Les individus qui ont été confrontés à des expériences difficiles au cours de leur passé, comme un divorce ou un décès, seraient généralement plus aptes que les autres à vivre pleinement chaque moment positif de leur existence, révèle une étude.

Vivre des moments difficiles, comme un divorce, une maladie grave ou un décès, renforce à terme l'aptitude des individus à tirer du plaisir des petits événements du quotidien. Cette affirmation, qui pourrait sembler tirée d'un précis de philosophie antique, est en réalité le résultat d'une étude très sérieuse, publiée le 25 novembre 2013 dans la revue Social Psychological and Personality Science.

Pour parvenir à ce résultat, des scientifiques de l'Université de Colombie britannique (Canada) ont mis en place une méthodologie dont l'objectif était d'évaluer si l'exposition à des événements difficiles (divorce, maladie, décès...) avait un impact sur la capacité de l'individu à reconnaître et à apprécier les aspects positifs de son existence.

Dans le cadre de cette méthodologie, 15 000 volontaires ont été amenés à remplir un questionnaire destiné à mesurer leur aptitude à « savourer la vie ». La première partie de ce questionnaire était consacrée à caractériser la nature et l'importance des moments difficiles vécus par le répondant. Dans un deuxième temps, le questionnaire proposait six scénarios positifs, comme le fait de regarder une cascade, ou de participer à une randonnée en montagne.

Résultat ? Les individus qui avaient eu à gérer dans leur passé des événements très difficiles au cours de leur existence étaient également les plus aptes à profiter et à se réjouir des moments positifs de leur existence.

En revanche, les participants qui, au moment de l'expérience, traversaient des moments difficiles comme un divorce, une maladie grave ou le deuil récent d'un être aimé, se sont aussi trouvés être ceux qui étaient les moins aptes à tirer du plaisir de chaque événement du quotidien.

Ce décalage entre ces deux résultats suggère que cette capacité à apprécier pleinement chaque petit événement positif du quotidien ne survient pas immédiatement après la survenue d'un événement difficile, mais il s'agit au contraire d'une disposition qui ne se développe que lentement et progressivement à la suite de l'événement difficile.

Évidemment, ces résultats peuvent sembler évidents. Pourtant, l'intérêt de cette étude est qu'elle réussit à mettre expérimentalement en évidence un phénomène certes connu de la plupart d'entre nous, mais de façon empirique seulement.

Cette étude a été publiée le 25 novembre 2013 dans la revue Social Psychological and Personality Science, sous le titre « From Tribulations to Appreciation : experiencing Adversity in the Past Predicts Greater Savoring in the Present ».