprès des commanditaires du crime, les responsables du Hezbollah.

Ce qu'ignore les affabulateurs de CBC - une nouvelle fois on a la preuve du manque total de fiabilité des médias sous contrôle américano sioniste - c'est que ces appels téléphoniques pouvaient très bien servir à organiser les rencontres hebdomadaires entre le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, et Rafik Hariri. Les appels téléphoniques visaient à coordonner les mesures de sécurité nécessaires pour ces rencontres. Rafik Hariri et le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, et le Hezbollah en général entretenaient de bons rapports ce qui élimine d'office l'accusation d'un quelconque profit politique qu'aurait pu tirer le Hezbollah de son assassinat.

Par contre on sait qu'Israël s'est vanté publiquement d'avoir profité du meurtre de Rafik Hariri pour développer ses activités clandestines de déstabilisation au Liban.

De plus lier Al Hassan au Hezbollah dans l'accomplissement de cet assassinat est complètement irrationnel sachant qu'Al Hassan et le Hezbollah sont ennemis jurés. Les Américains le savent qui ont tout de suite réagi négativement aux « révélations » de CBC soucieux de protéger leurs protégés libanais du Courant du Futur..

CBC vient donc de sortir du placard où les enquêteurs du TSL l'avaient placée la piste Al Hassan. Quant à ses liens avec le Hezbollah dans l'assassinat d'Hariri c'est une énorme couleuvre impossible à avaler.

Le TSL fait appel aux services de renseignements des commanditaires du crime : Les renseignements israéliens

Concernant les enregistrements téléphoniques, selon le quotidien israélien Haaretz, la Commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri a fait appel à des services secrets occidentaux, y compris la Division du renseignement militaire israélien, dont la fameuse Unité 8200.

Le journaliste du quotidien spécialiste des affaires de renseignements, Yossi Melman, a indiqué que cette Commission n'aurait pas pu analyser les données des transmissions (SIGINT) qui ont eu lieu sur l'assassinat, ni «résoudre le mystère de l'assassinat» sans l'aide des services de renseignements occidentaux en raison de leurs capacités technologiques sophistiquées dans le domaine des écoutes électroniques et de l'interception des signaux.

Selon Melman :

«les commissions internationales d'enquête disposent de moyens relativement limités dans le domaine de la récolte d'informations secrètes, comme c'est le cas de tous les organismes des Nations Unies qui n'ont pas de service de renseignements autonome leur appartenant, hormis la commission d'enquête sur le programme nucléaire iranien. Par conséquent, ces commissions d'enquête ont recours à des services de renseignements capables de leur transférer toutes les informations récoltées. Or, il est difficile de croire que ce n'est pas le cas dans l'enquête sur l'assassinat d'Hariri ».

Toujours Selon Melman évoquant ces services secrets :

« leur nombre est limité et se concentre entre l'agence de sécurité nationale américaine (NSA), les services de renseignement britannique et français, et sans doute, les services de renseignements israéliens, en particulier la Division du renseignement militaire israélien 8200 ».

Melman a d'autre part évoqué l'affaire de l'infiltration des systèmes de télécommunications libanais par les renseignements israéliens et à appeler à accorder à ce fait une attention particulière. Il faut dit-il accorder une attention particulière :

« Aux réseaux d'espionnage israéliens démantelés ces dernières années au Liban notamment à l'arrestation de hauts cadres techniques dans la société libanaise de télécommunication Alpha. L'enquête a montré qu'ils ont rassemblé des informations sur toutes les conversations téléphoniques qui ont eu lieu au Liban. Il n'est pas improbable qu'il y ait une relation entre tout ces faits »

Le Hezbollah via Al Manar TV a révélé avoir découvert comment les renseignements israéliens infiltraient les portables de certains libanais dont trois des membres de la Résistance. Selon le chef de la commission parlementaire des télécommunications, le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah :

« Les experts de la Résistance s'étaient penchés sur le cas de trois résistants soupçonnés de contacter par téléphonie mobile l'entité sioniste, sur la base de mises en garde exprimées par le département des renseignements des Forces de sécurité intérieur ( FSI) qui se sont étonnés du fait que chacun d'entre eux possédaient deux lignes téléphoniques » .

Le Hezbollah a alors mené une enquête minutieuse, en collaboration avec les services de renseignements militaires et le ministère des télécommunications, ce qui lui a permis de découvrir que leurs appareils portables avaient été jumelés à une deuxième ligne téléphonique, via l'espion/collaborateur libanais à la solde d'Israël, le colonel Adib Alam.

Hassan Fadlallah a ajouté :

« Ce qui permet aux israéliens non seulement de les mettre sur écoute, mais aussi de savoir tout ce qu'ils faisaient et chez qui ils se rendaient, même s'ils se rendaient dans leur chambre de coucher »

Pour sa part, le ministre des Télécommunications libanais, Charbel Nahhas, qui a tenu une conférence de presse conjointe avec Hassan Fadlallah, a affirmé qu'Israël grâce à l'infrastructure de télécommunications qu'il déploie tout au long de la frontière avec le Liban, en plus de celle mise en place au Liban, sans oublier le rôle joué par ses collaborateurs/espions libanais , peut non seulement mettre tous les Libanais sur écoute, même dans la capitale et ses banlieues, mais il peut également consulter leurs messageries, leurs données, toutes leurs informations.

Surtout Israël peut aussi manipuler les données les éliminer ou en introduire de nouvelles.

Les collaborateurs/espions libanais à la solde d'Israël ont été plantés dans les Télécoms libanais par les renseignements israéliens que le TSL a consultés pour décrypter les communications téléphoniques devant constituer un «faisceau de preuves circonstancielles» pour l'acte d'accusation contre le Hezbollah.

La boucle est bouclée.

L'acte d'accusation du TSL prochainement rendu public sera-t-il le «dindon de la farce» de Thanksgiving* ou de Noël élevé dans la basse cour des renseignements américains et israéliens ?

*Thanksgiving est traditionnellement fêté aux USA le quatrième jeudi de Novembre.