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La météorite de Sutter's Mill. Crédits : Université de l'Arkansas
En analysant un fragment de météorite tombée en Australie en 2012, des biochimistes américains ont découvert des molécules organiques qui n'avaient jusqu'ici jamais été découvertes dans un corps de ce type. Cette découverte pourrait aider à mieux comprendre les mécanismes chimiques ayant présidé à l'apparition de la vie sur Terre.

C'est une hypothèse aujourd'hui considérée comme plausible : l'apparition de la vie sur Terre pourrait avoir été permise, ou tout au moins favorisée, par l'arrivée d'éléments chimiques contenus dans des corps célestes ayant heurté la Terre au cours de sa prime jeunesse. De ce fait, le recensement des molécules présentes dans les corps d'origine extraterrestre tels que les météorites est bien évidemment crucial, car il permet de forger des hypothèses sur la façon dont la vie serait apparue sur Terre.

Or, en analysant un fragment de Sutter's Mill, une météorite tombée en Californie le 22 avril 2012, des biochimistes américains ont découvert l'existence de molécules organiques qui n'avaient jusqu'ici jamais été découvertes dans une météorite. Les molécules ainsi découvertes sont des polyethers complexes (un polyether est une chaîne de macromolécules dotées de la fonction éther).

Une découverte importante, car elle suggère que le panel de molécules qui étaient présentes lorsque la vie a émergé sur Terre était plus étendu que ce qui était supposé jusqu'ici.

Un autre intérêt de la découverte réside dans la nature des molécules qui ont été découvertes. En effet, les scientifiques qui étudient l'origine de la vie considèrent généralement que les composés chimiques nécessaires pour la vie doivent d'abord avoir été « tenus » ensemble, un peu comme la membrane cellulaire retient en son sein les différents éléments de la cellule. Or, les polyethers complexes découverts dans cette météorite pourraient précisément avoir eu cette fonction.

Pour extraire ces molécules organiques, il est à noter que les scientifiques américains ont mis en place des conditions imitant les sources hydrothermales. En effet, les scientifiques pensent depuis longtemps que la vie a émergé sur Terre dans des conditions similaires.

La découverte fait l'objet d'un article publié le 9 septembre 2013 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, sous le titre « Processing of meteoritic organic materials as a possible analog of early molecular evolution in planetary environments ».