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Selon le dernier baromètre Monster, 87% des salariés Français souffriraient d'insomnies à cause de leur travail, et plus de la moitié (53% ) au point de faire des cauchemars

Votre boss vous menace avec une agrafeuse ? Réveillez-vous ! Comme 53 % des salariés vous faites des cauchemars à cause de votre travail. Pour éviter de ruminer la nuit, les entreprises peuvent améliorer votre bien-être au travail.


Vous rêvez que vous dépassez la deadline dans un dossier, que vous vous noyez au travail ou que vos collègues vous humilient sur Facebook ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas les seuls puisque ces trois cauchemars sont les plus fréquents des travailleurs américains, d'après le site Careerbuilder.

Et la France n'est pas en reste. Selon le dernier baromètre Monster(1), 87% des salariés Français souffriraient d'insomnies à cause de leur travail, et plus de la moitié (53% ) au point de faire des cauchemars.

Pour le porte-parole de Monster, Karl Rigal, ces chiffres n'ont rien d'étonnant. « Le travail a pris une place très importante dans nos vies, confie-t-il. A cause de la connexion permanente avec leurs managers, les salariés entretiennent une relation de plus en plus anxiogène avec leur travail »

52 % des salariés ont peur d'aller travailler le lundi matin

En 2008 Monster(2) s'était déjà intéressé au sommeil des salariés, et en particulier à « la phobie du lundi ». A l'époque, 52 % d'entre eux déclaraient souffrir d'insomnies le dimanche. « Le fait de couper un week-end entraîne forcément du stress lorsqu'il faut retourner à son travail », analyse Karl Rigal. Supprimer le repos dominical permettrait peut être aux salariés de retrouver le sommeil ? De quoi relancer le débat sur le travail le dimanche.

Pour comprendre d'où vient ce stress, l'Institut de Médecine Environnementale(3) s'est penché sur l'origine de ces insomnies et a réalisé une étude sur plus 3.000 actifs français. D'après les résultats publiés en 2012, pour les troubles du sommeil, le manager n'est pas l'unique source de stress. « Au contraire, s'il fait preuve d'écoute, il peut aider à trouver des solutions en influant sur le bien-être au travail, confie Céline Butin, chargée de projets santé au sein de l'IME. L'hyper-investissement émotionnel et la démotivation face au manque de résultats sont les causes d'insomnies majeures chez les salariés ». Trop impliqués dans leur boulot, certains salariés cogitent et gardent l'esprit au travail toute la nuit. Moins concernés que leurs collègues par leurs missions dans l'entreprise, d'autres culpabilisent tant qu'ils n'en trouvent plus le sommeil.

Prendre en compte le bien-être en entreprise, oui, mais comment ? Le télétravail apparaît comme une bonne alternative contre le stress. « Il permet aux salariés qui prennent les transports de travailler plus sereinement » explique Karl Rigal, porte-parole de Monster. Chez Pepsico France, sur les 567 salariés, plus d'un quart ont opté pour cette solution. Mais pour chouchouter ses salariés, le groupe va plus loin.

Depuis quelques années, Pespico France propose un espace de repos, des services privilégiés ou encore des horaires aménagés « Nos collaborateurs ont la possibilité d'arriver plus tard ou de partir plus tôt s'ils le souhaitent, explique Stéphane Saba, DRH de la filiale française. Grâce au programme Be Wizz, ils peuvent faire du sport durant leur pause déjeuner et ont accès à des services de conciergerie ou de manucure... » Pour l'entreprise, arrivée seconde du classement Great Place To Work en 2013, investir dans le bien-être au travail est un véritable enjeu économique. « Plus qu'un coût, c'est un investissement sur le long terme, confie Stéphane Saba. Plus les salariés se sentent bien au travail, plus ils sont productifs et plus cela génère de la croissance. »

Mais pour Karl Rigal, l'entreprise ne doit pas être la seule à faire des efforts : le salarié doit également se prendre en main. « Il faut ouvrir son agenda et s'accorder du temps pour évacuer le trop plein, explique-t-il avant de conclure. Même s'il ne s'agit que de 30 min de sport par jour, cela suffit pour souffler et laisser ses soucis au bureau

Notes :

1) Les données du baromètre Monster (2013) ont été recueillies auprès de 3786 personnes en provenance de plusieurs pays. 780 français ont répondu à l'enquête.
(2) Les données du baromètre Monster (2008) ont été recueillies auprès de 24 224 salariés européens et américains, dont 1 578 français.
(3) Les données de l'enquête IME (ESTIME, publiée en 2012) ont été recueillies auprès de 7025 répondants provenant de 5 pays et régions francophones, dont 3024 français