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En 1999, trois enfants Incas ont été découverts dans les neiges du volcan Llullaillaco. Dans la bouche de la plus grande de ces trois enfants, vraisemblablement sacrifiés dans le cadre du rituel dit de la "Capacocha", des feuilles de coca ont été identifiées (voir ci-dessus), grâce à l'usage d'un CT-Scan. Crédits : The Maiden: Johan Reinhard. CT scans: The Department of Forensic Medicine, University of Copenhagen
Les enfants Incas étaient drogués avec de la coca et de l'alcool avant d'être sacrifiés, affirment des médecins danois. Une découverte qui lève un peu plus le voile sur le déroulement de la « Capacocha », un rituel Inca au cours duquel des enfants étaient tués.

Avant d'être sacrifiés, les enfants Incas ingéraient des feuilles de coca et de l'alcool. Un « régime » qui débutait, pour certains d'entre eux au moins, plusieurs mois avant leur mort.

Ce résultat a été publié le 13 août 2013 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, sous le titre « Archaeological, radiological, and biological evidence offer insight into Inca child sacrifice ».

Pour parvenir à cette conclusion, des médecins danois de l'Université de Copenhague, aidés par des scientifiques de l'Université de Bradford (Grande-Bretagne) ont minutieusement analysé trois momies d'enfants exceptionnellement bien conservées.

Au cours de leurs investigations, les scientifiques ont d'abord retrouvé des feuilles de coca mâchées dans la bouche de la plus grande de ses trois enfants, une adolescente surnommée « la Demoiselle du volcan ». Une découverte que les chercheurs ont pu réaliser en dressant une cartographie en trois dimensions de la cavité buccale de la jeune fille à l'aide d'un CT-scan (le CT-scan est une technique d'imagerie médicale qui sert à produire des différents tissus et organes du corps sous forme de « tranches »).

Puis, en analysant le contenu des intestins des trois momies, les médecins ont pu confirmer que les trois enfants avaient ingéré de grandes quantités de feuilles de coca au cours des heures et jours précédant leur mort, ainsi que des quantités importantes d'alcool.

Enfin, en analysant les cheveux de la « Demoiselle du volcan », les auteurs de l'étude sont arrivés à la conclusion que la consommation de feuilles de coca de la jeune fille avait considérablement augmenté 12 mois avant sa mort, avec un pic au milieu de cette période.

De tels résultats sont éminemment précieux. En effet, ils permettent de mieux comprendre le déroulement de la Capacocha, une cérémonie incluant le sacrifice d'enfants, décrite par plusieurs observateurs du 16e siècle. Au cours de ce rituel, de jeunes enfants, préalablement sélectionnés pour le sacrifice, étaient emmenés au sommet de montagnes considérées comme « sacrées » par les Incas, où ils finissaient vraisemblablement par mourir de froid.

D'ailleurs, c'est dans les neiges du volcan Llullaillaco, à plus de 6000 m d'altitude, que les corps congelés de ces trois enfants ont été retrouvés en 1999 (lire le récit de cette découverte sur le site Rue 89 « Sur le volcan, les corps intacts de trois enfants incas »).