Des chercheurs de l'Université de Tel Aviv ont mis au jour les vestiges d'anciennes fortifications massives construites autour d'un port assyrien de l'âge du fer.

Représentation 3D de l'effondrement d'une structure en briques de terre de la période Hellénistique.
© Philip SapirsteinReprésentation 3D de l'effondrement d'une structure en briques de terre de la période Hellénistique.
Au cœur des fortifications bien préservées se trouve un mur en briques de terre large de 3,6 m et haut de 4,5 m. La paroi est recouverte de couches de boue et de sable qui s'étendent sur des dizaines de mètres de chaque côté.

Lorsqu'elles ont été construites, au huitième siècle avant notre ère, les fortifications devaient former une redoutable défense en forme de croissant dont l'espace intérieur couvrait plus de 17 hectares.

La première saison de fouilles est entrain de s'achever sur le site archéologique d'Ashdod Yam, dans la ville côtière israélienne contemporaine d'Ashdod, au sud de Tel Aviv.

Le Dr. Alexander Fantalkin, du Département d'archéologie et des anciennes cultures du Proche-Orient de l'université de Tel Aviv, dirige le projet pour le compte de l'Institut d'archéologie Sonia et Marco Nadler.

« Les fortifications semblaient protéger un port artificiel », précise Fantalkin, « si c'est le cas, ce serait une découverte d'importance internationale, le premier port connu de ce genre dans notre coin du Levant ».

Une partie du mur défensif en briques de terre datant du 8e siècle avant J.-C.
© Philip SapirsteinUne partie du mur défensif en briques de terre datant du 8e siècle avant J.-C.
Sous le règne assyrien

Lorsque les fortifications ont été construites, les Assyriens gouvernaient la partie sud-est du bassin méditerranéen, y compris les zones d'Afrique et du Moyen-Orient. Des inscriptions assyriennes révèlent qu'à la fin du siècle, Yamani, le roi rebelle d'Ashdod, avait mené une rébellion contre Sargon II, le roi de l'empire assyrien.

Le royaume de Juda, sous le roi Ezéchias, avait rejeté l'appel de Yamani à se joindre à l'insurrection. Les Assyriens ont répondu rudement à la rébellion, et ont finalement détruit Ashdod. En conséquence, le pouvoir a été transféré aux environs d'Ashdod-Yam, où les fouilles de l'université sont en cours.

Les fortifications semblent être liées à ces événements, mais on ne sait pas encore de quelle manière. Elles auraient pu être construites avant ou après la répression de la rébellion d'Ashdod, soit à l'initiative de la population locale ou sur les ordres de l'Assyrie.

« Une quantité incroyable de temps et d'énergie a été investie dans la construction du mur et du glacis », rapporte Fantalkin.

Les constructions ultérieures

Plus récemment, des ruines, de la période hellénistique (entre le quatrième et le deuxième siècle avant notre ère), ont également été trouvées au-dessus du sable de ces fortifications de l'âge du fer.

Les bâtiments et les murs ont apparemment été construits après l'abandon des fortifications puis probablement détruits par un tremblement de terre dans la seconde moitié du deuxième siècle avant notre ère.

Parmi les ruines, exceptionnellement bien conservées, ont été retrouvés des objets comme des pièces de monnaie et des poids. Les chercheurs ont utilisé une nouvelle technique numérique, la photogrammétrie, pour créer une reconstruction en 3D de toutes les caractéristiques du site de fouilles. L'Université de Nebraska-Lincoln a fourni l'équipement au Dr. Philip Sapirstein, de l'université de Tel Aviv. Il s'en est servi comme un arpenteur numérique sur le site.

Les derniers travaux archéologique fait à Ashdod-Yam, furent une série de fouilles exploratoires menées par l'archéologue israélien Dr. Jacob Kaplan pour le compte du Musée des Antiquités de Tel-Aviv entre 1965 et 1968.

Kaplan pensait que les rebelles d'Ashdod avaient construit les fortifications en prévision d'une attaque assyrienne, mais selon Fantalkin, la construction semble trop impressionnante pour avoir été faite dans de telles circonstances.