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Au total, un million d’Indiens ont été évacués à l’approche du cyclone Phailin. - AFP
Au total, un million d'habitants ont été déplacés à l'approche du cyclone. Sept personnes ont été tuées selon le dernier bilan. Le cyclone devrait disparaître dans les 36 heures.

Le cyclone Phailin, le plus violent à frapper l'Inde depuis 14 ans, a causé moins de dix morts selon un bilan provisoire publié dimanche matin, sans doute grâce au vaste mouvement d'évacuation de centaines de milliers de personnes organisé avant l'arrivée de la tempête. Ce mouvement d'évacuation est sans doute le plus important jamais mis en œuvre par le pays, suscité par un phénomène climatique, ont indiqué les autorités dimanche. « La précédente évacuation d'importance remonte à 1990 dans l'Andhra Pradesh, mais cette dernière est bien plus vaste », a déclaré Tripti Parule, porte-parole de l'agence de gestion des catastrophes naturelles. Le chef des opérations de secours dans l'Orissa, Pradipta Kumar Mohapatra, a expliqué que quasiment toute la zone de danger avait été évacuée avant l'arrivée de Phailin.

« Au total, nous avons déplacé plus de 861.000 personnes. C'est probablement le plus grand mouvement d'évacuation de l'histoire de l'Inde », a-t-il souligné. Dans l'Etat voisin d'Andhra Pradesh, quelque 100.000 personnes avaient quitté leur logement. Avec les opérations organisées dans des régions voisines, le nombre total de personnes déplacées a dépassé un million. Au total, douze millions d'habitants se trouvaient sur la trajectoire de Phailin, selon les services météorologiques et les autorités.

Des vents dépassant les 200 km/h

Les dégâts, humains et matériels, ne seront véritablement évalués qu'en cours de journée, mais le directeur général de la météo indienne, L.S. Rathore, a indiqué que le cyclone avait été particulièrement violent sur une bande de 150 km le long des côtes. Phailin a atteint les côtes orientales du pays samedi soir, avec des vents dépassant les 200 km/h. A Gopalpur (Orissa), des centaines d'habitants terrifiés ont passé la nuit dans des abris, des écoles et des bâtiments publics. Un parlementaire représentant cet Etat, Jay Panda, a évoqué le chiffre de sept morts. « Le nombre des victimes évoluera en fonction des informations qui vont remonter, car certains endroits restent coupés du monde », a-t-il déclaré à la télévision NDTV. Le bilan des victimes semble avoir été « bien inférieur à ce qu'on aurait pu redouter » grâce aux efforts des services de secours avant l'arrivée de Phailin, a-t-il ajouté. Les secours s'organisaient après le passage de la tempête. Les services de la météo indienne signalaient que le cyclone avait perdu beaucoup de sa puissance une fois au-dessus des terres. Mais ils demandent de ne pas baisser la garde en raison des risques d'inondations.

Le violent cyclone de 1999 dans toutes les mémoires

Godalpur, traversée par l'oeil du cyclone, était coupée du reste du pays dimanche matin. Ailleurs, les routes étaient jonchées de débris et de troncs d'arbres, et des maisons n'avaient plus de toit. Dans la capitale de l'Orissa, Bhubaneswar, les vents et les précipitations s'étaient calmés. « Nos équipes sont au sol et conduisent les recherches, pour vérifier s'il y a des victimes et estimer l'étendue des dégâts », a dit Sandeep Rai Rathore, inspecteur général de la force d'intervention en cas de catastrophe naturelle, la NDRF, qui dépend de l'armée. En 1999, un cyclone arrivé sur la côte indienne orientale avait causé la mort de plus de 8.000 personnes. »Personne n'était préparé pour la tempête de 1999, mais cette fois-ci, le gouvernement a déclaré l'état d'urgence », notait Rajiv Baral, employé des télécoms, en achetant des produits de première nécessité samedi. « Nous nous préparons depuis deux ou trois jours ».