Daisy Coleman, avec sa mère et son frère
© New York Daily NewsDaisy Coleman, avec sa mère et son frère

L'affaire fait grand bruit aux Etats-Unis : la famille d'une jeune fille de 14 ans, victime d'un viol présumé, aurait été la cible de représailles. Jusqu'à l'incendie de la maison familiale ?

L'article du Kansas City Star a ému et révolté de nombreux lecteurs à travers les Etats-Unis. L'histoire publiée est celle d'une jeune fille, Daisy Coleman, victime d'un viol présumé. Elle n'avait que 14 ans lorsque sa mère l'a retrouvée inconsciente sur le perron de leur maison de Maryville, dans le Missouri, le 18 janvier 2012. L'adolescente raconte alors à la police avoir été violée par un garçon de 17 ans durant une fête, après avoir été droguée. La scène aurait été filmée par un ami de l'agresseur présumé. Mais les poursuites contre les deux jeunes hommes vont très vite être abandonnées. Il faut préciser que le violeur présumé, Mathhew Barnett, est le défenseur de l'équipe de football américain du lycée et le petit-fils d'un baron de la politique locale, ancien député républicain. Durant cette soirée, une autre jeune fille aurait été violée par un troisième garçon.

Officiellement, il n'existe pas assez de preuves dans cette affaire pour poursuivre les deux garçons, le film de l'agression n'ayant pas été retrouvé. Après l'agression présumée de sa fille, la mère de Daisy, qui a protesté contre l'abandon des charges, a perdu son emploi. Harcelée dans sa ville, la famille a été contrainte de déménager. Et Daisy Coleman a fait plusieurs tentatives de suicide. La maison des Coleman a également été ravagée par les flammes, sans que l'on sache si cette énième catastrophe pour la famille a un lien avec l'affaire.

Un fait divers ressemblant

Depuis la multiplication des articles consacrés à cette affaire, de nombreux internautes réclament « Justice4Daisy » sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire que justice soit rendue pour la jeune américaine. Sur une page Web consacrée au restaurant où travaille l'agresseur présumé, les commentaires s'empilent. Et les Anonymous se sont également mêlés de cette affaire. Ces hackers-justiciers ont ainsi diffusé un communiqué dans lequel ils exigent qu'une « enquête immédiate de la part des autorités locales » soit ouverte. Ils interrogent : « Pourquoi un suspect, qui a avoué un crime, est-il libéré sans aucune poursuite ? Comment les habitants de Maryville peuvent-ils encore trouver le sommeil avec une telle histoire sur la conscience ? ».

En 2012, le collectif de hackers, déjà connu pour sa lutte contre la pédopornographie, s'était penché sur une autre affaire de viol : à Steubenville, toujours aux Etats-Unis, une adolescente de 16 ans avait été violée par deux footballeurs stars de leurs lycées. Les Anonymous avaient alors piraté le site de l'équipe de football. A l'automne 2012, ces justiciers du Web s'étaient aussi mis à la recherche de la personne qui avait harcelé Amanda Todd, jeune Canadienne de 15 ans, qui s'est suicidée.