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Saviez-vous que le stress touche aussi les enfants aujourd'hui ? Ils sont souvent excités, nerveux, délicats psychologiquement ou même hyperactifs.

Gisèle George qui est pédopsychiatre et l'auteur du livre « Ces enfants malades du stress » (Ed. Anne Carrière) dans lequel qu'elle est confrontée dans son travail chaque semaine dans ses thérapies de groupes à des enfants anxieux. Elle titre le signal d'alarme : « L'école est devenue aussi stressante que l'entreprise ! »

Le plus gros facteur de stress explique-t-elle, « c'est la réflexion des autres, c'est d'être intégré, de ne pas dire de bêtises devant les autres, de ne pas se faire agresser etc... Les autres sont stressants, agresseurs, agressant, moqueurs, comparateurs, compétitifs... C'est une entreprise quoi ! »

Et bien sûr, le stress est souvent lié aussi aux parents : « La grande majorité des parents d'enfants que je traite pour stress sont des stressés ... C'est contagieux, en effet. »

Il est possible que la plus grande utilisation d'ordinateurs, de téléphones portables et de jeux vidéo par les enfants au détriment du contact avec la nature expliquent le stress.

Selon une étude récente, 5 % des enfants scolarisés souffrent d'hyperactivité, surtout des garçons.

Selon Marina Carrère d'Encausse : l'enfant hyperactif est en général « monté sur ressort » : il est sans arrêt agité, excité, incapable de tenir en place et de se contrôler. Vous lui demandez de se calmer, il s'assied tout en bougeant sans cesse les pieds et 20 secondes plus tard il est reparti. A l'école c'est presque pire : il ne peut se concentrer, il se lève sans arrêt et perturbe la classe ce qui suscite forcément l'animosité du professeur. Il le punit. Du coup l'enfant adopte des comportements opposants et provoquants. A terme, les parents sont épuisés, les copains exaspérés et les professeurs à bout de patience. Ces enfants se retrouvent en échec scolaire, rejetés par les autres enfants et certains adultes qui leur reproche leur paresse, leur manque de volonté et leur désintérêt. Ca c'est la forme la plus typique de ce trouble, il y en a une autre où le trouble de l'attention prédomine. Dans ce cas-là, l'enfant est plutôt calme mais très distrait. Il ne peut focaliser son attention sur Une tâche et se disperse sans arrêt. Normal, il ne peut se concentrer. Lui est plutôt qualifié de rêveur, de tête en l'air, mais aussi de paresseux. Et puis un détail important car il est source de conflits avec les parents : cet enfant perd sans arrêt ses affaires. Il oublie son blouson chez son copain, son travail à l'école et son cartable chez les grands-parents. Dis comme ça cela peut prêter à sourire mais ces enfants sont avant tout en souffrance.

Face à ce constat, on voit apparaître de plus en plus de pratiques nouvelles à l'école.

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La thérapeute Melanie Gambino par exemple introduit le yoga, le taï chi et même la méditation auprès des enfants dans la ville de New York.

Ce qui frappe le plus Melanie Gambino chez les jeunes, c'est le degré de stress qu'ils subissent, consciemment ou pas. « Les sources de stress sont nombreuses et intenses, affirme-t-elle. En plus des pressions scolaires, parentales et sociales, le rythme de vie en mode accéléré laisse peu de temps aux jeunes pour apprécier les bons côtés de la vie. »
Selon elle, certains enfants n'ont même pas le temps d'avoir des amis! « Plusieurs sont déjà cyniques face à la vie qu'ils trouvent dure et difficile », se désole-t-elle. Mais, elle est persuadée pouvoir changer le point de vue de ces jeunes sur la vie, ne serait-ce qu'en leur apprenant à s'arrêter quelques minutes dans une journée.

Elle explique son travail : « Je veille à ce qu'ils apprennent à mieux écouter leur être et qu'ils tentent d'équilibrer chacune des facettes de la santé, soit le physique, le psychologique, l'émotionnel et le spirituel », explique cette thérapeute qui se perçoit davantage comme un « coach » en santé globale.

Le yoga, la méditation, le taï chi et la danse aident les jeunes, non seulement à mieux gérer le stress, mais aussi à se forger une image positive d'eux-mêmes.
Les enfants et adultes combattent-ils donc le stress de la même façon ?
Si les enfants le pouvaient, ils le feraient ! Comment les adultes combattent le stress ? Par un petit café par exemple. Et pourquoi donc les enfants aiment-ils tant le coca selon vous ? Ensuite, les adultes fument. L'augmentation impressionnante du tabac et surtout du joint au collège ne sont donc pas étonnant pour moi. Et puis, les adultes vont grignoter du chocolat par exemple, qui est un très bon anti-stress. L'obésité des adultes est en augmentation, celle des enfants aussi. Pourquoi ? A cause du stress, j'en suis convaincue.

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Un autre exemple : Les écoliers de l'école primaire La Moisson d'Or, située à Saint-Alphonse-de-Granby en Montérégie au Canada, ont depuis un an une matière assez inusitée à leur programme: une routine de yoga. Une expérience pédagogique hors du commun qui fait le bonheur de la direction puisqu'en plus de relaxer les enfants, cette pratique améliore leurs résultats scolaires !

Tous les jours, entre 12h30 et 13h, les 325 écoliers, âgés de 6 à 12 ans, pratiquent le yoga pendant 10 minutes derrière leur pupitre.

«La disposition au travail des élèves n'était pas facile après le dîner. Ils étaient plus agités et moins concentrés. Cette routine de yoga permet de remettre l'énergie à la bonne place», dit le directeur, François Allard.

Pour nous, initier nos élèves au yoga n'est pas relié à la mode. C'est un moyen efficace pour favoriser la réussite de l'élève», poursuit-il, convaincu des bienfaits de cette pratique millénaire.

Pour l'animatrice Doris Iding qui enseigne à Munich, la maîtrise de la respiration constitue la clé de voûte des cours de yoga pour enfants: "La plupart des enfants se mettent très tôt à respirer de façon superficielle. A la naissance, l'enfant a généralement une respiration naturelle. Elle est ancrée profondément dans le bas-ventre. Mais les enfants sont exposés très tôt au stress et leur respiration devient, peu à peu, beaucoup plus superficielle : ils respirent uniquement avec le haut de la cage thoracique. On perd alors l'effet relaxant et décontractant."

Mais les enfants doivent avant tout s'amuser. C'est la raison pour laquelle les cours pour enfants sont beaucoup plus ludiques que les cours pour adultes. Les exercices ne portent pas de noms sanskrits. Ici, on préfère parler de "lion rugissant" ou de "fleur de lotus". Tous les noms sont inspirés de la nature. Cela a un impact très positif sur les enfants. Doris Iding a même remarqué que les enfants avaient gagné en assurance grâce au yoga !

Ces initiatives sont bien sûr pionnières dans ce domaine. Espérons que cela va se répandre un peu partout. N'hésitez pas autour de vous à partager ces idées...