Une nouvelle tempête en provenance de l'Atlantique se dirigeait, vendredi 14 février, vers la Grande-Bretagne, menaçant de déverser l'équivalent d'un mois de pluie sur de larges portions du pays, qui peine déjà à gérer l'hiver le plus humide depuis 250 ans. Vent, pluie et neige vont traverser tout le pays en commençant par le sud-ouest de l'Angleterre dans la matinée.


Les fortes pluies pourraient conduire à l'évacuation d'un millier d'habitations supplémentaires, a indiqué l'Agence britannique de l'environnement au quotidien The Daily Telegraph, avec des précipitations allant jusqu'à 40 mm en six heures. L'Agence a mis en garde contre des vagues énormes sur la côte sud de l'Angleterre, où la tempête, accompagnée de vents soufflant jusqu'à 128 km/h, est associée à une grande marée.

La Tamise pourrait atteindre ce week-end par endroits son plus haut niveau depuis 60 ans. Les autorités ont indiqué aux habitants de Windsor et du Surrey, où un millier de personnes ont été évacuées dans l'ouest de Londres, qu'ils étaient exposés à de nouveaux risques d'inondations et devaient s'attendre à de nouvelles perturbations.

« CRISE NATURELLE QUASIMENT SANS PRÉCÉDENT »

Cette nouvelle tempête arrive seulement deux jours après des vents dignes d'un ouragan, allant jusqu'à 160 km/h, qui ont dévasté le pays, faisant un mort et privant d'électricité quelque 56 000 foyers. Ces intempéries hors normes ont entraîné des perturbations dans les transports, avec des fermetures d'axes routiers et ferroviaires. Le premier ministre David Cameron a demandé l'aide financière européenne pour y faire face.

« L'argent que je cherche à obtenir pour les agriculteurs britanniques vient du budget de l'UE », a précisé M. Cameron, qui s'est engagé il y a un an à organiser d'ici 2017 - s'il est réélu - un référendum sur une sortie de l'Union européenne.

Le premier ministre, qui a pris personnellement le dossier des inondations en main alors que son gouvernement était accusé d'inaction par des habitants en colère, a de nouveau présidé jeudi une réunion de crise sur les intempéries.

Au total, depuis début décembre, 5 800 habitations ont été inondées au Royaume-Uni. Ces intempéries relèvent d'une « crise naturelle quasiment sans précédent », a estimé Patrick Sanders, le responsable de l'armée chargé de diriger les efforts des 2 000 militaires mobilisés pour aider les sinistrés et construire des digues. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a même jugé que le chaos entraîné par ces tempêtes risquait d'entraver la reprise économique dans le pays.