Dans une interview accordée à l'hebdomadaire allemand « Die Zeit », Imre Kertész, écrivain lauréat du Prix Nobel en 2002 et survivant d'Auschwitz, dénonce l'industrie de l'Holocauste dont il dit avoir été la victime, soit l'exploitation de la mémoire de l'Holocauste à des fins personnelles, politiques et/ou financières.

Amer, il juge aujourd'hui son rôle en Allemagne de façon très critique, allant même jusqu'à considérer avoir été pour les Allemands un « clown de l'Holocauste ». La mémoire de cette période de l'Histoire est devenue une industrie en Allemagne, dénonce-t-il.

Kertész estime que l'obtention du Prix Nobel a eu un effet dévastateur sur lui et qu'après son attribution il ne pouvait plus se regarder dans le miroir. "J'étais devenu une entreprise, une marque. La marque Kertész", regrette-t-il.

L'écrivain qui a aujourd'hui 84 ans est très affaibli par la maladie de Parkinson et est rentré vivre à Budapest après de longues années à Berlin.

La presse hongroise relaie abondamment les propos de l'écrivain.

L'interview gratuite est partiellement accessible.