Alors que les Philippines découvrent l'ampleur des dégâts après le passage du typhon Haiyan, un cyclone tropical meurtrier a frappé le nord-est de la Somalie le week-end du 10 novembre.

Un bilan provisoire fait état de 140 morts. Mais ce chiffre pourrait doubler, préviennent les autorités de la région du Puntland, connue pour son instabilité politique, qui évoquent également des centaines de disparus. "Nous sommes dans un état d'urgence avec des pluies torrentielles, des vents violents et des inondations", a déclaré dans un communiqué le gouvernement de la région.

La BBC précise que des pêcheurs sont également portés disparus. Le cyclone, connu sous le nom de "03A", pourrait avancer dans les terres et poursuivre sa route mercredi.

LE FIEF DES PIRATES SOMALIENS TRÈS TOUCHÉ

Le gouvernement somalien a appelé à l'aide internationale dans un communiqué : "Des informations préliminaires indiquent que des maisons, des immeubles, des bateaux et des villages entiers ont été détruits." Le président, Hassan Cheikh Mohamud, a de son côté promis qu'il débloquerait un million de dollars, malgré les relations tendues entre le gouvernement et le Puntland.

Des experts de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont confirmé l'ampleur des destructions, sans donner de bilan précis. "Le Puntland est une région semi-aride, il y pleut rarement, mais quand c'est le cas et de l'ampleur à laquelle nous avons assisté (...) les conséquences sont dévastatrices", a déclaré Hussein Gadain, un conseiller technique à la FAO.

Des fiefs de pirates, tels que le port d'Eyl, d'où de nombreuses attaques de navire ont été lancées, figurent parmi les zones les plus touchées. La Somalie est privée de réelle autorité centrale depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

Le Puntland, qui forme la pointe de la Corne de l'Afrique, a déclaré son autonomie et dispose de ses propres autorités depuis 1998, sans avoir fait sécession de la Somalie, comme l'a fait le Somaliland voisin dès 1991.