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Soudain. Brutal. De violents orages sont tombés cette nuit dans le pays d'Auge, près de Cambremer. Plusieurs familles ont été relogées. Une maison est sous un mur de grêle.

« La voiture, le congélateur, la tondeuse... Tout est dedans » Pascal Laleman, le maire de la petite commune d'Auvillars, manque de mots pour décrire ce qu'il voit. Son garage en sous-sol est bloqué sous une couche de grêle de 2 mètres.

Sa maison est plongée dans le noir. Tout le jardin est recouvert d'une nappe de grêle de 10 centimètres. Coup dur.


« Tout d'un coup, un grand crac »

« On terminait tout juste de dîner, vers 20 h, quand tout d'un coup, on a entendu la porte du dessous faire un grand crac. C'est l'eau qui l'avait défoncée ! »

En si peu de temps pour se retourner, l'eau avait déjà rempli la cave. Et mis par terre la cuve quasi pleine de 1 100 litres de fioul. « On venait de faire le plein, il y a à peine huit jours, parce qu'il y avait des prix intéressants. Dedans, il y a aussi la voiture, une Peugeot 307 récente. Tout est perdu. »

En début de soirée, Météo France a envoyé des messages d'alertes aux autorités du canton de Cambremer. Les orages n'ont heureusement pas fait de blessé.

« On n'avait jamais vu ça ! »

Arrivé sur place, le sous-préfet de Lisieux, Lucien Giudicelli, a immédiatement proposé l'aide de l'État aux sinistrés. Dans le village voisin, à Bonnebosq, dix maisons ont été touchées par la brusque montée des eaux. « Allons les voir ».

La famille Pouettre est sur le palier du pavillon, il est 22 h, et elle garde le moral. « C'est allé très vite. En dix minutes, pas plus. L'eau est descendue comme un torrent. On n'avait jamais vu ça ! »

Des voisins ont été relogés par de la famille. « Véronique a emmené sa mère ». La maire de Bonnebosq, Anne Varin, et ses adjoints, ont mis fin au conseil municipal qui se tenait en mairie pour prendre des nouvelles des familles.

« Il va falloir déposer un dossier de catastrophe naturelle, je vous appuierai », promet le sous-préfet.

Risque de pollution

Dans le même temps, à la lumière de leurs lampes torches, une dizaine de sapeurs pompiers, s'affairent au sous-sol inondé. Il faut aller vite et faire bien, car le risque de pollution est réel. Les 210 m3 de fioul pourraient se répandre dans la Dorette.

À minuit, les pompiers travaillaient toujours à protéger le cours d'eau, avec le renfort d'un service spécialisé de dépollution.