Spectacle de désolation au 5, rue du Général-Kellerman à Amnéville. Mercredi, ce pavillon jadis tranquille a été le théâtre d'une soirée inexpliquée. Les objets s'y seraient déplacés tout seuls avant de se fracasser au sol.

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© Gilles WIRTZDominique Hachette a commencé le nettoyage mais malgré tout, on a l’impression qu’un ouragan a littéralement ravagé les 100 m² du pavillon des époux amnévillois.
Indescriptible. Les mots manquent à la vue du spectacle de désolation qu'offre désormais le pavillon du 5, rue du Général-Kellerman à Amnéville. Une multitude d'objets brisés jonchant le sol, meubles ouverts et vidés de leur contenu constituent aujourd'hui le décor de ce qui était, encore tout récemment, un coquet pavillon amnévillois. A première vue, on a l'impression qu'une mini-tornade a tout soufflé sur son passage. Et ce, sur une hauteur d'environ un mètre cinquante du sol. Des « dégradations sans explication » selon la main courante des policiers de Hagondange, appelés sur place mercredi vers 19h pour des bruits suspects.

Le ballet des riverains et des curieux, lui, a enflé hier matin. Aux abords de la maison, statues renversées et éléments décoratifs en pierre brisés témoignent eux aussi de cette surprenante soirée de mercredi.

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© Gilles WIRTZ
« Tout avait commencé vers 13h, raconte Dominique Hachette, 60 ans, le propriétaire de la maison. Dans la buanderie, toutes les affaires qui se trouvaient sur la machine à laver et le sèche-linge sont tombées comme si on les avait jetées par terre. Ma femme était dans la pièce avec son filleul, âgé de 12 ans. Elle ne comprenait pas ce qui se passait en voyant tous les pots de confiture tomber au sol. Puis ça s'est calmé. »

Temporairement. Quelques heures plus tard, ce phénomène, que d'aucuns assimilent à du paranormal, reprend de plus belle. « Ça s'est propagé dans toutes les pièces de la maison. Quand on en nettoyait une, c'est une autre qui était attaquée. Dans le couloir tout d'abord. On entendait comme des coups de fusil. Puis dans une chambre avec un bruit ressemblant à des coups de poing. Partout on entendait des bruits d'objets chutant au sol. Aucune pièce n'a été épargnée. Chaque fois, on essayait de remettre les objets en place mais c'était impossible ! Un vieux fer en fonte, qui était le couloir, a été projeté dans notre chambre. Il a même cassé le double vitrage. Certains objets ont été littéralement projetés d'une pièce à l'autre. C'est un carnage. Je sais que ça paraît impossible à croire et pourtant... Si je ne l'avais pas vécu, je ne l'aurai pas cru ! »

« Frappé par des coussins »

Dans la maison, le spectacle est encore plus effroyable qu'à l'extérieur. Une impression de fin du monde comme si les 100 m² de ce pavillon de plain-pied avaient été ravagés par une explosion. Ecran de télévision au sol, débris de verre et de faïence, poupons en celluloïd décapités, cadres fracassés, petits meubles déplacés... Hormis le canapé ou les imposantes armoires, tout a été comme soufflé.

Impuissant, le couple Hachette a fait appel, durant la soirée, aux voisins et à des proches. Sans oublier un aréopage d'élus amnévillois qui se sont aussi rendus sur place. « Les chats dormaient et ils n'ont pas bougé. C'est pareil pour les oiseaux, se souvient Dominique Hachette encore sous le choc. Ma femme a vu les objets bouger comme si on les prenait puis on les jetait au sol. Moi, j'ai été frappé derrière la tête par des coussins alors que mon beau-frère a reçu des coups de téléphone dans le dos. Quand j'ai vu que ça prenait une telle ampleur, j'ai appelé le commissariat de police d'Hagondange. »

Et de renchérir : « Ça fait quatorze ans que l'on a fait construire ici. Nous sommes des sinistrés de Moyeuvre-Grande. Nous avons déjà été expulsés de notre maison il y a une petite vingtaine d'années ! Je ne veux pas que ça arrive ici... »

A côté, Pierre Rudoni, le beau-frère, raconte lui aussi. « J'étais en train de dîner quand il m'a appelé en me disant que les objets volaient partout. J'ai immédiatement pensé que c'était le sol qui travaillait. En arrivant, tout était chambardé. Les objets se déplaçaient. Le boîtier de l'interphone a été comme arraché du mur. C'était vraiment très impressionnant. Je n'ai jamais vu une chose pareille. »

L'été passé, le couple avait déjà sollicité l'intervention d'un prêtre pour faire bénir leur maison. « Ma femme Chantal entendait souvent des bruits bizarres et des voix. Après, ça s'était calmé et nous n'avions plus eu de problème. Jusqu'à mardi... »