En écho à cette récente publication dans le Lancet Oncology qui montrait, sur des patients atteints de cancer de la prostate qu'il est possible, grâce à un mode de vie sain et serein d'allonger nos télomères, les parties des chromosomes qui affectent le vieillissement, cette nouvelle étude du Helmholtz Zentrum München montre qu'une mauvaise hygiène de vie laisse des traces dans l'ADN. La recherche, publiée dans l'édition du 20 septembre de la revue Human Molecular Genetics suggère que le mode de vie a des effets spécifiques sur l'ADN, associés à des caractéristiques métaboliques, et identifie certaines de ces modifications.

C'est la première étude à l'échelle de l'épigénome d'association entre les gènes et la modification de métabolites. On l'aura compris, il s'agit de modifications épigénétiques de l'ADN, liées au processus du vieillissement et à l'exposition à certains facteurs environnementaux et de style de vie tels que le tabagisme ou l'alimentation. Celles-ci consistent généralement en une méthylation de l'ADN, un processus dans lequel les groupes méthyle sont ajoutés à des segments spécifiques d'ADN mais sans modifier la séquence. Ces modifications peuvent influencer l'expression des gènes sans les modifier fondamentalement.

Des modifications de l'ADN associées à des maladies métaboliques : Ces scientifiques ont donc étudié ici l'association entre ces processus épigénétiques et les conséquences sur la santé, en particulier sur le métabolisme, à partir de l'analyse d'échantillons de sang de 1.800 participants à l'étude Kora (Kooperative Gesundheitsforschung in der Region Augsburg), une cohorte allemande, sur 20 ans, qui porte sur les effets sanitaires des facteurs environnementaux, du mode de vie et des gènes. L'analyse a balayé 457.000 loci de l'ADN en regard de 649 métabolites. L'analyse aboutit à la méthylation de 28 segments d'ADN entraînant la modification de plusieurs processus métaboliques importants.

Les chercheurs « retombent » sur des gènes déjà connus pour leur rôle dans certaines maladies, comme TXNIP qui régule le métabolisme du glucose et est associé au développement du diabète de type 2, comme d'autres gènes connus pour être biochimiquement modifiés avec le tabagisme et également associés à différents processus métaboliques.

En conclusion, c'est une nouvelle preuve de l'impact du mode de vie sur notre ADN, avec leurs conséquences associées sur le métabolisme et de nouvelles approches possibles, tant diagnostiques que thérapeutiques pour les maladies liées au mode de vie.

Source: Human Molecular Genetics doi: 10.1093/hmg/ddt430 20 September, 2013 Epigenetics meets metabolomics: An epigenome-wide association study with blood serum metabolic traits (Visuel Epigénome Nature)