Plus de 100 morts à Tacloban ; nombre de communautés restent injoignables...

Capture d'écran d'une vidéo montrant des voitures empilées après le passage du super typhon aux Philippines.
© ReutersCapture d'écran d'une vidéo montrant des voitures empilées après le passage du super typhon aux Philippines.
Plus d'une centaine de corps gisaient samedi dans les rues d'une grande ville des Philippines balayée par Haiyan, l'un des typhons les plus violents à avoir touché terre depuis des décennies, ont rapporté les autorités locales.

« Le terminal, la tour de contrôle et tous les équipements de communications sont détruits », a déclaré John Andrews, vice-directeur général de l'autorité de l'aviation civile du pays.

Tacloban, 220.000 habitants, est la capitale de la province de Leyte, une île de deux millions de personnes située à l'est des Philippines. Elle se trouvait sur la trajectoire du typhon lorsqu'il était à son maximum, peu après avoir touché terre. L'électricité et le téléphone sont coupées dans cette ville et le responsable de l'aviation civile à Manille n'a pu établir le contact avec son représentant local que via la radio.

Un journaliste de la télévision locale GMA a rapporté avoir compté au moins 30 corps, dont 20 dans une église à Palo, une ville côtière à 10 km de Tacloban.

Le gouvernement a dépêché samedi matin 15.000 soldats vers ces zones les plus touchées par Haiyan, qui a balayé vendredi le centre-est de l'archipel. Il a notamment envoyé des avions C130 chargés de matériel de secours et de communication, des hélicoptères et des unités d'infanterie par camion et à pied, a indiqué à l'AFP Ramon Zagala, porte-parole de l'armée.

Les premières informations provenant de Tacloban faisaient craindre le pire pour d'autres communautés de la région, qui restaient injoignables samedi matin. Le gouvernement a ainsi exprimé son inquiétude, alors que 800.000 personnes avaient été évacuées dans des abris à l'approche de la tempête. « Le président demande pourquoi il y a tant de victimes », a déclaré à la presse Rene Almendras, secrétaire du cabinet du président Benigno Aquino.

Quelque 4 millions de personnes habitaient dans les régions traversées par Haiyan, selon les autorités.

Aucun contact n'a par exemple été établi avec la ville portuaire de Guiuan (40.000 habitants), point d'entrée du typhon sur les Philippines vendredi à l'aube.
« Nous avons des informations faisant état d'immeubles effondrés, de maisons rasées et de glissements de terrain », a déclaré à l'AFP le chef de la Croix Rouge des Philippines, Gwendolyn Pang. « Mais nous ne pouvons pas dire avec certitude l'étendue des dégâts ».

Le typhon, doté d'un front de 600 km, a frappé les provinces orientales de Leyte et Samar, avec des vents atteignant des pointes de 315 km/heure, devenant ainsi le typhon le plus violent enregistré cette année sur la planète et l'un des plus forts à jamais avoir atteint les terres depuis des décennies.

Le super typhon continuait sa route samedi au-dessus de la mer de Chine du Sud, vers le Vietnam, où les autorités ont commencé l'évacuation de quelque 100.000 personnes se trouvant sur la trajectoire de Haiyan, attendu dimanche.

Les évacuations ont démarré dans les provinces de Danang et Quang Ngai (centre), rapporte le journal étatique Tuoi Tre, alors que le pays a été placé en alerte. Des écoles ont été fermées et les habitants vivant dans les villages côtiers les plus exposés à la tempête ont été déplacés vers des abris, dans des bâtiments publics construits en hauteur, ont précisé les journaux de la presse officielle.

Jeff Masters, météorologue américain chez Weather Underground, une entreprise privée de météorologie, a indiqué cette semaine que Haiyan était « le plus puissant cyclone à toucher terre de l'Histoire ». Il a été classé en catégorie 5, la plus élevée.

Le précédent record remonte à 1969, lorsque l'ouragan Camille avait touché le Mississipi. Chaque année, les Philippines sont balayées par une vingtaine de grosses tempêtes ou typhons, entre juin et octobre. L'archipel est la première terre que rencontrent ces tempêtes qui se forment au-dessus du Pacifique. Le typhon le plus violent de 2012, Bopha, avait frappé les Philippines, laissant quelque 2.000 personnes mortes ou disparues sur Mindanao, une île du sud du pays.