Sanofi Pasteur a annoncé lundi l'approbation par la Commission européenne de son vaccin pédiatrique Hexyon/Hexacima destiné à prévenir six maladies en une seule injection.

Deux réactions possibles face à cette annonce. Optimiste : "chouette, ça fera toujours 5 visites chez le pédiatre qui ne se finiront pas en hurlements". Pessimiste : "Chouette, il va être six fois plus malade". En effet, Un vaccin "6 en 1" fabriqué par Sanofi pour les nourrissons vient d'être approuvé par Bruxelles. Baptisé Hexyon/Hexacima, ce produit est le premier "le seul vaccin 6-en-1, 100% liquide, prêt à l'emploi pour la protection des nourrissons contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l'hépatite B, la poliomyélite et les infections invasives causées par l'haemophilus influenzae de type b", jusqu'à peu encore principale cause de méningite de l'enfant de moins de 5 ans, indique le laboratoire dans un communiqué.

Validé par l'Agence européenne des médicaments qui s'est elle-même fondée sur les résultats d'études cliniques impliquant près de 5.000 enfants, le nouveau vaccin sera commercialisé sous le nom de marque Hexyon dans les pays d'Europe de l'Ouest par Sanofi MSD, co-entreprise entre l'américain Merck et Sanofi Pasteur, et sous le nom de marque Hexacima par Sanofi Pasteur dans ceux d'Europe de l'Est.

"Le vaccin pédiatrique va améliorer le niveau de qualité de la vaccination pour des millions d'enfants", a souligné Olivier Charmeil, PDG de Sanofi Pasteur. Et pour cause : "il réduit le nombre de visites de vaccinations pour les nourrissons et rend le suivi du schéma de vaccination plus pratique pour les parents, ce qui leur permet de mieux protéger leurs enfants contre six maladies infantiles graves", complète-t-il.

Défiance franco-française envers les vaccins

Pour le Pr Brigitte Chabrol, présidente de la société des pédiatres de France, la vaccination polyvalente comporte de multiples intérêts. "Ce type de vaccin permet une meilleure couverture vaccinale, explique la pédiatre qui fait référence aux "ruptures de calendrier". "Il manque toujours un ou deux vaccins, constate le médecin. De plus, "l'enfant ne reçoit qu'une injection au lieu de six. C'est donc un confort pour le petit", dit-elle en rappelant que les Français ne sont pas les meilleurs élèves en termes de vaccination.

"La première année, ça peut aller. C'est après que ça se gâte". Pour l'expliquer, elle pointe du doigt les lobbys anti-vaccins et cette défiance des Français envers les vaccins qui émergent depuis ces dernières années. La preuve en est : "l'année dernière, on a vu réapparaître la rougeole, une maladie qu'on avait éliminée grâce aux vaccins".