Ces islamistes proches d'Al-Qaïda avaient brandi la tête d'un homme présenté comme un partisan du régime, dans une vidéo. Ce dernier était en fait un rebelle.

Un mea culpa assez inouï. Un groupe de combattants islamistes opposés à Bachar Al-Assad, et appartenant au groupe Etat islamique en Irak et au Levant, s'est excusé, jeudi 14 novembre, d'avoir exécuté et brandi dans une vidéo la tête d'un homme qu'ils pensaient appartenir à la milice pro-Assad. Or cet homme n'était pas un opposant mais un rebelle syrien. Il appartenait au groupe islamiste Ahrar Al-Sham, "qui se bat souvent aux côtés d'Isis sans partager son idéologie inspirée d'Al-Qaïda", selon le Telegraph.

Un porte-parole du groupe jihadiste a confirmé que l'homme qui aurait été décapité par mégarde, Mohammed Fares, avait été blessé il y a quelques jours près d'Alep. Il pensait que le combattant avait été capturé par la milice pro-Assad. Selon ce porte-parole, "Mohammed Fares avait indiqué qu'Allah pardonnerait un combattant qui aurait tué un croyant par erreur".

Une opposition à Bachar Al-Assad morcelée

"Cette erreur est révélatrice de la confusion qui règne au sein des rebelles", commente le Telegraph. "La radicalité du groupe [de l'Etat islamique en Irak et au Levant] a conduit certains rebelles, plus modérés ou laïques, à se désolidariser. Elle a également mis un terme à une trêve entre l'Armée syrienne libre et des milices kurdes."

Profitant de ces dissensions, les forces pro-Assad ont accentué leur pression sur Alep ces derniers jours. A tel point que les brigades islamistes engagées dans les combats, notamment Tawhid, Ahrar a Cham et le Front Al-Nosra, ont ordonné à tous leurs combattants de rejoindre le front dans les vingt-quatre heures "afin de repousser l'agresseur". Mohammad Nour, du réseau d'opposition Sham News Network, le déplore : "Les luttes internes à l'opposition minent les défenses d'Alep."