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© Capture d'écran/Faites entrer l'accusé
L'homme en garde à vue mercredi soir dans l'enquête sur le tireur parisien avait été condamné dans les années 1990 dans l'affaire Florence Rey. Il s'agit d'Abdelhakim Dekhar.
Les analyses ADN sont formelles. Abdelhakim Dekhar, l'homme arrêté mercredi à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), est bien l'auteur présumé des coups de feu dans les locaux de Libération et à l'entrée du siège de la Société Générale, comme l'a annoncé le parquet peu avant 1 heure du matin dans la nuit de mercredi à jeudi.

Peu après cette annonce, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a salué «l'efficacité des services de police judiciaire et des parquets saisis qui ont permis l'interpellation rapide d'un suspect». Vers 1h30, Manuel Valls, devant le siège de la police judiciaire parisienne au 36, quai des Orfèvres, a évoqué «les résultats formidables de la police» et «un très grand soulagement». «Tous les faits aujourd'hui démontrent son implication dans les faits qui lui sont reprochés, imputés, depuis plusieurs jours», a-t-il aussi avancé, précisant que le suspect n'avait pas encore été entendu et qu'il le serait dès que son état le permettrait.

C'est l'homme qui hébergeait le suspect qui l'a dénoncé, conduisant à son arrestation. Au moment de son interpellation dans un parking, Dekhar était dans un état comateux, sans doute après avoir avalé des médicaments. Il a été placé en garde à vue médicalisée.

Dekhar a été impliquée dans l'épopée meurtrière Rey-Maupin en 1994

Abdelhakim Dekhar n'est pas inconnu de la police. C'est en effet «Le troisième homme» de l'affaire Rey-Maupin. En 1998, il avait été condamné à quatre ans de prison pour avoir fourni quatre ans plus tôt un fusil à pompe à Audry Maupin et Florence Rey, qui avaient tué un chauffeur de taxi et trois policiers.

Les empreintes génétiques ont permis aux enquêteurs d'acquérir la certitude que Dekhar était l'auteur de l'intrusion dans les locaux de BFN TV vendredi, de l'attaque de lundi à Libération, où un assistant photographe a été grièvement blessé, des tirs qui ont suivi sans faire de victime à La Défense ainsi que de la prise d'otage d'un automobiliste dans la foulée. «L'hypothèse d'un auteur unique est donc confirmée», avait déclaré le procureur de Nanterre, Robert Gelli.

Abdelhakim Dekhar, n'avait plus fait parler de lui depuis sa sortie de prison à l'issue de son procès. Décrit comme manipulateur et mystérieux par ses anciens avocats, l'homme âgé aujourd'hui de 49 ans a fait preuve d'un incroyable sang froid, d'abord à BFM TV vendredi, puis lundi à Libération et au siège de la Société générale. Ses motivations restaient mercredi soir toujours inconnues, son état n'ayant pas permis aux enquêteurs de l'interroger.

Mercredi soir, Christiane Taubira a également adressé à César Sébastien, le jeune assistant photographe qu'il a blessé au thorax et à l'abdomen et sa famille «ses pensées les plus chaleureuses dans l'épreuve qui est encore la leur». César Sébastien a pu être «réveillé et sevré de ventilation artificielle», selon l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, mais restait «en réanimation pour une surveillance clinique».

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