Depuis jeudi soir, le ruisseau le Merdaillou est pollué, des centaines de poissons morts ont été retrouvés par des riverains.
© Max Lagarrigue/DDMDepuis jeudi soir, le ruisseau le Merdaillou est pollué, des centaines de poissons morts ont été retrouvés par des riverains.

« Ce sont des centaines de cadavres de poissons qui, depuis hier matin, flottent sur le cours d'eau du Merdaillou » nous confirmait le président de la société de pêche de
Castelsarrasin, Patrick Domingon en sortant du commissariat de Castelsarrasin.

Des épuisettes de poissons morts dans le Merdaillou

Alerté par des riverains du quartier de Notre-Dame-d'Alem, le sang de Patrick Domingon n'a fait qu'un tour en découvrant l'état du ruisseau. « Vu la quantité de poissons morts retrouvés, il s'agit d'une pollution en profondeur du ruisseau, qui doit-on le rappeler coule dans la Garonne. » Une analyse partagée par un riverain qui ramassait, hier après-midi encore, de pleines épuisettes de poissons morts sur sa propriété. « En fait, j'ai vu les premiers cadavres jeudi soir et cela s'est amplifié tout hier, assurait ce pêcheur averti qui ne pouvait qu'être navré par cette macabre découverte. Ce qui est le plus inquiétant, c'est que même les poissons dits de fonds tels que les goujons sont morts... C'est dire si cette pollution est profonde. »

La police de l'eau à la recherche du pollueur

Informés de la situation par le patron de la Gaule Sarrazine, les agents de l'office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA) qui ont entre autre mission la police de l'eau et des milieux aquatiques, se sont rendus, hier, sur place pour tenter de retrouver l'origine de cette pollution. « Ces derniers ont bien constaté la présence d'une importante quantité de poissons morts, nous indiquait le service de communication de la préfecture. Si au départ la piste d'un rejet provenant d'une usine de peinture sur Castelsarrasin était privilégiée, les agents de l'ONEMA qui ont remonté le cours d'eau, ont eu la certitude que la pollution était bien en amont de la sous-préfecture et serait d'origine agricole. »

Les prélèvements sur les cadavres de poissons confirmaient, par ailleurs, aux enquêteurs que ces derniers seraient morts depuis déjà deux jours. Un élément qui rendrait la mission des agents de l'ONEMA d'autant plus difficile que le polluant à l'origine de cette mortalité a eu le temps de se dissiper. « Il y a peu de chance de retrouver l'origine de cette pollution agricole, les poissons étant morts depuis trop longtemps » certifiait le service de la préfecture. Une fiche de contrôle devrait désormais être produite par l'ONEMA et transmise au procureur de la République de Montauban, Alix Cabot-Chaumeton. Sans auteur visé par cette pollution, il est toutefois probable que la patronne du parquet classe cette affaire sans suite... Un constat qui faisait pousser un cri de colère au président de la société de pêche Patrick Domingon. « C'est la troisième pollution de ce cours d'eau en trois ans, et rien n'est fait. C'est inadmissible ! Tout le cheptel de goujons que nous constituons par alevinage a été, une fois encore, détruit par des gens qui n'ont aucun respect pour la nature. Il ne s'agit plus là d'un accident, je trouve l'État trop aisément fataliste dans ce dossier. Au final, il laisse faire les pollueurs. »