"En Europe, un enfant sur cinq est victime d'abus sexuels", a déclaré Maud De Boer-Buquicchio, secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe. Cette estimation a été donnée à l'occasion du lancement, lundi 29 novembre, de la campagne du Conseil de l'Europe pour lutter contre les violences sexuelles sur les enfants et améliorer la coopération internationale dans la poursuite des criminels. "Tous les jours, des enfants sont victimes d'abus, souvent commis par des gens auxquels ils font confiance : parents, professeurs ou figures d'autorité", a-t-elle expliqué.

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Campagne « Un sur Cinq »
La campagne "Un sur Cinq" entend enseigner aux enfants âgés de 4 à 7 ans la règle "On ne touche pas ici" au travers d'une série de spots télévisés, d'un livre pour enfants, d'affiches et d'un site Internet. Le Conseil de l'Europe a également préparé des kits de documents pour les parents et les écoles sur les moyens de prévenir les abus sexuels en sélectionnant attentivement les enseignants et en pratiquant une tolérance zéro.

Mme De Boer-Buquicchio a souhaité que cette campagne "inspire les pays à travers le monde pour s'attaquer au phénomène mondial des abus d'enfants" et "fasse en sorte que les frontières internationales ne soient pas un obstacle aux poursuites judicaires contre les criminels".

Le cardinal Renato Martino, ancien représentant du Vatican auprès des Nations unies, présent lors de la cérémonie de lancement de la campagne à Rome, a fait part du "fort encouragement de Benoît XVI pour le travail contre la violence sexuelle à l'égard des enfants". Alors que l'Eglise catholique est confrontée à la grave crise des scandales de pédophilie, Mgr Martino a mis en avant "la souffrance, la clarté, la rigueur et la fermeté" avec lesquelles le pape avait "affronté la réalité des crimes sexuels envers les enfants".

Le cardinal Martino a affirmé qu'"il serait contradictoire et idéologique de ne considérer que les institutions qui ont choisi la voie de la transparence" et souhaité "la synergie et la collaboration la plus large possible entre toutes les forces" engagées dans la lutte contre les violences sexuelles.