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C'est sans attendre, parce que si l'argent attendait ça se saurait, que la France s'est félicitée du déroulement du premier tour de l'élection présidentielle malienne. Dès le lendemain du vote, qui s'est tenu le 28 juillet, un communiqué de l'Elysée saluait « le retour du Mali à l'ordre constitutionnel, après la victoire obtenue sur les terroristes et la libération du territoire ». Rien que ça.

Et de son côté, le nègre de maison Harlem Désir, premier secrétaire du PS, en faisait des tonnes sur la « détermination » du président dans le lancement de l'opération Serval.

Comme en écho au triomphe facile de ses maîtres, le Mali n'a lui non plus pas traîné pour annoncer la couleur des réjouissances à venir. Avant même l'annonce des résultats officiels, attendus ce jeudi ou ce vendredi, le camp du candidat Ibrahim Boubacar Keïta (ancien Premier ministre malien de 1994 à 2000) revendique la victoire sur la foi de résultats partiels.

Selon ces premières tendances - non chiffrées - dévoilées par le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre malien de l'Administration territoriale, l'ex-ministre des Finances, Soumaïla Cissé, arriverait en deuxième position, devant Dramane Dembélé, le candidat de l'Adéma (Alliance pour la démocratie au Mali). Mais, et c'est là que la farce devient belle, le ministre a prévenu qu'il pourrait ne pas y avoir de deuxième tour, si l'avance du candidat de tête se confirmait. Une façon comme une autre de préparer l'opinion à une victoire d'IBK dès le premier tour.

Assez logiquement, les autres partis ont annoncé d'emblée qu'ils refuseront cet état de fait, promettant au passage une dégradation immédiate de l'ambiance générale dans le pays... Aussitôt, six candidats ont signé une déclaration appelant notamment « à éviter les affres des conflits post-électoraux ». La démocratie est belle, surtout à coup de pompes dans le cul !