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Pour sa première conférence de l'année, le Cercle des patriotes optimistes (CPO) a invité l'historienne Marion Sigaut et le philosophe Jacques Philarcheïn.

Si le public du CPO connaît déjà ce premier, Marion Sigaut, dont c'est la première apparition en Auvergne, n'est plus à présenter. Sa contre-histoire des Lumières lui a fait gagner un public grandissant, captivé par son talent de conférencière et par la pertinence de son analyse, alliés à un remarquable sens de la pédagogie qui tranchent avec la narration courante, d'inspiration républicaine, répandue dans les manuels d'histoire.

Le thème de la conférence clermontoise tourne autour de la migration des juifs soviétiques en Israël (1980-1992), dont elle a observé, au cours des nombreux séjours effectués dans ce pays, les péripéties et la souffrance. Un livre a été consacré à ce phénomène peu connu : Russe errants sans Terre promise (L'Harmattan, 1994 ; KontreKulture, 2012). Un témoignage dont il ressort que cette migration fut orchestrée pour répondre à des considérations géopolitiques, mises en évidence grâce à l'éclairage apporté tout au long de la conférence.

Jacques Philarcheïn s'est plié de bonne grâce à la règle du jeu dans les conférences en tandem. Il a posé les questions qui ont permis à Marion Sigaut, par développements successifs, de nous faire comprendre les enjeux politiques et le cynisme qui ont présidé à un tel déplacement de population, devant lesquels les souffrances humaines ne sont que peccadilles.

Cependant, le mot de la fin lui est revenu, occasion de revenir à une thématique qui lui est chère, celle de l'homme-masse et de l'inversion des valeurs. Considérant enfin les frondes sociétales et autres du moment, il a prédit une rupture épistémologique dans la perception que la société française en ses diverses composantes a d'elle-même.