Image
Le Soleil sort de sa torpeur des derniers mois et aligne 4 éruption de classe X en moins de 48 heures.

Au manque de panache constaté ces derniers mois à la surface du Soleil (modestes épisodes d'activité, désertion des taches solaires, etc.) nombreux furent les physiciens solaires à s'interroger sur le pic d'activité en cours dont le "point d'orgue", plusieurs fois reporté, est annoncé pour la mi-2013. Ce pourrait-il qu'il soit déjà passé et, dans ce cas, ce fut en décembre dernier - en toute discrétion ou presque - ou alors, se pourrait-il qu'il soit double ... comme cela s'est déjà vu ? Prévoir les soubresauts de notre étoile demeure un exercice difficile pour les spécialistes qui s'appuient sur des modèles.


Néanmoins que l'on se console de cette passivité passée car en l'espace de 48 heures pas moins de 4 éruptions majeures ont fait sensation ! Les 4 premières de l'année 2013 dans la catégorie/classe X (les plus puissantes). A l'origine, la petite (entre 8 et 10 fois la taille de la Terre), complexe et non moins active région AR 1748, archipel de taches sombres situé sur le limbe est du Soleil. La première, classée X1.7 survint le 13 mai à 2h17 TU. Elle délesta le Soleil de plasma de haute énergie, bourrasques également nommée Ejection de Masse Coronale ou CME (Coronal Mass Ejection). Quelques heures plus tard, à 16h09 TU, une éruption de classe X2.8, encore plus violente, fut observée. Mais c'est le 14 mai à 1h17 TU que fut enregistrée la plus puissante, de classe X3.2 !

Image
La région active ne semble encore qu'à ses débuts et n'a pas du tout dit son dernier mot. Le 15 mai à 1h52 TU, les satellites d'observation solaires tels que SDO (Solar Dynamics Observatory), Stereo et le vénérable SoHO ont capturé un nouvel événement de classe X1.
Image
Ejection de masse coronale (CME), tornade de plasma, provoquée par la première éruption de classe X de 2013 – Image capturée par le coronographe (le Soleil est masqué, cercle blanc) LASCO C2 du satellite SoHO
Pour ce jeudi 16 mai, les prévisionnistes de la NOAA évaluent à 60 % (taux élevé) les chances qu'une nouvelle éruption de classe X se produise dans cette même région active. 60 % de "chances" que l'on pourrait aussi bien qualifier de "risques" car ces événements, quand ils sont dirigés vers la Terre - et c'est bientôt le cas en raison de la rotation du Soleil -, entrainent de puissantes bourrasques et tempêtes électro-magnétiques qui peuvent affecter nombre de satellites et, bien sûr, nuire à la santé des astronautes. Pour les terriens, heureusement protégés par le champ magnétique terrestre, les conséquences sont moins graves. Outre de spectaculaires aurores polaires, des pannes et perturbations dans les réseaux électriques et/ou télécommunications sont toutefois à craindre aux plus hautes latitudes comme après la violente tempête géomagnétique de 1989 qui priva plus de 6 millions de canadiens d'électricité.


Suivez l'activité solaire en quasi temps réel sur le site SolarHam.