Un décès, 100 000 foyers sans électricité, des vents à 150 km/H et des voyageurs bloqués : c'est le bilan de la tempête cette nuit.

Guilvinec, dans le Finistère
© Jean-Sébatien Evrard/AFPGuilvinec, dans le Finistère
Trois départements de l'Ouest de la France - Finistère, Loire-Atlantique, Morbihan- étaient toujours placés en vigilance orange « vagues-submersion », selon le bulletin publié à 4h15 par Météo-France qui a enregistré dans la nuit des vents à 150 km/h à la Pointe de la Bretagne. La fin de l'événement pour ces trois départements est prévue pour ce samedi à 10h00.

Un mort et un blessé à bord d'un bateau

Un octogénaire est décédé vendredi à bord d'un paquebot naviguant au large de la Bretagne à la suite d'une chute provoquée par les mauvaises conditions météorologiques frappant le Nord-Ouest du paysUne femme à bord du même paquebot a été évacuée par hélicoptère à la suite également d'une chute, a indiqué la préfecture maritime de l'Atlantique.

Vents violents

Dans la nuit « les valeurs maximales relevées durant l'épisode tempétueux ont été de l'ordre de 140 à 150 km/h à la Pointe de Bretagne et de 130 à 135 km/h au nord d'une ligne Brest-Morlaix; la partie du Finistère plus au sud de cette ligne, a connu des valeurs comprises entre 102 et 110 km/h », selon Météo France.

Le vent violent qui avait commencé à souffler dans la journée, a plongé dans le noir près de 100 000 foyers en Bretagne, selon Electricité Réseau distribution France (ERDF). Quelque 50 000 foyers étaient concernés à 19h30 dans le Finistère, 40 000 dans les Côtes d'Armor, 4 000 dans le Morbihan et 1 000 en Ille-et-Vilaine.

Trafic ferroviaire interrompu

Le trafic ferroviaire entre Rennes et Brest a été interrompu, selon la SNCF, qui a estimé à quelque 2 000 le nombre de voyageurs touchés par cette mesure de précaution. En outre, la quasi-totalité des vols ont été annulés dans les aéroports de Brest, Lorient et Quimper. Dans le Finistère, particulièrement touché, les pompiers avaient mené en début de soirée plus de 500 interventions, essentiellement en raison de la chute d'arbres.

La préfecture maritime de l'Atlantique a signalé la perte de 70 conteneurs au large de la Bretagne par un navire de la compagnie danoise Maersk.

« On dirait qu'il n'y a pas de fin »

Il y a avait en début de soirée 40 cm d'eau sur les quais de Quimperlé, selon la préfecture du Finistère, et de légers débordements à Morlaix et Landerneau. En outre, de nombreuses routes ont été coupées en raison d'inondations. A Brest il est tombé depuis le 15 décembre 636 mm de pluie, un record, selon Météo France.

Vents violents, trombes d'eau, grêle, houle, inondations, coupures de courant, dégâts le long du littoral: dans les Finistère, tout particulièrement touché, les intempéries ne laissent aucun répit aux habitants depuis le début de l'hiver.

« On n'en sort pas du mauvais temps, ça bouleverse la vie », témoignait Michèle Lescoat, une habitante de Quimperlé, où les crues de la Laïta se succèdent. « On dirait qu'il n'y a pas de fin », constatait la sexagénaire, récemment restée plusieurs jours sans chauffage ni eau chaude à cause des inondations à répétition.

« On a eu une succession de perturbations depuis le début de l'hiver avec des épisodes un peu tempétueux », reconnaît Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France, soulignant l'intensité de « Ulla », la perturbation actuelle. « Nous avons là, sur la pointe de la Bretagne, la tempête la plus forte depuis le début de l'hiver », assure-t-il, avant d'annoncer pour la semaine prochaine un certain « répit ».