Un couple de Melun, qui a eu un bébé en juillet, est privé d'eau courante par son bailleur depuis près d'un mois en raison de loyers impayés. Faute de conditions d'hygiène décentes, le couple ne peut pas récupérer le nourrisson dans son studio de 16 m2.

C'est un couple de Melun, qui a eu un bébé en juillet. Mais depuis plusieurs mois, ils ne paient plus leur loyer : le couple doit au bailleur environ 6.400 euros d'arriérés pour un loyer mensuel de 470 euros charges comprises. Alors le bailleur a eu recours à une solution plutôt radical : couper l'eau courante.

"Ça s'est passé le 9 juillet. Le matin on va à la maternité (...) A notre retour il n'y avait plus d'eau. La gérante nous a dit qu'il y avait eu des travaux et que les plombiers avaient probablement oublié de nous raccorder", a expliqué le mari âgé de 29 ans. Ses demandes répétées sont restées sans réponse, a-t-il ajouté.

Faute de conditions d'hygiène décentes, le couple qui a eu un bébé prématuré le 22 juillet ne peut pas le récupérer dans son studio de 16 m2. Le nourrisson était toujours gardé à l'hôpital. "C'est quand même violent. On est dans une situation d'urgence. Les pouvoirs de police du maire doivent être mis en oeuvre pour rétablir l'eau et d'autre part il est anormal qu'un nouveau né soit confisqué à ses parents", commente Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement (Dal), dénonçant "une double maltraitance institutionnelle".

Bons d'achats pour avoir de l'eau potable

Le couple qui a sollicité les services sociaux de la mairie se dit "abandonné". Les autorités municipales ont fait valoir au contraire que tout a été fait pour l'aider. "On a fait ce qu'on devait faire: c'est-à-dire indiquer au propriétaire qu'il est hors la loi. On a reçu le couple en lui fournissant des bons d'achats pour qu'il puisse avoir de l'eau potable", a rétorqué le député-maire UMP de Melun Gérard Millet.

"Il est de l'intérêt du propriétaire de rétablir l'eau parce qu'il risque d'être sévèrement condamné" par la justice pour mise en location d'un habitat indigne, a tranché l'édile ajoutant : "Il y a clairement un blocage. C'est une affaire privée. Avec les gens de bonne volonté les choses auraient pu se régler sous 48 heures".