Certains commentateurs, blogueurs et autres auteurs, ont rapidement sauté à la conclusion que l'avalanche de documents communiqués par WikiLeaks est une part ou une parcelle d'une stratégie de tromperie Israélienne/Mossad. Une implication de cette analyse étant que le créateur de WikiLeaks, Julian Aussange est, consciemment ou non, manipulé par le Sionisme.
Sur la base des deux ou trois premiers jours des révélations WikiLeaks telles que rapportées par les médias grand public, en Amérique particulièrement, il y avait majoritairement de quoi dire que l'ordre du jour le mieux servi par les câbles diplomatiques diffusés était celui de l'état Sioniste d'Israël, son lobby en Amérique et ses nombreux agents au Congrès. L'essentiel du dossier était dans le message que l'Iran est la plus grande seule menace à la paix de la région et du monde non seulement parce que les Israéliens le disent mais aussi parce que des dirigeants Arabes sont d'accord avec eux.
Dans mon dernier article, j'ai cité un passage de Zbigniew Brzezinski, le conseiller à la Sécurité Nationale du Président Carter, disant qu'il pensait qu'il était possible que WikiLeaks soit alimenté et manipulé par des services de renseignement. Et j'ai énoncé ma propre croyance quant au moment où la question de savoir si c'est le cas mériterait enquête.
Mais comme le flux de câbles divulgués augmente, et avec le temps de la réflexion, je ne pense plus qu'une telle enquête soit nécessaire.
Le problème n'est pas la manipulation de Wikileaks par un service de renseignements étranger, mais, en fait, la manipulation par des acteurs clés dans les médias grand public, en Amérique particulièrement, du matériel que fournit Wikileaks.
Et voici juste un exemple pour illustrer.
Quand on a appris par les câbles diplomatiques Wikileakés que les dirigeants Arabes partageaient avec les dirigeants Israéliens la volonté de voir les U.S. attaquer l'Iran, le journalisme [pratiqué] avec intégrité aurait posé une question telle que celle-ci. "Est-ce que l'Iran est réellement la menace de la région et du monde qu'évoquent les leaders Israéliens et Arabes ?"
Si cette question avait été posée, la réponse honnête aurait été "Non, bien sûr que non !"
Comme d'autres et moi l'avons pointé un certain nombre de fois, même un Iran nucléaire ne poserait pas une menace à l'existence d'Israël ni à celle des régimes Arabes impuissants et répressifs qui sont plus ou moins satisfaits d'être aux ordres de l'Amérique-et-du-Sionisme. Penser le contraire (par opposition à ne pas prendre au sérieux mais dire qu'il s'agit de propagande) revient à assumer qu'un Iran armé nucléairement lancerait, à un certain moment, la première frappe. Une telle chose n'arriverait jamais parce que l'Iran inviterait alors à sa propre complète destruction.
Si l'Iran finit par avoir une ou plusieurs bombes, ce sera dans un but de dissuasion uniquement. (Comme je l'ai dit dans mon dernier post, si j'étais un Iranien, même un qui déteste le régime des mollahs, je me sentirais plus en sécurité en face des menaces Israélienne et Américaine si mon pays possédait une bombe nucléaire de dissuasion).
Bien que pour une grande part, ce soit confirmé chez les journalistes et politiciens informés, l'information Wikileakée est nouvelle mais n'est pas le vrai problème. Le vrai problème est (de façon générale) le manque d'intégrité des médias grand public (particulièrement en Amérique ; un manque d'intégrité qui, dans sa présentation du conflit dans et au sujet de la Palestine devenue Israël, se manifeste d'une ou deux façons -dans certains cas par le colportage délibéré de la propagande Sioniste, dans d'autres par auto-censure de la vérité au sujet des crimes d'Israël de peur de trop offenser le Sionisme ou de l'offenser complètement.
A mon avis, Assange a nui à sa propre cause en divulguant des détails sur des installations autour du monde que les autorités U.S. considèrent comme vitales pour la sécurité nationale de l'Amérique. Ce faisant, il a donné à ses ennemis aux gouvernements des quatre coins du monde ce qu'ils n'avaient pas auparavant - une feuille de vigne de justification pour leurs efforts visant à le faire taire.
S'ils y parviennent, la menace pour ce que l'on considérait comme la démocratie dans le monde occidental, en Amérique particulièrement, sera encore plus grande que ce qu'elle est actuellement.
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