Antennes-relais_Wifi_ondes
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Une étude menée par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) a montré que les champs électromagnétiques émis par les antennes de téléphonie auraient des effets biologiques sur le sommeil, sur l'alimentation et sur le mécanisme de régulation de la température corporelle. L'étude, qui a été effectuée sur des rats, pourrait concerner l'homme.

Déjà quarante ans que le téléphone portable a fait son apparition, passé d'un mastodonte à peine mobile à un nouveau genre de couteau suisse high-tech. Et un florilège d'études portant sur cet appareil, surtout dans la dernière ligne droite, ont jusqu'ici laissé planer un doute quant à ses effets sur notre corps. La dernière en date, menée en France et parue le 4 avril dernier, achève de nous rendre sceptique vis-à-vis de notre portable. C'est le moins qu'on puisse dire. L'équipe mixte Péritox (Périnatalité et Risques Toxiques) de l'Ineris et de l'Université Picardie Jules Verne (UPJV) a mené des travaux sur les effets biologiques des radiofréquences sur notre organisme.

Effectuée sur treize jeunes rats, soumis à un champs électromagnétique comparable à celui des antennes-relais, l'expérience a mis en lumière des perturbations au niveau du sommeil, de la régulation thermique et de l'alimentation. Selon les chercheurs, l'étude aurait montré en particulier « des réveils fréquents, des difficultés pour se rendormir et une insomnie ». Si les travaux doivent être approfondis pour déterminer si les perturbations constatées sont applicables à l'homme, l'association de défense des électro-sensibles Priartém a d'ores et déjà demandé qu'une loi vienne protéger l'ensemble de la population contre ces champs magnétiques.

Pour Bernard Veyret, un chercheur de l'Université de Bordeaux qui n'a pas pris part à l'étude, pas de panique cependant. Selon ce dernier, en effet, « ces résultats sont assez contre-intuitifs. L'étude de l'Ineris montre qu'il se passe quelque chose, mais j'ai un doute sur les niveaux réels d'exposition aux champs électromagnétiques. Les animaux sont appareillés. On leur place des sondes, des câbles, qui peuvent avoir des interférences avec les ondes. Par ailleurs, il faut bien préciser que les effets décrits sont des effets biologiques et non pas sanitaires ».